NOSFERATU, le vampire

L’écran démoniaque

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« (…) Nosferatu, brandi à juste titre en son temps par le surréalisme naissant, n’a pas cessé de circonscrire et de symboliser toute une contrée sensibilisée de l’âme, en même temps qu’il en obtient dans l’enthousiasme l’allégeance, à la façon d’un drapeau.»

Julien Gracq, préface de Nosferatu, Michel Bouvier et Jean-Louis Leutrat, 1981.

Le dimanche 28 juin 1914, par une belle matinée ensoleillée, l’archiduc François-Ferdinand et son épouse la duchesse de Hohenberg sont en visite à Sarajevo. Deux coups de feu retentissent, blessant mortellement au cou l’héritier de la couronne impériale d’Autriche-Hongrie. Une main noire vient de se poser sur les Balkans et s’apprête à ensanglanter l’Europe entière. Un peu plus au Nord, dans la crypte obscure d’une lugubre forteresse, la face blême d’un non-mort s’éveille dedans son cercueil. La douzième heure vient de sonner, le vampire sort de son sommeil séculaire. Dans l’objectif de Friedrich Wilhelm Murnau, le ciel s’assombrit, une nuit de ténèbres envahit le monde. S’ouvre « une symphonie de l’horreur » pour l’avènement de « Nosferatu, le vampire ». Lire la suite