ALIEN : COVENANT

Il va y avoir des spores

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« Mon nom est Ozymandias, Roi des Rois. Voyez mon œuvre, vous puissants, et désespérez ! »

Percy Bysshe Shelley, 1817

S’il y a bien quelque chose qui tracasse Ridley Scott, c’est de ne pas savoir pourquoi il est là. « Qui nous a créés, et pourquoi ? » s’interroge-t-il tout haut face à la presse et à une horde de fans qui attendent la bave aux lèvres d’en savoir plus sur le contenu de son « Alien : Covenant ». Après les promesses non tenues de « Prométheus », voici que déboule dans le ciel obscur d’un cosmos toujours aussi hostile, ce nouveau véhicule destiné peut-être à répondre à ses questions, en nous embarquant toujours plus près de (toi mon dieu…) nos (notre ?) créateurs. « Nous avons besoin de ta foi » dit l’une des membres de l’équipage à son commandant déboussolé, un peu à l’image d’un réalisateur dépassé par sa créature. Car c’est plutôt d’elle qu’il s’approche, celle qui a tant fait couler d’encre depuis son irruption sur les écrans dans le dernier quart du siècle précédent.

Tout commence par un évènement stellaire qui va secouer violemment le navire, un lever de soleil qui va faire tomber tout le monde de son lit de cryogénie, et certains déjà ne s’en relèveront pas. Si le premier film de Scott était une affaire de duels, ici il est question de duos car l’originalité principale est d’avoir cette fois-ci recruté un équipage fonctionnant par paires, une obsession teintée de regrets fraternels depuis que le cadet du réalisateur a choisi de mettre fin à ses jours. Ridley et Tony n’iront pas ensemble « construire des cabanes à l’autre bout du ciel », tout comme Daniels et feu son mari qui quitte l’aventure avant même qu’on nous en ait fait les présentations. De cette première âme en peine il fera sa championne un peu cruche, bientôt suivie d’une cohorte de collègues de bord, échantillon d’une société modèle où la parité ethnique s’accorderait à la variété des préférences sexuelles. Bien loin des revendications syndicales du premier voyage de Ripley, l’époque est plutôt au mariage pour tous, ce qui promet d’ajouter à la psychose à venir une bonne dose de mélodrame pleurnichard. Tous ont la lourde responsabilité de convoyer une grue et deux gros camions pour gagner un hypothétique éden à des années-lumière, mais aussi de veiller sur des congélateurs remplis de quidams et d’embryons pour inséminer ce monde afin d’y perpétuer notre espèce.

C’est toujours une « maman » qui veille sur son équipage et la cargaison pendant leur sommeil, cette intelligence artificielle qui n’obéit qu’à la voix de son maître. Et autant dire qu’ils vont en avoir besoin à bord, car ce n’est pas particulièrement dans ce domaine qu’ils vont s’illustrer face aux embuches que ce scénario pavé de mauvaises intentions a disposé sur leur chemin. D’abord impalpable et volatile (les pauvres, ils ne savent pas où ils mettent les pieds), la menace macrocéphale va une fois de plus mettre les bouchées doubles pour contrarier ce doux projet colonisateur, une tâche largement facilitée par la naïveté et l’incompétence ahurissantes de l’équipage qui trouve momentanément son salut par l’irruption d’un allié inattendu. Car si tout le monde à bord a bien besoin d’une âme sœur pour traverser la galaxie en toute quiétude, le seul qui se retrouve condamné à faire les cents pas pendant le trajet est l’incontournable androïde moulé sur le même modèle que celui du « Prométheus ».

