WALL STREET

Les gémonies boursières

« La sainte créature, elle ignorait que là où l’ambition commence, les naïfs sentiments cessent. »

Honoré de Balzac, illusions perdues – les deux poètes, 1837.

« It’s morning again in America ! »

Slogan de campagne de Ronald Reagan en 1980.

L’ennemi, c’est la finance. Ce slogan en forme de levée de boucliers contre les méfaits du capitalisme débridé sonne comme un réveil tardif. Le poison coule dans l’économie mondiale depuis déjà des décennies, et sans doute même des siècles. Dans les années 80, avec l’ouverture du free market, la course au profit a pris une ampleur inédite, comme une fièvre galopante, une épidémie ravageuse. Les investisseurs sont sur le pied de guerre, les places financières mondiales sont devenues des champs de bataille, celle de New York la plus sanglante entre toutes. Oliver Stone fait de « Wall Street » sa nouvelle zone de combat, deuxième volet d’une trilogie sur un pays encore sous le choc du fiasco vietnamien et prêt à goberger son vague à l’âme sur les marchés financiers. Lire la suite

PLATOON

Entre le ciel et l’enfer

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« Tôt ou tard, l’escouade se pliera aux noirs desseins de la jungle. Nous nous soumettrons à la loi de la jungle, qui est la suivante : Les Marines reviennent toujours de la jungle moins nombreux qu’ils n’y sont entrés. Point à la ligne. »

Gustav Hasford, the short-timers, 1979.

Il suffit parfois de quelques accords, l’envolée plaintive d’une escouade de violons pour réveiller la mémoire d’un film qui se pose sur le tarmac de Saigon. A travers le boucan du gros porteur, se frayent quelques notes d’un adagio pour cordes de Samuel Barber, comme oraison funèbre de ceux qui ne reviendront pas et de ceux qui ne tarderont pas à y rester. Bienvenue au Vietnam, vous entrez en zone de perdition. Enfilez donc l’uniforme avant de rejoindre votre « Platoon » sous les ordres d’Oliver Stone. Lire la suite