SUPER

Shut up, crime !

« You fat slob. Let’s see if you got any guts. »

In « The Toxic Avenger » de Michael Herz et Lloyd Kaufman, 1984

Lorsqu’on l’a vu débouler dans l’univers Marvel à la tête des « Gardiens de la Galaxie », beaucoup ne savaient pas trop bien d’où on avait sorti James Gunn. Le réalisateur n’en était pourtant pas à sa première incursion super-héroïque puisqu’il avait déjà punché le sujet avec sa vision très personnelle du héros costumé intitulée « Super ». Doté d’un budget dérisoire et d’une brochette de stars de bonne volonté, il livrait alors une satire à la fois trash et tendre dévoilant sous le masque, l’image d’un vengeur fissuré parmi les plus pathétiques qu’on ait jamais croisés sur un écran. Loser : endgame. Lire la suite

Des hommes et des dieux

Magnificat

« Je crois que donner, c’est mon occupation préférée. Donner tout ce qu’on peut, donner le meilleur, donner… »

Michael Lonsdale, Il n’est jamais trop tard pour le grand amour : petit traité d’espérance, 2016.

Il avait joué pour Mocky, pour Truffaut, pour Losey. Il était monté au ciel pour défier James Bond, redescendu sur Terre pour y chanter Duras le temps d’une « India Song ». Il connaissait « le Nom de la Rose », et plus que tout autre, il était intéressé par « la Question Humaine ». Avec son physique de moine, de sa petite voix frêle, il susurrait des prières, allant jusqu’à trouver que Louis de Funès « dodelinait de la tête ». Il était un homme de foi, et pas que pour son métier où beaucoup le considéraient avec admiration. Il était l’ami « des hommes et des dieux » ; il n’est pas de plus beau titre qu’aurait pu lui offrir Xavier Beauvois. Michael Lonsdale est parti sans robe de bure et sans soutane, dans la plus grande discrétion, en toute humilité, emportant avec lui la modestie qui le caractérisait. Lire la suite

INCEPTION

La fabrique des rêves

INCEPTION

« Hollywood has always been a cage… a cage to catch our dreams. »

John Huston

Partir d’une page blanche, creuser sa mémoire pour construire un monde. Voilà bien une science dans laquelle Christopher Nolan est devenu expert. Il fallait avoir tout de même une certaine dose de culot et des garanties solidement ancrées dans l’airain d’Hollywood pour faire avaler aux squales de la Warner un projet aussi alambiqué que celui d’« Inception ». Grâce à ce film, le blockbuster ouvrait une parenthèse insolite, un univers de tous les possibles où soudain, comme aux grandes heures du Nouvel Hollywood, l’auteur reprenait enfin la main sur ses rêves. Lire la suite