Michael Fassbender renoue donc avec les circuits intégrés d’un réplicant nommé Walter qui ne tardera pas à rejoindre son jumeau David en gambadant dans la pampa déguisé en « Assassin’s creed ». Celui-ci a pris ses quartiers dans une Cité Idéale sortie tout droit d’une fresque à l’antique, au cœur d’un palais colossal (invisible au balayage radar ?) où vivaient naguère tous les Ingénieurs à tête de Mussolini, une île des morts (telle que l’a peinte Böcklin) perdue au cœur des montagnes, plongée dans la tourmente d’une tempête permanente. Durant de longues années de solitude, il a collecté des échantillons, griffonné des pages d’esquisses et de croquis, composé son cabinet de curiosité tel Leonard dans le secret de son laboratoire ou l’esthète « Hannibal » cannibalisant de sa présence la cité florentine. La passion de Ridley Scott pour l’art de la Renaissance n’est pas nouvelle, mais si elle s’invitait par petites touches subtiles dans ses autres films, elle prend ici la forme d’un grand catalogue de memento mori, un buffet froid et sanglant auquel s’invite la bestiole dessinée par Giger. Il faut croire qu’à travers ce parti-pris, l’ancien diplômé du College of Art de Hartlepool entend bien relever le niveau de la série B originelle qui fit sa gloire pour s’élever à la dimension d’un « 2001 » et s’auréoler du même prestige.

Il apparaît hélas que Ridley Scott n’est ni Kubrick, ni même Malick (avec qui il partage une même passion mystique), ne se hissant même pas au niveau de son jeune émule Christopher Nolan qui, lui aussi, ambitionna de projeter l’avenir de l’humanité par-delà l’horizon des évènements. Avec un discours métaphysique sentencieux fondu dans un script obéissant au cahier des charges du fan-service et du survival à l’ancienne (qui nous rappelle bien que fumer tue, tout comme sniffer des spores chelous et forniquer sous la douche), le film ne tarde pas à dérouler la formule classique de la chasse à l’homme en oubliant de donner à ses personnages un peu de relief, quelque chose qui nous les rendrait un minimum attachants.

Désormais plus habile à soigner son décor qu’à développer un récit haletant, Ridley Scott s’empêtre dans les vieilles ficelles jusqu’à un finish grotesque qui n’a rien à envier à celui du pénible « Prometheus ». En nous pipeautant sur son paradis perdu, on surprend le scénario à lorgner opportunément sur l’autre titre de gloire du réalisateur. « Blade runner » ayant bientôt un successeur, l’entreprise fleure l’opportunisme à plein nez, au désespoir de ceux qui avaient fait leurs adieux à la reine dans les haut-fourneaux de Fiorina 16, ne faisant que le bonheur d’un androïde narcissique qui, un jour, dans l’espace, a crié « Alien » pour qu’il revienne.

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48 réflexions sur “ALIEN : COVENANT

  1. Certains me prendront peut être pour réac sur ce coup et ils auront peut être raison. Cela fait maintenant 25 ans que la saga Alien est sacrifiée sur l’autel du pognon et d’un créateur qui saccage son propre univers et yoyotte complètement. Il n’y a qu’à voir ses propos durant la production de ce film ou même à propos de celui qu’il veut faire. Il ne sait plus ce qu’il dit, dit n’importe quoi, se rétracte, dit une autre connerie… C’est pour cela que j’en reste désormais à la trilogie (oui tu m’as bien lu). Trois grands films avec début et conclusion. Et surtout j’ai hâte de voir Blade runner 2049 car je sais qu’il y a un maître à bord qui sait ce qu’il fait. C’était ce qui pouvait arriver de mieux à cette séquelle: laisser le père Scott foutre sa merde ailleurs.

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    • L’opposition ne viendra sûrement pas de ma part vu je te suis à 100 % sur la question. Comme je l’ai laissé entendre en fin de chronique, j’en suis moi-même resté au même point que toi concernant la saga (encore que le Fincher n’est pas un aussi « grand » film que les deux autres).
      Sur l’affaire des « Réplicants », je ne suis pas aussi enthousiaste. Peut-être parce que je suis encore un Alien de la filmo de Villeneuve.

