Les Demoiselles de Rochefort

La mort du Petit Prince

« Bien que nous n’ayons malheureusement jamais eu l’occasion de retravailler ensemble après ce film, je mesure la chance d’avoir pu être à ses côtés dans « les Demoiselles de Rochefort » et « Peau d’Âne ». Et si je fus le prince de « Peau d’Âne », il fut un prince sa vie durant. Le conte est triste lorsque meurt le prince… »

Jacques Perrin (13.07.1941 – 21.04.2022), propos recueillis par Matthieu Orléan le 26 novembre 2012.

En ce triste jour d’avril ensoleillé, un Jacques est allé rejoindre l’autre au pays des « Demoiselles de Rochefort » et des contes enchantés.

Un seul bras les tua tous

L’arme à gauche

« Mon domestique n’a peut-être qu’un seul bras, mais il sait très bien s’en servir. »

L’aubergiste dans « La rage du tigre » de Chang Cheh, 1971.

Le sabre est une arme noble. Dans la Chine médiévale comme ailleurs, pouvoir en faire usage, en connaître le maniement expert est réservé aux meilleurs, en général à ceux de la caste supérieure. Mais à la Shaw Brothers, on offre du spectacle populaire, celui qui galvanise les foules et s’affranchit des contraintes morales. Et lorsque l’on tendit cette arme au réalisateur Chang Cheh, celui-ci s’en empara avec vigueur et affirma avec autorité que « un seul bras les tua tous ». Lire la suite

Les Demoiselles de Rochefort

Au revoir M’sieur Dame

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« Je ne suis qu’un artisan de toute façon : Je ne pourrai jamais être une star parce que ça demande beaucoup d’organisation, matérielle, financière, compétitive, qui me déplaît beaucoup et que je ne saurais pas faire. »

Michel Piccoli (1925 – 2020), Les Inrockuptibles n°123, octobre 1997.

Et pour rejoindre Simon Dame au temps des demoiselles, c’est ici

Les DEMOISELLES de ROCHEFORT

Ouest Side Stories

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« Un film léger parlant de choses graves vaut mieux qu’un film grave parlant de choses légères. »

Jacques Demy.

A Rochefort, c’est jour de fête. Les forains s’installent sur la place Colbert, l’égayent de festons et de rubans de couleur. Le centre-ville à la rigueur toute militaire s’est même pour l’occasion offert un ravalement de façade, maquillée aux teintes pastelles. Pas de facteur à bicyclette dans les environs mais ça gesticule et ça s’ébroue sous les fenêtres des « Demoiselles de Rochefort » de Jacques Demy. Plus de cinquante années ont passé, mais le temps ne semble pas avoir de prise sur ce moment de bonheur du musical français. Lire la suite

Au feu, les pompiers

Sale défaite

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« Cet homme venant d’une dictature avait une maturité de cinéaste qui me sidère. »

Arnaud Desplechin.

La maison brûle et Miloš Forman prend la poudre d’escampette. L’expatrié tchèque aux 2 Oscars (un pour « vol au-dessus d’un nid de coucou », l’autre pour « Amadeus »), après un demi-siècle d’exil aux Etats-Unis, s’en est allé, cette fois pour ne jamais plus revenir. Il nous laisse le soin de prendre urgemment les choses en main, comme il le clamait déjà haut et fort en 1967 dès l’entame de « Au feu, les pompiers ! ». Lire la suite