La tête contre les murs

« Un reporter n’est pas un dieu ! Il n’est même pas un magnétophone enregistreur, ni un appareil photo. Même une photo peut mentir. Il s’agit de questionner une ombre car le meurtrier est caché dans l’ombre. Il n’existe pas de photo d’un meurtrier : elle est toute noire. »
Samuel Fuller in « La machine à écrire, le fusil et le cinéaste » de Adam Simon, 1996.
Samuel Fuller est un cinéaste qui a toujours été en quête de vérité. Il est allé la chercher dans les poubelles, en tant que reporter des bas-fonds de New York et de San Diego. Il est allé la traquer sur les champs de bataille, au plus près de la mort, dans le sang versé sur les plages de Normandie, de Sicile et d’ailleurs. Il est allé l’apporter à Hollywood, au pays du mensonge, où il en a badigeonné ses films les plus noirs. Il en a tâté la chair avant de comprendre qu’il vivait dans un pays de cinglés, dans la rue sans issue qui s’arrête au « Shock Corridor ». Son film parle de cette quête obsessionnelle, de son pays schizophrène et des idées noires qui s’habillent de blanc. Lire la suite