TOP GUN : Maverick

Pilote de cœur

« Un avion symbolise la liberté, la joie, la possibilité de comprendre. Ces symboles sont éternels. »

Frédéric Zumbiehl, les aventures de Buck Danny : Sabre sur la Corée, 2013.

Qui n’a jamais escaladé une tour de huit cents mètres, décollé à bord d’un avion de chasse ou fait de la moto sans casque n’est pas Tom Cruise. Alors qu’il approche la soixantaine, que les produits Marvel continuent d’enterrer un à un les dinosaures du blockbuster à grands coups de super-pouvoirs numériques, l’acteur se paie une cure de jouvence en retournant à l’école de ses premiers amours, en exhumant la carlingue d’un vieil aéronef qui le porta aux nues il y a plus de trente-cinq ans. Dans son emballage couleurs eighties, « Top Gun : Maverick » carbure à la nostalgie supersonique, toujours propulsé par le vieux pape du genre Jerry Bruckkeimer et piloté cette fois-ci par le rookie Joseph Kosinski. Mais c’est bien Tom Cruise le commandant de bord de ce projet qui s’envole à tire d’ailes vers ce qui pourrait bien devenir le plus gros succès de sa carrière. Lire la suite

Le cas RICHARD JEWELL

Les preuves de force

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« La fatalité mène les héros, et personne ne peut rien faire pour l’arrêter. »

Clint Eastwood, « entretiens avec Michael Henry Wilson », avril 2003.

Il y eut d’abord Christine Collins, victime d’un sordide « échange » avant d’être conduite à l’asile. Puis il y eut Chesley Sullenberger, dit « Sully », pilote de ligne émérite qui sauva l’ensemble des passagers de son avion lors d’un amerrissage d’urgence sur l’Hudson River, avant de se voir reproché cet acte de bravoure par sa compagnie. Deux accusés, sous les feux des institutions, désavoués et seuls contre tous. A ces deux cas Clint Eastwood ajoute désormais celui de « Richard Jewell », agent de sécurité qui donna l’alerte après avoir découvert une bombe sur le site Olympique d’Atlanta en 1996 avant de se voir accusé de l’avoir lui-même posée. Soucieux du sort de son prochain et de la mémoire de ses pairs américains, le réalisateur épaule sa caméra comme naguère la Winchester afin de sauver l’honneur d’un citoyen méritant. Lire la suite

Sale temps à l’hôtel El Royale

Incidents de frontière

BAD TIMES AT THE EL ROYAL

« J’entendis la cloche de la Mission
Et je pensai au fond de moi,
« C’est le paradis ou l’enfer »
Elle alluma alors une chandelle et me guida
Je perçus des voix au fond du couloir, il me semblait qu’elles disaient…»

The Eagles, Hotel California, 1977

Bienvenue à l’Hôtel El Royale ! Idéalement situé à la lisière du Nevada et de la Californie, partagé entre le chaud soleil de la côte Ouest et l’espoir d’une aventure à l’Est, ce charmant lieu à la décoration vintage et au confort sixties vous accueille pour un séjour de quelques heures en compagnie d’une poignée de clients de passage. Boissons et en-cas sont en libre-service dans le hall de l’établissement, ainsi que le juke-box dernier cri entièrement automatique qui vous permettra d’ambiancer les lieux selon votre humeur du moment. Vous trouverez toujours de la place à l’hôtel El Royale, « such a lovely place » dirait la bande à Glenn Frey, le réalisateur Drew Goddard s’en est assuré. Mais plus le temps passe, plus les nuages s’amoncellent et nous préparent un « sale temps à l’Hôtel El Royale », comme on en a peu vus récemment en salles.

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