AVENGERS : Endgame

Les héros meurent aussi

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« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir (un temps). Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas. »

Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957.

« Zeus, donne-lui ton trône. Il y a un vrai patron parmi les dieux maintenant. »

Joann Sfar, hommage à Stan Lee

On les avait laissés vaincus, traumatisés, dissous aux quatre coins de la galaxie, dans la sidération la plus absolue face à ce terrifiant constat d’échec : les héros n’ont pas toujours gain de cause. A la fin d’« Avengers : Infinity War », un titan fou adepte du new deal universel, un dieu auto-proclamé aux pouvoirs infinis tenant le destin de la création au revers de son gant avait, en un claquement de doigts, remporté le match, obtenu satisfaction. C’était fait, plié, page tournée, ashes to ashes, « Avengers : Endgame », à moins qu’Anthony et Joe Russo n’aient trouvé un moyen de rejouer la partie.

A l’extinction des dernières images post-générique du premier volet, toutes sortes de théories ont commencé à fleurir. Une année durant, piochant des indices entre les cases des incunables en bande-dessinées laissés par Lee, Kirby et leurs innombrables héritiers, s’appuyant sur quelques microscopiques pistes coincées entre « Ant-man et la Guêpe » ou dans le ciel du « Captain Marvel », la fanosphère en transe s’est répandue tant en fantasques spéculations qu’en hypothèses des plus fumeuses. Il était alors bien difficile pour les frères Russo, tout comme à leurs deux plumes de référence (Chris Markus et Stephen McFeely, « first avengers »), de tracer une ligne originale et surprenante à travers l’herméneutique d’une saga laissée en plan, abandonnée à des légions marvelophiles qui ne comptaient pas attendre un an la bouche bée. Lourde était la tâche pour nos chers Misters Fantasy à la manœuvre, dont chaque déclaration sera passée au crible, écrasés par la pression des folles espérances d’une multitude prête à se ruer massivement dans les salles obscures pour connaître le mot de la fin. Rarement le retour des héros fut attendu avec une telle impatience, pourvu que la geste héroïque soit respectée et le sens de l’épique maintenu (« take us out of this gloom, (…) make it snappy » chantent les Traffic à l’orée de cet épisode conclusif).

Trois heures durant, « Avengers : Endgame » va donc s’atteler à clore une ère, tout en se préparant à en ouvrir une autre. D’abord vient le naturel sentiment de vengeance, l’immédiat besoin de faire payer le prix fort à l’ennemi, de le traquer jusqu’aux confins avec ce qu’il reste de troupes, d’énergie et de renforts en présence. L’expédition punitive attendue, suivant le réflexe d’une nation « under attack » (comme disait W), ne fera pas long feu. Sans temps mort ni procès, le scénario fait un sort à cet attendu, enfonçant un clou supplémentaire dans la rancœur des adeptes de la loi du talion. Puis vient le temps du deuil, de la désillusion, de l’abattement, de la lente dépression. Car une fois l’ennemi suprême abattu, sur le champ d’honneur à demi-désert, quel devenir pour les Avengers de la Galaxie ?

« Endgame » entame alors une mue étrange et risquée, qui propulse les valeureux épargnés vers un avenir morose et désabusé, dans lequel ils ne seraient plus qu’épaves ou ombres de leur splendeur passée. Thor s’est horriblement empâté, Hulk s’est bizarrement « bannerisé », Romanova noie son chagrin dans le beurre de cacahouète, Hawkeye s’est changé en vigilante encapuchonné au point de se confondre dangereusement avec un archer DC Comic : bref, rien ne va plus dans la maison Marvel. Même Iron Man s’est mis au vert en bon père de famille. Il n’aura échappé à personne que ce sont bien les membres du noyau historique qui sont ici concernés, comme s’il était temps, par cet « Endgame », de solder dix ans de bons et loyaux services, de mettre un terme aux exploits de ces idoles parvenues à caducité. La conclusion d’« Infinity war » sonnait donc l’heure du dépôt de bilan, le moment d’ouvrir l’album de la nostalgie et, par un effet de manche rétrospectif qui surfe allègrement sur la particule Pym au mépris des lois de Planck et des théories de Deutsch, de revisiter les temps forts d’une saga à la renommée (inter)planétaire.

