Leave no Trace

Allumer un feu

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« Je suis parti vivre dans les bois parce que je voulais vivre en toute intentionnalité ; me confronter aux données essentielles de la vie, et voir si je ne pouvais apprendre ce qu’elles avaient à m’enseigner, plutôt que de constater, au moment de mourir, que je n’avais point vécu. »

Henry David Thoreau, Walden ou la Vie dans les Bois, 1854.

La civilisation humaine, pareille à celle des abeilles, s’est bâtie sur l’effort collectif, où chacun est à sa place, tel un rouage indispensable à la survie de l’espèce. D’autres comme Will et sa fille ont au contraire choisi de la jouer solitaire, de se fondre dans la nature sans laisser de traces. « Leave no trace » est le titre du troisième long métrage de Debra Granik, c’est aussi le nom d’un programme qui invite les campeurs à respecter l’environnement, pour vivre en harmonie avec la Nature. Lire la suite

HOSTILES

Two rode together

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« The only good indians I ever saw were dead. »

General Philip Sheridan, 1871

Aujourd’hui plus qu’hier encore, le western est moribond. Les Oscars d’Eastwood et de Costner sont désormais bien loin et ils ne sont plus qu’une poignée chaque année à entretenir la flamme du bivouac. Parmi eux, il y a Scott Cooper, qui pense que « tout réalisateur américain qui se respecte devrait, à un moment de sa carrière, diriger un western. » C’est chose faite en ce qui le concerne avec « Hostiles », chronique âpre et brutale d’un passé taché de sang. Lire la suite

COMANCHERIA

Seuls sont les indomptés

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– Comment que ça dit, Tom ?

– Ça dit : « Deux valent mieux qu’un, car ils sont mieux payés de leurs peines. Car s’ils tombent, l’un aidera l’autre à se relever. Mais malheur à qui est seul. S’il tombe, il n’a personne pour le relever. » En voilà un bout.

John Steinbeck, Les raisins de la Colère, 1939.

Le Sud sent le chaud. Le soleil rasant de la fin de journée vient brûler l’ocre de la poussière qui se reflète sur les parois blanchâtres des caravanes cradoques posées sur des étendues arides du Texas. Le western n’est jamais aussi beau que lorsqu’il revêt ses couleurs crépusculaires et règne sur cette « Comancheria » vue à travers les yeux d’un Anglais tout juste sorti de prison. David McKenzie tapait « les poings contre les murs » dans son précédent film, comme pour dénoncer l’injustice sociale qui avait conduit ses personnages à l’ombre. Curieux de voir si les perspectives sont plus radieuses de l’autre côté de l’Atlantique, il a donc gagné cet Ouest lointain, troquant les barreaux du pénitencier contre des barbelés déroulés « along the road ». Lire la suite