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      • Il n’a pas eu la même production non plus ne l’oublions pas. Il y a des circonstances atténuantes. Dans sa version longue (et non director’s cut puisque Fincher n’a jamais touché au montage de son film pas même à l’époque), le film réussit à être plus dynamique (selon moi bien sûr) que le premier Alien dans un contexte assez similaire. Puis il y a un désespoir impressionnant (jusqu’à la musique de Goldenthal) qui le différencie de Alien ou Aliens. Il y avait encore un peu d’espoir et d’instinct de survie, dans Alien 3 il n’y en a quasiment plus ou plus du tout. C’est ce qui me plaît dans ce cru et c’est aussi pour cela que je le préfère à Alien qui reste un film essentiel pour moi. Mon préféré étant bien sûr le film de Big Jim.
        Comme je te le disais cet hiver (n’oublie pas, je me souviens de quasiment tout ;)), je te conseille vivement Arrival. D’autant plus que comme Blade runner il s’agit de hard science, ce qui est une bonne mise en bouche avant 2049. Ensuite je ne sais plus si tu as vu des films précédents donc je te conseille le thriller Prisoners (ou quand le catholique rencontre le diable), le drame familial Incendies, Sicario (excellent Benicio del Toro) et Polytechnique (équivalent malheureux du drame de Columbine au Canada).

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        • Tu te souviens de tout… ou presque, puisque tu ne sais plus si j’ai déjà vu les films précédents de Villeneuve. 😉
          Villeneuve, j’avoue, pour le moment je fais l’impasse. Mais son temps viendra, c’est sûr.
          C’est sûr qu’Alien3 est un de ces grands films malades comme on en a tant vus, au point que Fincher ne compte même pas dans sa filmo. Je n’ai plus en mémoire la musique de Goldenthal, mais j’ai évidemment la merveilleuse symphonie spatiale de Jerry Goldsmith encore en tête (et même celle, plus martiale, de James Horner pour « le retour »), d’autant plus que Scott nous l’a recollé opportunément dans son dernier film. Bizarrement, accolée à ces nouvelles images, elle n’a plus le même effet envoûtant. Comme quoi, la magie du cinéma c’est un tout.

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          • Je n’étais plus sûr mais Arrival si! 😀
            A Allociné lorsqu’ils avaient fait une interview retro il avait dit au moment d’Alien 3 « je ne m’en souviens plus de celui-là » avec un grand sourire. Pas besoin de plus de mots. 😉 Donc visiblement Scott fait dans le révisionnisme mais se permet de reprendre un peu le score du regretté Horner? La fils de puterie ça ne se perd jamais. .)

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  2. Et j’ai crié « Alien » pour qu’il revienne ! Excellent, tes jeux de mots (pour une fois que celui-là ne m’a pas échappé).
    J’y ai été, mais n’ai pas cherché à analyser le truc, la chose, la bêbête… De toute façon, tout a été fait, dit, inventé dans les deux premiers opus. Là, pour moi, c’est juste du divertissement, on réfléchit pas, on sait qu’il y aura une suite ou deux, donc pas de fin à celui-là, et puis c’est tout…

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    • Oh, Scott peut bien nous pondre vingt-cinq Aliens à la suite si ça lui chante, ça ne ressemble déjà plus à grand chose en l’occurrence. Bientôt, la bestiole risque de croiser la route d’un Blade Runner updated (après avoir bouffé du Predator pendant deux saisons). Et après ça, King Kong ou Godzilla ?
      Tout ça m’en touche une sans faire bouger l’autre comme disait un ancien président.

