Gothique flamboyant

« Il en est d’une humeur accorte,
Sans bruit, sans fiel et sans couroux,
Qui, privez, complaisans et doux,
Suivent les jeunes demoiselles
Jusque dans les maisons, jusque dans les ruelles.
Mais, hélas ! qui ne sçait que ces loups doucereux
De tous les loups sont les plus dangereux ! »Charles Perrault, Le Petit Chaperon Rouge, 1697
On a souvent une vision du monstre assez réductrice : hideux, difforme, effrayant, pathétique, il n’inspire souvent qu’un sentiment d’horreur auquel se mêle parfois un semblant de pitié. Il est toutefois des monstres plus agréables à l’œil, élégants et racés, séduisants à croquer. Les vampires britanniques de Terence Fisher sont de cette jugulaire. Ils inspirent des désirs inavoués, ils s’abreuvent de pensées indicibles, ils se damnent pour un dernier soupir. C’est le genre d’horreur sublime qui hante « le Cauchemar de Dracula », premier coup de dent aux conventions, que traversent à tombeau ouvert Peter Cushing et Christopher Lee. Lire la suite