Mon CRIME

Jusqu’où iront-elles ?

« C’est ignoble de tuer… mais ça fait vivre tellement de monde. »

Dans « La Poison » de Sacha Guitry, 1951.

François Ozon est un cinéaste qui peut être difficile à suivre. Tous les genres lui conviennent, il aime brouiller les pistes. Passant le plus naturellement du monde d’un grave sujet de société à une revisite de Fassbinder, d’un mélodrame de sortie de guerre en Noir et Blanc à un psychodrame paranoïaque en couleur, d’une ode musicale à la gloire des grandes comédiennes à un thriller romanesque autour d’une piscine, bien malin celui ou celle qui saura cerner ce qui se cache sous le sable de ses désirs. Ce qui fait évidence toutefois, c’est bien son amour inconditionnel du cinéma, une passion parfois sulfureuse qui ne lui aura pas attiré que des faveurs. Alors que la fine fleur des actrices s’accorde avec la crème des acteurs pour lui renouveler leur confiance, voici qu’il revendique « Mon Crime », et s’en remet une fois encore au verdict du public. Lire la suite

Ma Loute

C’est quoi c’te brin ?

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Après un passage par le petit écran, Bruno Dumont a décidé de conserver son sens de l’humour. Pour son retour au cinéma, le réalisateur de « l’humanité » revient à cette époque qu’on disait belle, sans pour autant quitter les rivages qu’il aime tant. On reconnaîtra dans « Ma Loute » les sauvages littoraux du Nord, avec ces vagues de dunes pour arrêter les vagues. La Manche a toutefois une allure plus amène transfigurée dans ces cadres de cartes postales anciennes, avec ses épaves échouées et son horizon de creux gris comme sorti des toiles peintes à l’huile par quelque artiste impressionniste. Entre la vigie fortifiée qui se détache sur l’horizon et le parc aux huîtres où les pêcheurs taiseux et bougons s’affairent, on croisera en chemin une tripoté de gosses facétieux, et quelques cueilleurs de moules qui se sont finalement lassés des fruits de mer. Lire la suite