« Tends le cou, soldat, voici les coteaux de chez toi, les bois, les fermes, les marais. Là-bas, dans la vallée, l’Aisne coule dans les roseaux et ta maison t’attend toujours, avec son bandeau de glycine… Allons, un effort, soldat, raidis-toi, sors du trou !… Et du fond de son rêve, Jacques voyait quelqu’un venir : seul, sur la route, traînant son ombre, le mort casqué rentrait chez lui. »
Roland Dorgelès, Le réveil des morts, 1923.
Au début du XXème siècle, la Grande Guerre avait faim. Elle aura mangé près d’un bonhomme sur trois qui s’élançait à sa rencontre sur cet immense rouleau de terre boueuse et lacérée déroulé de la mer du Nord au massif des Vosges. Chez les Laffont, on en prend acte, puisqu’un des leurs est donné manquant quand enfin sonne le clairon du « Cessez-le-feu ». Lire la suite