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  3. La bonne nouvelle c’est deux Michael pour le prix d’un Fassbender et une MAJ en prime… bouh qu’il est vilain !
    Ça s’appelle Alien.
    C’est réalisé par Ridley.
    Alors il faudrait s’extasier !!!
    Tu as beau faire dans le symbole et l’explication de texte mystico triturage de cerveau… c’est un tout petit petit petit film sans charme. Entre autre…

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  4. Ridley Scott continue de rebooter la saga, sauf qu’il ne fait réchauffer les films précédents. Les thématiques ne sont jamais traités jusqu’au bout, tout comme le peu d’originalité qu’il y a de ce film. Ou est passé la subtilité et le sens du grand spectacle caractérisé made in Scott ? Il est clairement temps de passer la main à des cinéastes plus jeunes et plus inspirés. James Wan, Neil Blomkamp, Christopher Nolan, Denis Villeneuve ou encore Alfonso Cuarón. Pour ma part en tout cas, la saga Alien s’arrête avec Résurrection, même il est loin d’être parfait.

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    • Je suis du même avis, tout ceci sent le réchauffé, ou plutôt les triturations inappropriées. J’imagine bien qu’en refaisant un Alien, on ne puisse renouveler la formule de fond en comble, et qu’il sera toujours plus ou moins question d’un groupe d’humains poursuivi par le super-prédateurs, se demandant comment s’en débarrasser ou tout bonnement comment se sortir de là. Mais peut-être était-il possible, sur la base de ce simple schéma, de proposer une approche moins pontifiante, un recyclage moins voyant. Blomkamp aurait peut-être pu proposer une autre voie, en effet (malgré son calamiteux « Chappie »)

      Sinon, vraiment, « resurrection », je ne peux pas.

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    • « Covenant » est une nouvelle preuve en images que la volonté de Scott à vouloir absolument faire le tour du mythe le conduit tout droit à tourner en rond, jusqu’à oublier ce qui faisait la force du monstre imaginé par O’Bannon.Qu’avait-il besoin de nous inventer des Ingénieurs qui viennent polluer la philosophie d’un récit originellement purement viscéral. Même son androïde prométhéen upgradé à la culture classique ne parvient pas à retrouver la moindre once de mélancolique poétique qu’il avait su conférer à son « Blade Runner ». Cette double réappropriation trois décennie plus tard est finalement stérilisée par les contraintes des studios qui réclament de quoi contenter les acheteurs de pop-corn. Je me demande finalement si un « Alien vs Predator », série B stupide qui s’assume, n’est pas plus honorable que cette hybridation dégénérée et grisâtre qui promet peut-être même pire par la suite.

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  5. Je ne suis pas d’accord avec certains des commentaires laissés sur cet article. Le film, qui peut-être très frustrant sur le plan des sensations si l’on cherche à retrouver le paradis perdu du Nostromo en terme d’angoisse et de terreur gluante, appelle au contraire à un minimum de réflexion, et un peu plus même si l’on veut arriver à quelque chose d’intéressant.

    Scott propose tout à fait autre chose en reprenant cet univers que ce qui avait été fait jusqu’à présent et il ne faut pas regretter cette différence. Les questions sont autres et j’ai trouvé très stimulant de les poser et d’en discuter… alors que ma première impression ne laissait pourtant pas espérer grand chose pour le film ! Bref, réflexion encore en cours et note à venir !

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    • Je me demande ce que tu vas lui trouver à ce « Covenant »…

      C’est justement sa nature bipolaire qui rend le film frustrant. Scott ne sait pas s’il doit livrer un survival gore (pas franchement palpitant du coup) ou développer une problématique existentielle par le truchement de ses androïdes, ce qui me semble pour le coup hors-sujet (davantage fait pour « Blade Runner »). Cette double altérité posée (le monstre et le synthétique), Scott oublie l’humain dans l’équation, et ce ne sont pas les quelques atermoiements qui font suite à de brusques veuvages ou le sursaut de bravoure de Daniels, qui vont aider à le remettre au centre. En voulant à tout crin redéfinir la formule initiale (trahissant par là-même l’esprit de la bête imaginée par feu O’Bannon), il jette son monstre dans l’arène et observe le spectacle, au côté de son robot qui se tient tel Commode sur son piédestal. Alien meets Gladiator.

