WALL STREET

Les gémonies boursières

« La sainte créature, elle ignorait que là où l’ambition commence, les naïfs sentiments cessent. »

Honoré de Balzac, illusions perdues – les deux poètes, 1837.

« It’s morning again in America ! »

Slogan de campagne de Ronald Reagan en 1980.

L’ennemi, c’est la finance. Ce slogan en forme de levée de boucliers contre les méfaits du capitalisme débridé sonne comme un réveil tardif. Le poison coule dans l’économie mondiale depuis déjà des décennies, et sans doute même des siècles. Dans les années 80, avec l’ouverture du free market, la course au profit a pris une ampleur inédite, comme une fièvre galopante, une épidémie ravageuse. Les investisseurs sont sur le pied de guerre, les places financières mondiales sont devenues des champs de bataille, celle de New York la plus sanglante entre toutes. Oliver Stone fait de « Wall Street » sa nouvelle zone de combat, deuxième volet d’une trilogie sur un pays encore sous le choc du fiasco vietnamien et prêt à goberger son vague à l’âme sur les marchés financiers. Lire la suite

AVENGERS : Endgame

Les héros meurent aussi

Avengers-Endgame-1

« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir (un temps). Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas. »

Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957.

« Zeus, donne-lui ton trône. Il y a un vrai patron parmi les dieux maintenant. »

Joann Sfar, hommage à Stan Lee

On les avait laissés vaincus, traumatisés, dissous aux quatre coins de la galaxie, dans la sidération la plus absolue face à ce terrifiant constat d’échec : les héros n’ont pas toujours gain de cause. A la fin d’« Avengers : Infinity War », un titan fou adepte du new deal universel, un dieu auto-proclamé aux pouvoirs infinis tenant le destin de la création au revers de son gant avait, en un claquement de doigts, remporté le match, obtenu satisfaction. C’était fait, plié, page tournée, ashes to ashes, « Avengers : Endgame », à moins qu’Anthony et Joe Russo n’aient trouvé un moyen de rejouer la partie. Lire la suite

ANT-MAN et la GUEPE

Drôles de petites bêtes

Ant-Man-and-the-Wasp-1

« Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
De cette vérité deux fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde. »

Jean de la Fontaine, Le lion et le rat, 1668

Ça commence à fourmiller de bestioles dans l’univers Marvel. Il y a trois ans, le grand public faisait connaissance avec, « Ant-man », le plus petit des Avengers imaginés par Stan Lee. Les lecteurs avertis de comics savaient déjà qu’à la fourmi bagarreuse s’associe forcément sa piquante compagne ailée pour former le duo que Peyton Reed met cette fois en scène : « Ant-man et la guêpe ». Lire la suite

ANT-MAN

Des fourmis et un homme

ant-man

D’après Edgar Wright, la Marvel et lui étaient comme deux personnes « pas faites pour être ensemble ». C’est donc officiellement parce qu’ils avaient des « points de vue divergents sur le film » que le réalisateur de « Shaun of the dead » et « la fourmilière aux idées » se sont dit adieu après avoir convolé ensemble pendant de longues années et accouché d’une bonne partie de « Ant-Man ». Même si la réalisation est bel et bien signée Peyton Reed (qui fit le « Yes Man » pour Jim Carrey), la touche d’espièglerie du Britannique a-t-elle totalement disparu dans les abysses de la Marv-hell ? Il faut croire que non puisque son nom s’inscrit encore crânement au générique en tant que scénariste (avec son vieux complice Joe Cornish) et producteur exécutif. Lire la suite