« En somme, le temps du désespoir, de la dépression est terminé. L’Amérique doit de nouveau se dresser et se défendre, selon de nouvelles valeurs : Stark, ou la prise de conscience. »

Laurent Aknin, Mythes et idéologie du cinéma américain, 2014.

« Avengers » de Joss Whedon était le premier des blockbusters à proposer une possible résilience dix ans après le trauma du 11 septembre. Pas loin de vingt ans plus tard, personne n’a oublié ces vies écroulées dans les décombres des tours jumelles, ces existences parties en fumée en une fraction de seconde, ces individus de chair et de sang disparus, changés en nom gravés dans le marbre des pierres mémorielles. Pas question de laisser le mot de la fin au mégalomane ultime, pas question d’offrir à la Mort un triomphe sans partage, les Russo croient à un possible retour des choses, ils rêvent d’alternative en misant sur une option rétrospective. Depuis « Ant-man » et ses bluffants rajeunissements numériques, on sait désormais que ni le temps (ni la Mort ?) n’ont plus de prise sur les lois de la cinématographie. Et puisque la technologie le permet, il revient donc à Iron Man, Thor, Hulk, la Veuve Noire, et à leur Captain étoilé de trouver un moyen de modifier le cours des choses, de creuser des tunnels vers d’autres possibles.  Les Avengers du lendemain repartent à la rencontre de ceux d’hier, où « Gardiens de la Galaxie » de naguère font doublon avec ceux du présent (belle idée que ce voyage d’une Nebula à l’autre). Sans être totalement originale, l’idée d’emmener les Avengers outre-temps offre son lot de confrontations inédites et de rencontres singulières. Par la porte laissée ouverte par un petit poucet de retour d’un quantique royaume, on remonte avec eux le sentier caillouteux qui conduit à la juste revanche, celle qui mène à l’ogre Thanos et s’offre le privilège de le défier à nouveau.

Après une longue phase statique d’apitoiement, la mécanique de l’action se remet lentement en ordre de marche, pour le meilleur (l’astrale négociation avec l’Ancien, la confrontation des deux Captain, ou des retrouvailles émouvantes père/fils) ou pour le moins bon (quelques blagues piteuses sous la ceinture et un passage laborieux par la case Asgard), jusqu’à atteindre l’ultime « rassemblement », le paroxysmique final aussi « inéluctable » que l’est Thanos. Et sur le chemin de chrysanthèmes qui emporte les meilleurs vers leur dernier combat, alors que les trompettes d’Alan Silvestri ferment le ban, reviennent du passé ces mots: « Je suis Iron Man » révélait Tony Stark à visage découvert, en un ultime clin d’œil espiègle et malicieux dans le film inaugural de Jon Favreau. C’est par ces mots que les Russo, solennels, scellent dans le métal mémoriel et inoxydable le destin des héros qui accompagnèrent toute une génération, offrant à ce pénultième chapitre une poignante conclusion qui n’aurait sûrement pas déplu à un petit juif moustachu de New York qui aimait tant coincer sa bulle dans la Maison des Idées.

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57 réflexions sur “AVENGERS : Endgame

  1. Bon jour,
    Je ne connais pas ce genre de sujet mais, si je peux me permettre un avis, les états-unis d’Amérique n’ont jamais gagné une seule guerre que celle remportée par leurs héros fictifs … cela fait 75 ans que l’on ingurgite de l’US …
    Bref, en tout cas, un article de belles qualités et efficace.
    Max-Louis

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  2. En soi, je pense que The Dark Knight était beaucoup plus pertinent pour évoquer dans un film à grand spectacle dans une atmosphère post 11/09 plutôt qu’Avengers.
    Quant au reste, un film affreusement long qui s’éternise dans son milieu avant un retour en grâce qui évoque une des meilleures grosses-productions des 2000’s parfois en bien, parfois en mal. Le voyage à travers les âges est interminable et complètement à la ramasse. Pour ce qui est des personnages, il y en a des complètement ratés et d’autres qui ressortent avec bonheur (Hawkeye est bien ! En 22 films, il était temps !). Nebula est ainsi une véritable merveille qui en 4 films a pu s’imposer comme le personnage féminin le plus intéressant du mcu. On ne peut pas en dire autant d’un autre qui apparaît uniquement au début et à la fin et qui s’avère aussi pénible que dans son film attitré.