      Et puis un Alien sans petit chat ne peut être un bon Alien. 😉

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  6. Le film est frustrant oui. Le film est raté oui aussi. Le film est malade à en crever, d’accord ou presque. Mais moi j’accueille la problématique existentielle à bras ouvert, j’accueille le monstre que j’embrasse !

    Et que Scott reprenne des thèmes déjà traités dans Blade Runner ne me gêne aucunement. D’autant qu’il ne se répète pas. Au pire, il opte pour un autre angle de vue, au mieux il développe et offre de nouveaux questionnements.

    Des images sont déjà offertes en miroir : l’oeil de l’androïde en gros plan dès l’ouverture, le baiser de mort offert au semblable… Et bien sûr, ce ne sont pas de faibles redites à mes yeux. Ce sont des liens tissés entre des films qui creusent la même matière.

    Bon il est très possible que la réflexion ne me mène pas aussi loin que souhaitée, mais tant pis j’aurai tenté, on verra. Un film qui commence par la Renaissance et s’achève par la mort franchissant le seuil du Valhalla, citant au passage Wagner, Böcklin, Byron et Shelley, ne peut être simplement vu et ne plus rien susciter ensuite. Et puis un film qui met en scène trois générations appartenant à une même race, celle des démiurges fous, ceux qui veulent tutoyer la mort et qui finissent par ne plus faire qu’un avec : un puissant, un robot, un xénomorphe en dernier descendant… C’est quoi, si ce n’est un thème nouveau ?

    Ne serait-ce que ce titre, Covenant (qui a remplacé Paradise Lost en cours de production). De quoi nous parle d’autre Scott pour mettre en avant ce terme ? Bon je m’arrête sinon je vais finir par rédiger mon article chez toi !

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    • J’entends bien le discours qui déroule le fil généalogique liant l’humanité au xénomorphe, tout comme ces indices religieux (à commencer par le nom du vaisseau qui efface la référence mythologique du précédent) essaimés tout au long du métrage (je me souviens qu’une des membres du vaisseau arbore ostensiblement son étoile de David autour du cou) et ces multiples auteurs, artistes et musiciens cités aux quatre coins de la feuille de route. Mais tout cela ne fait-il pas un peu catalogue ? Comment leur accorder de la « foi » quand on les mixe de la sorte par un traitement narratif qui relève du brouillon confus ? Cette réflexion ne doit-elle pas naître à travers les personnages qu’il nous demande de suivre plutôt que par l’étalage de séquences grandiloquentes (l’arrivée du Prometheus sur la planète ne relève plus de l’univers d’Alien mais bien davantage d’un Star Wars dark)?
      La maladresse dont fait preuve Ridley Scott film après film m’empêche de donner du crédit à son discours (ici les lourdeurs me rappellent son « 1492 »), seuls ses récits plus épiques me permettent désormais d’adhérer à son style (« Gladiator », « Robin des Bois », « Kingdom of Heaven »).

      J’irai néanmoins lire avec grand intérêt ton avis (que je ne manquerai pas d’amender). 😉

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  7. Je suis globalement d’accord avec ton analyse, même si j’ai passé un bon moment au final et sans prise de tête. Je pense aussi que Ridley Scott devrait arrêter de s’entêter avec cette franchise dont il a fait le tour. Du coup, les scénaristes sont obligés de trouver des artifices pour justifier de débarquer sur la planète (cette histoire de voile rétractable et le fait que personne n’ait détecté cette planète habitable). En revanche, bravo pour ton titre et tu m’as piqué le mien à la fin 🙂

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  8. Voilà. J’ai laissé un peu macéré le film… Chez moi, l’article finalement publié est trop long certainement. Je ne crois pas que tu y trouveras des nouveautés (peut-être entre les lignes), mais encore une fois j’ai apprécié la réflexion !

