L’AVENTURE de Mme MUIR

Gene génie

« Quand j’ai vu le film pour la première fois, j’ai compris que rien n’est plus concret, je dirais plus physique, plus charnel que l’émotion et je ne me suis pas trompée car voyez-vous, plus de trente ans plus tard, il me suffit d’évoquer quelques images du long métrage pour ressentir un état d’exaltation tel que celui qui m’avait envahie à sa vision. »

Dominique Sanda, Les Cahiers du Cinéma n°700, mai 2014.

Lorsque la nuit est tombée et l’obscurité a envahi la maison, la simple idée de croiser un fantôme déclenche un frisson que la raison ne peut contenir. Mais il suffit pourtant de songer qu’un revenant peut être autrement plus bienveillant que quantité de vivants pour que toute forme de crainte disparaisse. Dans « l’Aventure de Mme Muir » narrée par Joseph Leo Mankiewicz, on se prend même à souhaiter que les fantômes existent pour qu’ils nous enrobent dans notre sommeil de quelques embruns venus du large. Lire la suite

Le CHARLATAN

Les lames du destin

« J’ai été déiste, unitarien, athée, presbytérien, et je suis actuellement ermersonien indépendant, et toujours à la recherche de ce que Dieu a bien pu vouloir pour moi. »

William Lindsay Gresham

Perle sombre et méconnue, désormais au programme du grand carnaval de l’étrange de Guillermo del Toro, « Nightmare alley » est d’abord un puissant roman de W. L. Gresham. Sous l’impulsion du producteur George Jessel, aux ordres de la Fox de Zanuck, il deviendra très vite un film d’Edmund Goulding, entre gothique de foire et drame psychologique, aux marges du Film Noir et du fantastique. Une véritable histoire de fou dans laquelle s’engage la star des studios Tyrone Power qui, fatigué d’être perçu comme l’éternel adonis, n’hésite pas s’allonger sur le divan de la psychanalyse pour prouver à tous qu’il peut être « le Charlatan ». Lire la suite

Quai des Orfèvres

Bijou bijou

quaidesorfèvres1

« Je crois que j’ai eu le meilleur Clouzot. » Suzy Delair

Avant la guerre, le public français applaudissait le « quai des brumes », donnait dans le réalisme poétique façon Carné, Prévert et Jeanson. Une fois Paris libéré, Henri-Georges Clouzot nous donne plutôt rendez-vous au « Quai des Orfèvres », une immersion dans le réalisme policier, non sans faire preuve de fantaisie, naturellement. Lire la suite