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    • Tu as raison concernant The Dark Knight, et il m’est avis même que Batman begins abordait déjà de front la question du radicalisme et des attentats.
      Dans Avengers, c’est proprement New York qu’on assassine une deuxie fois, en cela l’impact référentiel est plus fort encore. On en trouve des reminences dans ce diptyque conclusif.
      Décidément, miss Danvers ne te revient pas. Problème de coupe de cheveux peut être ? 😉

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      • Oui via le personnage de Ra’s al Ghul qui voulait purifier la ville de Gotham.
        Non j’étais même étonné par la coupe de cheveux à vrai dire. 😉 Je crois que je ne supporte vraiment pas le personnage tel qu’il est écrit dans les deux films (alors que je n’ai absolument rien contre le personnage en comics) et le jeu de Brie Larson n’aide absolument pas (et pourtant là aussi je n’ai rien du tout contre cette actrice, bien au contraire).

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  3. C’est vrai mais je reste assez vague pour qu’une personne ne l’ayant pas vu reste suffisament dans le flou me semble-t-il. Et puis si je me réfère aux propos de Joe Russo, je n’ai qu’un jour d’avance :
    « Je pense [que la fin de la trêve], c’est lundi. Cela fait deux weekends, tout le monde ne peut pas voir le film le premier weekend, mais je pense que si vous n’avez pas encore vu le film, vous devez aller le voir maintenant, car lundi, les gens vont en parler »
    😉
    Merci pour le compliment. 🤗

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    • Bonjour Strum,
      C’est toujours une bonne occasion de partager un moment avec nos jeunes cinéphiles en herbe. 😉
      Contrairement à toi, je crois que je préfère le précédent volet, sans doute parce qu’il est plus rythmé. J’aime néanmoins l’idée du passage à vide ici, en première partie, puis la lente reprise du mouvement, qui passe par une revisite de la saga. Par contre, le sort réservé à certains personnages (Thor et Hulk surtout) me reste encore en travers de la gorge.

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  4. Le sort de Thor est ridicule (on ne gâche pas une oeuvre d’art c’est interdit par la loi). Celui de Hulk par contre est intéressant. Je trouve que c’est le personnage le moins intéressant de la saga (cela tient peut être à cet acteur impossible, ses grimaces en guise d’expressions et sa tête de cocker battu) et j’ai du coup pu le regarder sans avoir de l’urticaire.

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    • Hulk n’est plus Hulk s’il s’exprime normalement et porte des lunettes. C’est n’importe quoi.
      Quant à l’Asgardien et son numéro de Lebowski (hommage à Jeff Bridges qui jouait le méchant du tout premier film Marvel ?) c’est vraiment l’absolue déchéance. Il en vient même à confier son outil !

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      • Hulk est tellement peu intéressant en général que là il m’a au moins amusée. DAB…
        Le numéro Thoresque (à défaut d’être Thoride) finit par lasser mais au début c’est drôle. Et il n’y en a qu’un qui peut utiliser son engin. C’est chouette et permet 2 répliques rigolotes.

        Rien à dire sur le cul de l’Amérique ?

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  5. J’adore ta façon de décrire Thanos, c’est excellent 😂 Comme je te l’ai dit, j’ai toujours beaucoup de mal à être objective face aux films Marvel, trop fan des comics peut-être…Dans tous les cas, cette fin m’a littéralement anéantie, après une semaine, j’ai encore beaucoup de mal à y penser !

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  6. Un petit gout amer a la sortie de salle, non pas parce que le film n’est pas bon,quoi que un peu moins qu’infinity a mon gout mais surtout parce que ba c’est fini quoi… A quoi s’attendre maintenant , les piliers du MCU ne sont plus la, MARVEL va t’il raclé les fonds de tiroir pour renouveler son ses films?

    « ATTENTION RISQUE DE SPOILER »

    Ces histoires de voyage temporel sont surtout un prétexte de visiter 10 ans de films, car je trouve certaines séquences inutiles le CAPTAIN qui replace les pierres (le présent n’est il jamais affecté selon hulk? …) Loki qui se sauve avec le cube en 2012 (ah oui prétexte pour la série sur DISNEY + pardon) ou pourquoi ne pas faire revenir certains perso dans ce cas ( Dr strange s’amusait bien a ça dans son film solo) pierre du temps, de l’âme etc autant les garder non? trop d’incohérences pour moi

    Et iron man ! (sanglot)

    Reste un très bon film quand même, pas le meilleur du MCU mais les 3h sont largement justifiés et nous avons enfin le droit a LA phrase des avengers !

