Le SOLITAIRE

Acteur d’élite

« Jimmy n’était pas seulement un grand acteur avec un engagement total et un esprit aventureux, mais il avait une vitalité au cœur de son être qui conduisait tout, son art, son amitié et les très bons moments. Il avait des valeurs. Il avait une ligne et elle n’était pas fongible. Et elle a produit de nombreuses anecdotes scandaleuses et hilarantes. »

Michael Mann

« J’ai fait tout un tas de trucs qu’un juif n’est pas censé faire : du rodéo, du karaté, des choses vraiment pas raisonnables. » Comme bien d’autres acteurs de sa génération, James Caan a vécu plusieurs vies avant d’embrasser le cinéma. Riche d’expériences diverses, il avait appris le métier auprès des plus grands : Hawks le fit tourner dans « El Dorado », à l’ombre des deux géants John Wayne et Robert Mitchum. Mais son heure de gloire viendra plus tard, sous le règne du « Parrain ». Aujourd’hui, James Caan n’est plus, mais on entendra toujours ses hurlements dans « Misery », scander le nom de Jonathan dans l’arène du « Rollerball », « Solitaire » pour l’éternité grâce à Michael Mann. Lire la suite

MANHUNTER

La part des ténèbres

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« Débarquer dans un marécage, marcher à travers bois et dans quelque poste de l’intérieur, se sentir encerclé par cette sauvagerie, cette absolue sauvagerie – toute cette vie mystérieuse des solitudes, qui s’agite dans la forêt, dans la jungle, dans le cœur de l’homme sauvage. Il n’y a pas non plus d’initiation à ces mystères. Il faut vivre au milieu de l’incompréhensible, et cela est détestable. En outre, il en émane une fascination qui fait son œuvre sur notre homme. La fascination, comprenez-vous, de l’abominable. »

Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres, 1899.

« You live with me, don’t you ? »

Miami Vice, Shadow in the Dark, Saison 3, épisode 6, 1986.

Il n’y a pas de plus grande solitude que celle du tigre dans la jungle. Peut-être… qu’en suivant le Bushido de Jean-Pierre Melville, Michael Mann s’est trouvé le goût de la traque des grands fauves, une fascination pour ces redoutables tueurs au souffle chaud, soyeux et sanguinaires, effrayants et captivants. Dans la mathématique de « Manhunter », la proie et le chasseur ne font plus qu’un. Et si le cinéaste part à la chasse, ici la proie est le chasseur.

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