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  9. Salutations mon prince (oui je garde ton ancien nom, pour l’hommage) .
    Difficile d’aller au ciné avec l’entrainement de ma padawan mais j’ai trouvé le temps d’aller voir cet ALIEN.
    Bon tu connais mes goûts en la matière (alien, star wars etc)
    Donc pour faire simple … pas si mal que ça ce nouvel ALIEN.
    Dés le début la musique est familière, les écrans de contrôle aussi, on a pris un peu d’ALIEN et beaucoup de PROMETHEUS et on mélange le tout.
    L’histoire n’est pas extraordinaire mais voir vraiment d’ou vient ce xénomorphe est plutôt plaisant (David et son syndrome de dieu).

    L’équipage peut être sacrifié, ce qui explique les rôles klinnex (aussitôt utilisé, aussitôt jeté) .
    NB: un court métrage de 5 min a été diffusé sur internet afin de présenter l’équipage juste avant de faire dodo :

    http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19568787&cfilm=208314.html

    C’est cadeau !

    Le seul qui sort (pour moi) son épingle du jeu et ce cher David qui a un peu pété les plombs.
    Après bon ba, on tire, ça charcute, ça retire et on arrive a la fin (qu’on a vu venir gros comme une maison) non non ce n’est pas Walter a la fin.

    je vais pas développer , vous l’avez fait avant moi mais pour conclure cet Alien est un peu comme STAR WARS ou INDIANA JONES.

    A la base, ces films n’étaient pas destinés a devenir culte.
    Le temps et les fans on fait le reste, on aime tellement ces sagas que l’on ne supporte pas qu’elle soit « bafouées ».
    On reste avec l’image qu’on en avait a l’époque.

    Meme Scott, Lucas ou Cameron … auront beau faire des suites.

    On dira toujours la même chose, c’était mieux avant !
    Ne serions nous pas un peu exigeants a en oublier le principal but d’un film : nous divertir?

    PS: Dans Indiana jones 4 il y a des extraterrestres, mais dans le 3 il trouve le Graal c’est pas mieux , ah mais oui ça date des années 80 donc ça passe 😉

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    • Je pense que le grand tort, c’est de continuer à appeler cette nouvelle franchise « Alien », et surtout de vouloir à tout crin la relier aux précédents films avec lesquels celui-ci comme son prédécesseur ne partagent finalement pas la même âme. Ridley Scott avait bien tenté d’effacer le souvenir du Xénomorphe en supprimant purement et simplement le nom « Alien » de « Prometheus ». l’éclosion d’un monstre qui ressemble vaguement à celui de Giger à la fin n’est finalement là que pour satisfaire les fans, rien d’autre. Scott s’envole vers d’autres direction, miné par une seule et même obsession qui rejoint celle de Weyland : obtenir des réponses. C’est aussi l’obsession de tous les fans de la saga qui, ce faisant, démystifient totalement l’esprit d’origine. Ne rien savoir sur ce monstre, sinon qu’il est particulièrement hostile aux intérêts humains, suffisaient à monter des séries B haletantes, viscérales, qui ne se satisfaisaient que peu des méditations sur le pourquoi du comment de la vie et de la mort, de l’art ou du cochon. Scott veut absolument adoucir de métaphysique le jus acide qui coule dans les veines de la bête, finalement réduite à faire des acrobaties assez ridicules tandis que Scott préfère s’appliquer à rendre beaux ces personnages qui devisent doctement en citant Shelley. Pas sûr que Cameron nous aurait pondu un film aussi pompeux, ni même Blomkamp qui n’a pourtant pas été très inspiré dans sa dernière livraison.
      Quant à Indiana Jones 4, ce n’est pas parce qu’il y a des extra-terrestres dedans ou qu’il arrive trop tard qu’il est mauvais, c’est juste parce que Spielberg avait perdu la recette des deux premiers (parce que le 3, bof bof aussi). Une suite peut rester géniale, même quand elle arrive longtemps après (vive « Star Wars VII », le meilleur après le premier et l’Empire contre-attaque), et certains de ces vieux réalisateurs peuvent nous prouver qu’ils savent encore y faire (« Max Max : Fury Road », le meilleur de tous).