    A revoir quand même pour éclaircir certaines zones qui seraient passées inaperçues

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    • *** ATTENTION ÇA RISQUE DE SPOILER AUSSI !!! ***
      Je suis plutôt de ton avis sur ce voyage dans le temps qui effectivement est une idée originale qui revisite les moments forts de la saga (assez bluffant d’ailleurs, car on ne sait dire quels sont les plans retournés et les rushs des films d’origine), mais s’embrouille parfois dans ses contradictions.

      Endgame, tel Skyfall pour Bond, donne dans le méta, jusqu’à inclure les réalisateurs dans le film : Waititi, Favreau et même les frères Russo invités au groupe de parole du Captain.
      Les libertés avec la vraisemblance sont legions en effet, et à force de faire n’importe quoi avec le temps, on finit par se demander ce qui est possible ou impossible dans leur logique de scénario.

      Là où ils frappent un joli coup, c’est avec le sort réservé à Natacha. Sachant que s’annonçait un film Black Widow, on aurait dû miser sur la chute de Hawkeye (surtout qu’il est devenu vraiment sanguinaire visiblement). Joli coup du scénario, et que l’on ne vienne pas me seriner avec le sempiternel couplet du « scénario prévisible » (c’est marrant on dit toujours ça après le film, mais pas un pour raconter avant ce qu’il va se passer). Bref, y a quand même qq idées.

      Je demande à voir aussi pour la suite, je pense que Disney compte surtout sur ses futures séries. Pas sûr que Captain Marvel fédère beaucoup. Les Gardiens ont leurs fans (j’en connais ), Spider-Man est une star du catalogue et Black Panther avait cassé la baraque au premier volet. Je ne me fais pas trop de souci pour la Maison des Idées.
      (sans compter Star Wars)

      Endgame, deuxième plus gros succès de tous les temps au box office. Je crois que les actionnaires ont le sourire.

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      • Effectivement Captain MARVEL a fait de la figuration dans le film.
        MI-ALERTE SPOIL
        La nouvelle bande annonce de FAR FROM HOME vient de sortir, on y parle de multivers…. De la a ce que des versions d’iron man ou Thor soient de retour il n’y a qu’un pas maintenant.
        On verra par la suite effectivement

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        • Eh oui, tout est possible à la Marvel, on n’est jamais vraiment rangé des armures.
          S’ils nous embarquent dans leurs histoires de multivers, je vais commencer à décrocher, ce côté « play it again », « reboot moi si tu peux » lorgne un peu trop sur le video-game a mon goût.

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    • ***ATTENTION JE SUIS DU GENRE À SPOILER PARAÎT IL***

      C’est ça qui est très bien dans le film, qui ouvre sur une vraie question : et si les super-héros ne servaient plus à rien ? Avec cette première partie quasi bergmanienne, les Russo interrogent le statut des héros, comme ils interrogent l’idée de vengeance, avec ce Thanos qui finit tel Ben Laden. Le méchant est mort, so what? A quoi bon être héros s’il n’y a plus personne à affronter.
      Bon ensuite, ça derisive vers le fan service et mélo à grande échelle. Mais il y a quand même deux trois pistes intéressantes.
      A revoir.

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  7. Très belle chronique d’un film que je n’ai pas encore vu.. il n’en reste qu’un sur Terre c’est moi ^^ J’avais trouvé le précédent touchant. Celui-ci s’annonce dantesque. Les Avengers se sont bonifiés avec les années. C’est à regretter que ça se termine… enfin, vu le succès de ENDGAME, nul doute que Disney Marvel trouvera un moyen de faire durer le plaisir ^^ 😉

