TOP 10 des westerns des années 2000

« Le vent souffle en Arizona
Un État d’Amérique dans lequel Harry zona
Cow-boy dingue du bang bang du flingue
De l’arme, du cheval et de quoi faire la bringue »

Claude MC Solaar, Le Nouveau Western in Prose combat (1994)

Il est mort, il est mort le western. Cela fait des décennies que cette vieille antienne de coin du feu ne cesse d’empoisonner le crépuscule d’un genre pourtant plus vif qu’il n’y paraît. Tant de bobines ont été déroulées, et pourtant les lonesome cowboys cornaquent encore leurs têtes de bétail à travers les grandes plaines de l’Ouest, les trains filent encore à toute vapeur pour échapper aux desperados en cavale, et l’on verra encore des charriots brinquebaler sur la piste des géants d’antan. Le western, c’est l’Amérique, mais pas seulement,  c’est aussi un genre sans frontières. Quelques titres ont passé celle du nouveau millénaire. Ils témoignent d’un genre qui n’est pas résolu à mordre la poussière, qui ne compte pas finir les pieds devant. Ce petit florilège posté en embuscade et qui, du haut des canyons, n’aperçoit pas encore son soleil couchant, chevauche peut-être celui de l’ami Goran, ou peut-être celui de la dame Camellia Burrows. Qu’importe, car il indique la piste des films à voir ou à revoir au grand galop : Lire la suite

The REVENANT

L’âge de Glass

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« Dans l’après-midi, on plaça un guetteur pour annoncer quand il arriverait. Tout le monde voulait être présent à ce moment-là. Mais il ne revint pas, bien qu’on l’ait attendu jusqu’à minuit. Il ne reparut pas davantage, ni le lendemain, ni le jour suivant. En fait, Red Cow ne revit jamais Marcus O’Brien ; on se perdit en conjectures sur ce qui avait pu lui arriver. Mais le mystère de sa disparition ne fut jamais vraiment éclairci. »

Jack London, La disparition de Marcus O’Brien

Il faut un certain courage à se faire violence sur des films exigeants, surtout lorsqu’on a, comme Leonardo DiCaprio, déjà derrière soi une carrière d’acteur accompli. Ayant acquis ses titres de gloire en se colletant à des rôles à forte intensité dramatique (du fougueux Jack Dawson sur le pont d’un célèbre transatlantique au monarque négrier de la plantation Candyland), il ne s’était encore jamais vraiment confronté aux caprices des éléments et aux vicissitudes des tournages dans les régions inhospitalières. Dans « The Revenant » du Mexicain Alejandro González Iñárritu, il se glisse sous la fourrure du trappeur Hugh Glass, explore son parcours hors du commun : laissé pour mort après une attaque de Grizzly, il serait parvenu à rejoindre seul le Fort Kiowa après une marche de trois cents kilomètres dans les froides étendues montagneuses du Dakota. Lire la suite