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  10. MAD Max est plus un remake que la suite de la franchise.

    Concernant INDY, je parlais plus du fait que les films qui sont des suites de grandes franchises des années 80/90 sont assez mal accueillies de nos jours (trop de CGI, les acteurs sont vieux …)
    Mais ce n’est que l’évolution du cinéma (mal)heureusement.

    je suis allé voir ALIEN premier du nom au ciné le mois dernier en VO. Si j’avais un avis a donner aujourd’hui sans le recul, la VO est plate et sans expression et le film est un slasher dans l’espace ni plus ni moins.

    D’où le fait je pense que nous adorons tellement ces films, que les suites n’ont pas la même saveur aujourd’hui, ce qui rend la critique plus facile. Cela n’est que mon humble avis.

    Mais cela est une autre histoire

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    • Je te l’accorde pour « Mad Max », mais quelle vitalité tout de même !

      Je ne peux pas te laisser minorer le premier « Alien », qui est loin d’être un simple « slasher dans l’espace ». Pourquoi pas un film de SF ni plus ni moins. Nan nan nan nan nan, « Le Huitième passager » c’était nous à l’époque, on pouvait se retrouver en ces ouvriers du ciel, de braves marins des confins de la galaxie qui ne comprennent pas ce qui leur tombe dessus. Au moins, ils avaient de la ressource pour essayer de s’en sortir, contrairement à tous les abrutis que Scott a embarqués sur son Covenant et son Prometheus. Quand à la bestiole biomécanique, on n’avait pas besoin de savoir de quelle poule ou de quel œuf ou de quelle cuisse de Jupiter elle est sortie. « J’admire sa pureté » disait Ash. Cameron l’avait bien compris en démontrant que même la toute puissance militaire pouvait être mise à mal.

      Je crois encore une fois que Scott a tort de vouloir ramener ses nouveaux films vers son premier opus. La greffe risque bien de ne jamais prendre vu les directions vers lesquelles il s’oriente. Du coup, il gagnerait à alléger ses scènes d’action s’il veut donner un brin de crédibilité à son discours sur l’âme humaine.

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  11. Oui « fury road » est très bien en de nombreux points ! il faudra que je me le refasse d’ailleurs

    Loin de moi l’idée de minorer cet ALIEN ! salutations a GIGER au passage pour ces œuvres !
    Mais la VF a quand même beaucoup plus de charme ( la voix du black des années 70 et celle de SLY surtout !)

    Mais sur le fond … ça reste un film d’horreur dans l’espace.
    La forme cependant est géniale par contre.

    Concernant ton commentaire précédent, je pense aussi que malheureusement SCOTT n’a plus 20 ans, comme on dit, « réaliser des films et mourir » quitte a ne pas plaire a tout le monde.

    soyons tous d’accord, Alien est un des meilleurs films qui ait été fait.

    On aura tout le temps de débattre en décembre et pour jurassic world 2 et surtout pour le film sur les émoji ! non je deconne

    Vous avez toute ma sympathie

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    • Superbe Yaphet Kotto qui fait Parker, le mécano du Nostromo qui la joue « live and let die » comme dans ce James Bond où il s’opposait à feu Roger Moore.
      Je suis d’accord avec toi sur l’évolution du style Scott, beaucoup plus préoccupé par l’approche de son rendez-vous avec le grand Créateur qu’à persévérer dans la série B juvénile et viscérale.
      Je laisserai le Jurassic World à son univers mésozoïque et les emoji avec. Je me contenterai en décembre du Star Wars de rigueur.
      Merci cher ami. Mais je ne vous mentirai pas sur vos chances de survie… 😉