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  8. Enfin vu malgré l’empressement de certains à spoiler ce film ; )… non je blague, j’ai réussi à le voir l’esprit clair, il suffit juste de se couper des réseaux et de la presse pendant 15 jours. Pas si difficile en fait, ils étaient trop occupés à spoiler Game of Thrones ! Je suis sorti ravi de ces 3 heures et quelques (et la larme à l’œil, je l’avoue). Déjà parce qu’elles sont passées comme une lettre à la poste et que ça n’est plus si fréquent, de nos jours, des films où on ne voit pas le temps passer. Ensuite parce j’ai trouvé l’ensemble très fidèle à l’esprit des comics des années 90, avec ces grandes sagas cosmiques où les héros se retrouvent confrontés à des sortes de demi-dieux (Dark Phoenix, Thanos, le Beyonder,…), qui leur font ressentir qu’ils sont eux-aussi bien peu de choses. Enfin parce les 3 parties du film se succèdent avec brio : la vengeance amère qui n’apporte aucun réconfort excepté un deuil sans fin (j’y ai retrouvé un peu de l’ambiance de l’excellente série The Leftovers, qui finalement, parle de la même chose), ensuite la quête des héros avec cette belle idée de voyage dans le temps et dans les films du MCU et enfin, la traditionnelle et il est vrai sublime grande bataille de la fin. Thanos reste un adversaire admirable (et non pas un simple méchant), les Avengers alternent entre désarroi, décadence et renaissance (ah cette scène du captain se saisissant du marteau de Thor !) et les condamnés ont droit à de bien belles fins, réellement émouvantes. Alors certes on peu critiquer quelques concessions faciles (les blagues en pleine bataille, le regroupement féministe contre Thanos, les Black Panther et autres Captain Marvel rapportés pour soutenir les franchises, les placements de produits), mais c’est bien peu cher payé pour retrouver les sensations que j’ai eues, enfant, en imaginant ce que ça donnerait « en vrai ». Et cela à l’air si vrai d’ailleurs, que chacun en oublie qu’il s’agit quand même d’un film de super-héros, par essence totalement imaginaire et se met à théoriser sur le côté invraisemblable de telle ou telle scène : Tony Stark découvrant le voyage dans le temps dans son salon, Rogers ayant altéré le futur alors qu’on nous a expliqué que cela n’était pas possible. Pour ce dernier point, j’y vois d’ailleurs personnellement le côté retors des scénaristes, qui ont trouvé là matière à nous livrer des centaines d’autres films (pour le meilleur et pour le pire) : car justement, c’est sans doute parce qu’il est légitimement impossible de remettre exactement toutes les pierres à leur exacte place dans le temps que ce faisant, Captain America a créé autant de nouvelles lignes temporelles au sein du multivers. Alors à votre santé, Natasha, Tony, Steve et Thanos, « quand » que vous soyez et merci pour ces bons moments !

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    • ***ATTENTION, JE DIVULGACHE SANS RETENUE DANS CE POST***
      La date limite de confidentialité est passée, d’ailleurs certains journalistes ne se sont pas privés pour ruiner tout effet de surprise. Pour preuve hier, France Info, le journaliste ciné qui, faisant le point sur les scores d’entrées records du film (qui a déjà coulé le navire de Cameron s’apprête à détrôner ses Navis), balance tout le contenu du nouveau trailer de « Far from home » sans avertissement, et ajoute au programme l’avis de décès de Natasha.
      Mais comme tu dis, avec Marvel et ses multivers infinis, peut-on réellement enterrer définitivement un personnage ? Les héros ne sont-ils pas immortels finalement ? Les reboots multiples font office d’éternels retours, dans la pure tradition nietzschéenne de ces sur-hommes chargés de défendre l’être humain. Mais qu’en est-il d’ailleurs de cette espèce, curieusement absente du film (ou en tous cas très discrète) ? En un claquement de doigts, les héros se sont confinés dans un entre-soi homérique, oubliant jusqu’à l’existence du monde alentour. Le tumulte final évoque d’ailleurs un de ces grands tableaux d’Altdorfer qui voit s’affronter des multitudes de guerriers dans un fracas monumental.

      Le film repart de zéro (voire moins que zéro, quand on voit l’état de certains héros) pour tendre vers l’infini. Au cœur de la mêlée se dressent les champions : Thanos en effet, dont on regrette presque que son plan finisse par échouer, dont on perçoit étrangement l’immense tristesse juste avant sa désintégration. Et face à lui, se dresse le Cap étoilé, natural born leader, le seul à pouvoir lâcher le mot clef, le cri de guerre ultime. Ce n’est pas tant Mjölnir vient armer sa main que cette vision du bouclier « indestructible » finalement brisé (comme dans l’excellente BD de Starlin « Infinity war »), mais qui resurgit intact à a fin. Bouclier, Marteau, et Armure bien sûr, demeurent, ainsique les pierres en effet, ressemées sur le fil du temps passé, nous préparant un avenir sans doute encore riche en aventures incroyables et impossibles.

