Un front trop loin

« Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort,
Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’arme, votre frère de sang ? »Léopold Sédar Senghor, Hosties Noires, 1948.
Quand on se promène à Reims aujourd’hui, à l’ombre des bouleaux et des grands chênes du Parc de Champagne, on tombe sur une statue qui attire le regard. Elle rend hommage à ces soldats venus de loin, portant bravement le drapeau de nos couleurs et la tenue de nos poilus, figures figées dans un bronze noir symbole de deuil et de la couleur de leur peau. Si d’aventure on se promène à Paris, et qu’on s’attarde sous l’Arc de Triomphe, qui se soucie en voyant brûler la flamme du soldat inconnu, de savoir si ce combattant venait des Landes, de Corse ou du Mali. Mathieu Vadepied propose de projeter l’ombre des « Tirailleurs » sur ce lieu de mémoire en partant sur les traces de l’un de ces déracinés de la Première Guerre Mondiale. Lire la suite