CARAMBOLAGES

Ni vu, ni connu

« Je traitais tous les conflits en espérant que pour le public, il en sortirait une exaltation révolutionnaire. »

Marcel Bluwal (25.05.1925 – 23.10. 2021)

Il n’aura pas droit à des obsèques nationales. Peut-être tout juste quelques entrefilets dans les médias. Moins populaire qu’un Tchernia, moins exposé qu’un Bellemare, Marcel Bluwal fut pourtant un des grands artisans de la télévision de cette époque pionnière, celle des Santelli, des Barma, tous ces esprits en ébullition qui rêvaient une télé intelligente, cultivée et insoumise. Du petit au grand écran il n’y a parfois qu’un simple pallier à traverser, que Marcel Bluwal franchit sans hésitation, lui qui avait fait ses armes comme cadreur pour le cinéma. Cela donnera « le Monte-charge » d’après Frédéric Dard, et surtout cet étonnant « Carambolages » à la distribution détonante et à la charge critique savoureuse. Lire la suite

Cléo de 5 à 7

Avec le temps

« Je dirai sans attendre que « Cléo de 5 à 7 » me paraît aussi important qu’ont pu l’être dans l’ordre du roman, « Mrs Dalloway » ou « la promenade au phare », Agnès Varda ou la Virginia Woolf du cinéma moderne. »

Jean-Louis Bory, ombre vive, éd. 10/18, 1973

Vivre, c’est une question de temps. Agnès Varda l’a vite compris, dès son deuxième film, elle joue contre la montre. « Cléo de 5 à 7 » c’est une heure et demie de la vie d’une femme, générique inclus. Le temps y est conté, chapitre après chapitre, il se synchronise à notre montre pour la chronique d’une mort annoncée. Peut-être. Lire la suite