Le Troisième Homme

Qui a tué Harry ?

« Oui, j’ai aimé travailler avec Carol Reed pour « le Troisième Homme ». Il appartient à l’espèce la plus rare des metteurs en scène : ceux qui aiment la caméra et faire jouer les acteurs. Très peu de réalisateurs sont capables d’autant d’enthousiasme. »

Orson Welles in Positif n°54-55, juillet-août 1963.

Il faut vivre, et laisser mourir. C’est tout au moins ce que prétend un roman de Ian Fleming mis en images par Guy Hamilton. Celui-ci en sait quelque chose, lui qui fut assistant de Carol Reed sur le tournage du « Troisième Homme ». Une bien sombre affaire en vérité, qui nous renvoie dans les décombres d’une Vienne en ruine, un de ces secrets que le célèbre agent aurait sans doute eu à cœur de percer : des funérailles inattendues, un odieux trafic de médicaments, une inquiétante galerie de complices, un machiavélique maestro qui tire les ficelles et un cadavre qui ressuscite. Mais attention, « on ne vit que deux fois ! » aurait pu dire le double zéro. Lire la suite

La LIGNE VERTE

Peine capitale

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« And the mercy seat is waiting
And I think my head is burning
And in a way I’m yearning
To be done with all this measuring of proof.
An eye for an eye
And a tooth for a tooth
And anyway I told the Truth
And I’m not afraid to die »

Nick Cave, The Mercy Seat, 1988.

Frank Darabont pensait avoir purgé sa peine, avait enfin digéré l’échec en salles des « Evadés » grâce à une heureuse seconde vie en vidéo. Mais quand son King lui propose de s’avancer sur « La Ligne Verte », il ne peut refuser l’offre. De retour derrière les barreaux, Darabont prend cette fois ses quartiers dans le couloir de la mort, pour y tourner un long métrage de plus trois heures aboutissant à une exécution. Lire la suite

WIND RIVER

La chevauchée des bannies

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« Je n’avais cessé de penser à ces montagnes tout le temps où j’étais loin, et je m’étais juré que pas un jour ne passerait sans que je les regarde une fois que je serais de retour. La plupart du temps, je n’oubliais pas mon serment. »

Craig Johnson, Little Bird, 2005

En ces temps d’asphyxie identitaire, de mal-être politique, l’Amérique soudain avale un grand bol d’air froid quelque part sur les prairies gelées de la  « Wind River » Reservation. Loin d’être sur la réserve, Taylor Sheridan tourne un film qui s’adosse à un fait d’hiver, écho assourdi d’une fille perdue dans la neige, avalée par l’infinitude montagneuse. Lire la suite