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  12. Voilà un nouveau clou enfoncé dans le cercueil de sir Ridley. 🙂
    En fait, il semble que Scott essaie plus d’affronter James Cameron et ses « Avatar » que Kubrik. C’est du moins ce qu’il avait déclaré dans une interview. Mais l’homme peut se contredire dans un autre échange. En se voulant ambitieux, en voulant hisser la SF vers des questionnements existentiels (le sublime ‘Blade Runner’ y parvenait), Scott devient malheureusement prétentieux et assommant, oubliant qu’un film « Alien » c’est d’abord de la bonne série B. Et quand tu travailles dans une économie limitée, tu te dois de proposer des personnages intéressants avant de penser effets spéciaux. Scott devrait entamer une cure de pauvreté.
    Si Kubrik et son ‘2001…’ atteignent des sommets vertigineux sans forcer le trait, c’est à mon avis en laissant parler les images, la mise en scène, le son, la musique, bref le cinéma. En découle du mystère, des indices, des intuitions, comme le fait si bien David Lynch. Tandis que Scott et ses scénaristes se reposent sur les dialogues.
    Bref, je pense que vouloir à tout prix raconter les origines du xénomorphes était une mauvaise idée. Tout comme de vouloir par la même occasion expliquer les origines de l’humanité. Vouloir tout relier, tout englober dans un même univers tout comme de vouloir mettre à l’écran toutes les minorités, voilà une démarche qui fait, selon moi, beaucoup de mal au cinéma. Car contrairement aux discours militants d’une bêtise sans nom qu’on peut entendre aujourd’hui, j’affirme qu’en tant que spectateur je peux m’identifier à n’importe quel personnage, quelque soit ses caractéristiques (sexe, couleur de peau, origine…), pour peu qu’il soit bien écrit et bien interprété. C’est pas plus compliqué, c’est la base du théâtre.
    Ce qui me terrorisait (et me terrorise toujours à chaque nouvelle vision) avec le premier ‘Alien’, c’est l’idée que l’espace est sombre, froid et hostile. C’est tout simple. C’est efficace et ça fonctionne. Même chose avec ‘The Thing’, la réplique de John Carpenter à son ancien camarade d’études O’Bannon.
    Du coup j’avoue avoir du plaisir à revoir le premier ‘Alien vs Predator’. Ça ne vole pas haut, ça n’a aucune prétention autre que de divertir et ça le fait très bien.

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    • Tu détailles tout haut ce que je pense souvent tout bas. Et moi aussi, en définitive, je crois que je préfère la générosité décomplexée du premier « Alien vs Predator » à ce préquel ampoulé qui s’écoute penser trop fort. « un film « Alien » c’est d’abord de la bonne série B », mais complètement ! Le film n’était-il pas directement inspiré d’un vieux Bava en technicolor (« la planète des vampires ») ?
      On est loin de Kubrick en effet, qui lui n’avait sans doute pas un décideur pour lui taper sur l’épaule et lui dire « ton film est trop long, il faut couper » ou « ton film est trop méditatif, où sont les scènes d’action ? » ou encore « Dans ton film, on ne comprend pas tout, il faut donner des explications ! » Tu imagines si un studio s’était mis en tête de raconter les origines du monolithe noir ?
      Cette liberté artistique semble hélas révolue. Heureusement, certains parviennent à s’en affranchir (le splendide « Ad Astra » de James Gray et bien sûr « Interstellar », deux audacieuses propositions SF) pour le bonheur du cinéphile, sans doute pas pour celui des investisseurs.

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      • Voilà c’est ça les impératifs qu’on devine : « vite une scène d’action après 8 minutes de film sinon les ados vont décrocher », « vaut expliquer ce détail sinon le public moyen ne va pas comprendre », « il faut de la diversité à tout prix »…
        J’ai pu constater que ces injonctions sont plus ou moins posées dès les appels à projet de scénario. Tu n’as pas encore écrit une ligne que déjà on formate un projet. Ça donne les films qu’on a actuellement et qu’on va retrouver à partir du 19 mai prochain.

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