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  9. L’analyse elle-même diverge ; c’est intéressant de la replacer dans un tel contexte. Même s’il est vrai que les astuces temporelles font un peu trop fureur pour leur facilité quand il s’agit de relancer la machine à sous (coucou Star Trek).

    Je vais commencer sérieusement l’univers Marvel en juin, je risque d’en tartiner mon blog pendant quelques semaines !

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  10. J’y suis enfin. Je suis passé au travers de la pluie de spoils et des foudres de divulgacheurs. Mais en fait, je m’en fiche un peu, pensant toujours qu’un film qui ne tient que par un récit fait déjà parti des films qui ne m’intéresse plus vraiment. Et finalement, je suis comme toi à préférer le précédent (Avengers 2) et même encore le précédent (welcome back in 2012) et cela certainement pour des raisons de rythmes. Même constat d’ailleurs avec la dernière saison de Game of thrones, des épisodes plus longs (Avengers en 3h), des personnages très nombreux qui imposent un montage alterné pour le moins épais (façon mille feuilles voire ramette complète) et aucun temps fort ou si peu ou si mal amené… Donc pas de grand enthousiasme à la sortie de cette fin des fins mais de petits plaisirs malgré tout, tout petit plaisirs gamins : chouette Thor récupère son marteau, son personnage au bide tout puissant m’a même plutôt bien amusé, un Captain contre un Captain m’a bien plu aussi, le Docteur Hulk pourquoi pas, le marteau entre les mains du digne Captain… En revanche il y a aussi des déplaisirs : la vie de famille de Stark est horrible, l’évolution du décocheur de traits (façon DC tu as raison) n’est pas plaisante du tout (qu’est-il devenu ? Un outre-poseur ?). La bataille des confins, elle, trop peu originale (même si le plan pompier sur la team de nenettes m’a amusé). Au final, mouais d’accord… Vivement la suite ?

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    • Découvrir un film sans avoir été mis au parfum sur ses choix scénariques cruciaux reste quand même un plaisir incomparable. Ce genre de film repose en grande partie dessus, ce qui fait sans doute sa faiblesse d’ailleurs. Il n’en reste pas moins qu’il peut également s’apprécier différemment en connaissance de cause (mais en ayant de fait raté une couche de plaisir… ou de déception, selon réception).
      Le plan sur les super girls, je n’ai pas même trouvé utile de le mentionner dans mon texte tant il m’a semblé superflu.
      Comme tu l’as lu sans doute, je ne suis pas emballé par tous les choix de traitement : Thor reste flamboyant dans la mêlée, même avec embonpoint c’est vrai, par contre ils m’ont totalement perdu avec leur version de Hulk, un personnage qui avait déjà mis du temps à gagner mon estime (son épisode inaugural signé de notre frenchie Leterrier demeure à ce jour une des purges de la saga Marvel). A travers cette brutalisation des personnages, suite logique des effet de « Infinity War », il y a dans « Avengers : Endgame » tout de même un petit goût de fin de règne intéressant. Une sorte de syndrome du jouet cassé, usé, dépoli, et cela passe par l’évolution parfois contre-nature, voire déplaisante des personnages. En cela, la production cinématographique épouse la ligne des bande-dessinées qui finissaient par tourner, par décevoir et irriter. Quand je dis que je préfère l’épisode précédent, c’est bien de Avengers 3 dont je parle, et non pas de l’imbitable « ère d’Ultron » commis, il est vrai, par les mêmes frangins. Finalement « Endgame » est une peu à l’image de la qualité de leurs réalisations au sein de la saga : en dents de scie.

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      • Ah beh oui moi aussi je parlais du 3, j’avais oublié Ultron et j’avais oublié qu’il s’agissait d’une tétralogie. Et Leterrier aussi j’avais oublié. Hulk est en effet passé par des hauts et des bas, sachant que les sommets pour moi sont le mal aimé Ang Lee et le parfaitement décomplexé Waititi,sur lequel nous nous étions plutôt retrouvés d’ailleurs, pour le reste… Si on en revient au scénario, il y a des éléments pas mal. Contrairement à Borat8, moi j’ai plutôt apprécié les déplacements dans le temps. Par contre flingué Stark m’a paru très artificiel (« On a tué tout le monde » – « On a sauvé tout le monde » – « On va quand même tué une figure iconique sinon on va nous dire qu’on n’a pas osé »), même si je devine aussi des questions de fin de contrat avec Robert Downey Jr. Enfin bon, what’s next ?

