Avant de t’aimer

La vie en pente raide

« Croyez-moi, je me suis battue pour produire et pour diriger mes propres films. […] J’ai toujours nourri le désir de réaliser des films. »

Ida Lupino citée par Robert Ellis, in “Ida Lupino Brings New Hope to Hollywood”, Negro Digest, août 1950.

C’est presque un acte manqué. « Not Wanted » dit le titre du premier film réalisé par Ida Lupino. Au bout de trois jours de tournage, elle doit reprendre la caméra des mains d’Elmer Clifton victime d’une attaque cardiaque qui faillit réduire à néant les premiers balbutiements de la très jeune société The Filmakers qu’elle a fondée avec son mari Collier Young. On peut dès lors considérer ce film comme son premier « bébé », et ce même si c’est le nom du vieux Clifton qui s’affiche au poste de metteur en scène. Qu’importe la signature au bas du générique, « Avant de t’aimer » (puisque tel s’intitule le film sous nos contrées) est une œuvre déjà magnifique sur un grave fait de société, profondément empreinte de la personnalité d’Ida Lupino et portant en germe les motifs qui jalonneront sa carrière de réalisatrice. Lire la suite

Le Troisième Homme

Qui a tué Harry ?

« Oui, j’ai aimé travailler avec Carol Reed pour « le Troisième Homme ». Il appartient à l’espèce la plus rare des metteurs en scène : ceux qui aiment la caméra et faire jouer les acteurs. Très peu de réalisateurs sont capables d’autant d’enthousiasme. »

Orson Welles in Positif n°54-55, juillet-août 1963.

Il faut vivre, et laisser mourir. C’est tout au moins ce que prétend un roman de Ian Fleming mis en images par Guy Hamilton. Celui-ci en sait quelque chose, lui qui fut assistant de Carol Reed sur le tournage du « Troisième Homme ». Une bien sombre affaire en vérité, qui nous renvoie dans les décombres d’une Vienne en ruine, un de ces secrets que le célèbre agent aurait sans doute eu à cœur de percer : des funérailles inattendues, un odieux trafic de médicaments, une inquiétante galerie de complices, un machiavélique maestro qui tire les ficelles et un cadavre qui ressuscite. Mais attention, « on ne vit que deux fois ! » aurait pu dire le double zéro. Lire la suite