PERMANENT VACATION

A la dérive

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« Fossoyeur, il est beau de contempler les ruines des cités ; mais, il est plus beau de contempler les ruines des humains ! »

Comte de Lautréamont, les chants de Maldoror, 1868-1869

C’était au temps où Tom se faisait appeler Verlaine et Amos portait le nom de Poe. A cette époque, New York était en proie aux créatures underground, aux poètes maudits du punk qui citent Baudelaire, Rimbaud et Jean-Luc Godard. En remontant des caves enfumées de Downtown, l’oreille interne étourdie par le sax plaintif des Lounge Lizards, le tout jeune Jim Jarmusch choisit de faire de ce terreau fertile son territoire d’expression, l’objet évident de son film de fin d’études. Vagabond dans l’âme et curieux de nature, le petit gars de l’Ohio à la toison pas encore blanchie, s’installe entre Bowery et Christie Street, tel un touriste en « Permanent Vacation », pour s’imprégner de l’humeur des lieux. Pellicule dans le chargeur et lunettes noires en position, il nous fait faire le tour du quartier. Lire la suite