« Je songe à vos milliers de croix de bois, alignées tout le long des grandes routes poudreuses, où elles semblent guetter la relève des vivants, qui ne viendra jamais faire lever les morts. »
Roland Dorgelès, Les Croix de Bois, 1919.
A l’heure des commémorations de la Grande Guerre, tandis que les fanfares et les défilés ajustent leurs notes pour saluer la mémoire de nos combattants tombés sur tous les théâtres d’opération, il est de coutume, au cinéma comme à la télévision, de réviser les classiques qui évoquent la Première Guerre Mondiale. De l’indispensable « Grande Illusion » de Jean Renoir aux très recommandables « Sentiers de la Gloire » signés Stanley Kubrick en passant par le recueillement auprès des « Croix de Bois » de Raymond Bernard, on ne compte plus les diffusions de ces œuvres majeures du patrimoine. A celles-ci s’en ajoutent d’autres à la popularité plus récente mais non moins dignes de respect : ainsi le grand public aura pu méditer sur « la vie et rien d’autre » et le sort du « Capitaine Conan » de Bertrand Tavernier, revenir en « 1917 » sous le commandement de Sam Mendès, rechercher Manech désespérément lors d’« un long dimanche de fiançailles » de Jean-Pierre Jeunet, souhaiter un « Joyeux Noël » aux poilus de Christian Carion ou chevaucher le « Cheval de Guerre » de Steven Spielberg. A cette liste de titres largement diffusés s’ajoutent bon nombre de films passés sous silence ou tombés dans l’oubli qui proposent néanmoins leur vision du conflit. En cette période mémorielle, accordons-leur une citation au fil d’une remontée chronologique :