INCEPTION

La fabrique des rêves

INCEPTION

« Hollywood has always been a cage… a cage to catch our dreams. »

John Huston

Partir d’une page blanche, creuser sa mémoire pour construire un monde. Voilà bien une science dans laquelle Christopher Nolan est devenu expert. Il fallait avoir tout de même une certaine dose de culot et des garanties solidement ancrées dans l’airain d’Hollywood pour faire avaler aux squales de la Warner un projet aussi alambiqué que celui d’« Inception ». Grâce à ce film, le blockbuster ouvrait une parenthèse insolite, un univers de tous les possibles où soudain, comme aux grandes heures du Nouvel Hollywood, l’auteur reprenait enfin la main sur ses rêves. Lire la suite

CONTAGION

Ne le dites à personne

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« La peur est capable de tout et elle tue sans pitié, attention ! »

Jean Giono, le hussard sur le toit, 1951.

Alors qu’on disait la souche épidémique absolument tarie dans le cinéma hollywoodien, la réalité nous rattrape. Voilà presque dix ans, à l’heure où la menace pandémique mondialisée n’était encore que prédiction spéculative, l’indépendant Steven Soderbergh débarquait en force avec sa « Contagion ». Après une trilogie alimentaire sur la cambriole de haut vol, un diptyque arty sur le « Che » et un ou deux films undergrounds avec ou sans star du porno, le voici de retour sur le terrain du film-dossier laissé en friche depuis « Traffic » et « Erin Brokovich ». C’est à bien y regarder sur ce sujet que son regard clinique se montre le plus efficace. Lire la suite

The IMMIGRANT

A nous la liberté

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« Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre. » Fiodor Dostoïevski.

« Dans la douceur de la nuit, mon attitude se modifia et je commençai à comprendre l’Amérique : les gratte-ciels, les lumières gaies et étincelantes, les extraordinaires enseignes lumineuses m’emplirent soudain d’espoir et d’un sens de l’aventure. Voilà, me dis-je, c’est ici qu’est ma place. »

Charles Spencer Chaplin, histoire de ma vie, 1964.

L’histoire des mouvements de population est vieille comme le monde. Alors qu’ils sont aujourd’hui encore des milliers à naviguer vers l’espoir d’un avenir meilleur, quittant la terre qui les a vu naître pour une autre pas toujours prête à les adopter, ils n’étaient pas moins nombreux à se presser comme du bétail à l’entrée du port de New York dans les années 20, comme en témoignent les reconstitutions superbes que James Gray a composées pour « The Immigrant ». Lire la suite