De profundis

« Pas un souffle de voix, pas un battement d’aile
Ne remuera dans l’ombre et notre citadelle
Sera comme une tour plus noire que la nuit. »Victor Hugo, Ad Majorem Dei Gloriam in « Les Châtiments », novembre 1852.
Au cours du IIème siècle de notre ère, dans ses Périégèses, le voyageur Pausanias rapporte un détail troublant de sa visite à Panopée, en Phocyde. Il dit avoir mis la main sur des débris argileux ayant l’odeur humaine, sans doute faits de la glaise qui servit à Prométhée pour créer l’humanité. Ces antiques croyances remontent à la surface lorsqu’un autre voleur de feu dévoile la vision de son monde intérieur, fruit de longues années de labeur et de passion. Dans « Mad God », Phil Tippett, Prométhée délivré, ravive la flamme de l’animation stop-motion, insuffle la vie dans des corps façonnés par lui-même, et nous invite à contempler une certaine idée du chaos, une space odyssée entre enfer et damnation que n’aurait sans doute pas reniée Jérôme Bosch. Lire la suite