L’AVENTURE de Mme MUIR

Gene génie

« Quand j’ai vu le film pour la première fois, j’ai compris que rien n’est plus concret, je dirais plus physique, plus charnel que l’émotion et je ne me suis pas trompée car voyez-vous, plus de trente ans plus tard, il me suffit d’évoquer quelques images du long métrage pour ressentir un état d’exaltation tel que celui qui m’avait envahie à sa vision. »

Dominique Sanda, Les Cahiers du Cinéma n°700, mai 2014.

Lorsque la nuit est tombée et l’obscurité a envahi la maison, la simple idée de croiser un fantôme déclenche un frisson que la raison ne peut contenir. Mais il suffit pourtant de songer qu’un revenant peut être autrement plus bienveillant que quantité de vivants pour que toute forme de crainte disparaisse. Dans « l’Aventure de Mme Muir » narrée par Joseph Leo Mankiewicz, on se prend même à souhaiter que les fantômes existent pour qu’ils nous enrobent dans notre sommeil de quelques embruns venus du large. Lire la suite

Règlement de compte à O.K. CORRAL

Rendez-vous avec la mort

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« Même si Kirk et moi nous disputions ou nous confrontions, nous étions toujours côte à côte, nous nous comprenions. En fait ce que j’essaie de vous dire, c’est que nous nous aimons beaucoup. »

Burt Lancaster, discours hommage à Kirk Douglas pour l’American Academy of Dramatic Arts de New York, 6 avril 1987.

« La caractéristique du fait divers est que, comme l’accordéon, il peut se déployer ou revenir à des proportions plus modestes. Tout dépend de l’unité de mesure que l’on choisit. »

Jean-Louis Leutrat et Suzanne Liandrat-Guigues, Splendeur du western, Rouge Profond, 2007.

Trente secondes. Selon les experts, c’est le temps approximatif que dura la fusillade opposant le clan légaliste Earp à celui des cattle barons Clanton le 26 octobre 1881. Il faudra néanmoins quatre jours de tournage et cinq minutes de film pour que le Marshal et ses deux frères, soutenus par la puissance de feu d’un dentiste à la gâchette fiévreuse, viennent à bout des bouviers récalcitrants dans la version romanesque du « Règlement de compte à O.K. Corral » façon John Sturges. Dans ce western de la fin de l’Âge d’Or d’Hollywood, on ne se soucie guère de réalisme ou de fidèle reconstitution. C’est la légende qui s’imprime à l’écran, s’écrit grâce à un Burt Lancaster portant l’étoile et un Kirk Douglas lanceur de couteaux, unis à la vie à la mort dans une chanson de geste entêtante.

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