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        • Next, je parié sur de nouveaux Avengers, composés de nouveaux venus comme d’anciennes gloires persistantes. Un peu comme dans les comics. Mais avant cela, Marvel va sans doute se concentrer sur les destins singuliers, quitte à croiser quelques copains costumés comme ils l’ont fait jusqu’ici. Sur la lancée d’Endgame, cela devrait continuer à fonctionner auprès du public. Stratégiquement, le choix de prolonger avec Spider-Man est assez bien vu car il s’agit là d’un personnage iconique et historique de la galaxie Marvel. Et puis ensuite,… Wait and see.

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  11. Bonjour mon Ami DROLE DE MONSTRE on ne voit que cela dans les films mais la robotique est à notre porte

    Il est
    Libre de penser, de rire et d’aimer
    De profiter de chaque secondes de bonheur

    De savoir vivre
    De paix, de joie et savoir décider
    Sans aucune crainte et sans peur

    IL faut
    Savoir dire non, oser ou choisir
    De construire, d’entreprendre , de bâtir

    Il suffit de si peu de chose
    Un peu de courage si j’ose
    La vie n’est pas toujours facile

    Mais il suffit de redresser la tête
    Alors profite bien des tiens et je te souhaite une agréable semaine
    Bisous , Amitié Bernard

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  12. Pingback: [Rétrospective 2019/4] Le tableau étoilé des films d’Avril par la #TeamTopMensuel – Les nuits du chasseur de films

  13. Bon, j’ai vu la bête ce week-end avant de reprendre le travail (besoin de films pas prise de tête), ET ÇA SPOILE.
    Alors, j’ai été surpris par le début, qui s’attarde beaucoup sur les personnages et se fait plutôt avare en effets spéciaux, et même en effets de styles, de mise en scène et tout ça. Assez surprenant de la part d’un blockbuster budgété à plus de 350 millions qui doit en mettre plein la vue, mais avec ses 3h01, il peut se le permettre.
    Par contre au niveau de la suite, et notamment de la longue heure « on voyage dans le temps et les univers blablabla », beaucoup beaucoup moins convaincu. Je n’y ai vu que du fan service, et surtout beaucoup d’humour désamorçant un peu la situation, situation servant malgré tout à rétablir les choses et faire revenir la moitié de la population de la galaxie, ce qui n’est pas rien. Le traitement de Hulk sinon je n’ai pas détesté, par contre Thor…… je pourrais en parler des heures à Thor et à travers (hop blague facile et naze, check).
    J’ai trouvé Thanos beaucoup moins intéressant également, puisque venant du passé, il n’a pas eu le parcours qui en fait ce bad guy tiraillé et intéressant du précédent.
    Le final, notamment en ce qui concerne deux héros clés des Avengers, est pas mal du tout, même si je me demande si ce n’est pas simplement la nostalgie qui fait fonctionner l’ensemble de ses scènes là. M’enfin, voilà, c’était pas désagréable, et en soit c’est déjà un grand pas en avant pour le non fan de super héros que je suis, surtout quand sur les 20 et quelques films du MCU, je n’en ai vu que 6 ou 7.

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    • Bel effort !
      Étrangement et rétrospectivement, je ne suis pas désaccord avec tes remarques, ne retenant pas grand chose des expéditions temporelles. J’aime bien quand même cette idée de visite rétrospective plus intéressante que de simples flash-backs. La déception vient sans doute du traitement et, mine de rien, de la mollesse de la mise en scène des Russo. D’accord aussi sur Thanos, même si le changement de traitement est logique. Encore une fois le film est plus intéressant au début avec cette vengeance expéditive qui frustre même les héros. Sur Thor et Hulk, je passe. Taiki Waititi avait autrement mieux géré le second degré des deux personnages dans son film.
      Mais comme tu dis, à la fin ça passe, les mecs savent tenir un récit, même sur la longueur, parce que cela tient sur les personnages auxquels on finit par s’attacher mine de rien.

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      • L’idée était cool, mais je trouve que ça contraste trop avec la gravité de la dite situation de départ. Même si à ce niveau on a la première heure mais bon.
        Et oui son changement de traitement est tout à fait logique pour Thanos, mais je le trouve un peu moins intéressant du coup, plus banal.
        Pas vu l’opus de Waititi, j’avais adoré par contre sa comédie vampirique.

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