MOONFALL

Appetite for destruction

« Nous sommes plus proches du sinistre que le tocsin lui-même. »

René Char

Depuis que Hollywood a découvert sa capacité à faire trembler la Terre, à ouvrir en deux les océans, à faire cracher le feu des volcans, on ne compte plus les plaies que les studios ont abattues sur notre planète. Mais le champion toutes catégories de cette inflation dévastatrice reste évidemment le teutonique Roland Emmerich, capable comme personne de déployer des moyens titanesques pour projeter sur la toile le spectacle sidérant d’un anéantissement de grande échelle. De dérèglements climatiques accélérés en invasions monstrueuses ou extra-terrestres, il est donc passé maître dans l’art de faire des films catastrophiques. Mais en réalisant « Moonfall », c’est carrément le genre entier qu’il propulse sur une orbite toujours plus délirante. Lire la suite

La MULE

Dans le jardin du bien et du mal

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« Le souvenir que je garde d’Eastwood, c’est celui de sa veine temporale, sur la partie droite du front (…) La veine temporale d’Eastwood fait partie de son charme, lui donne plus de caractère. A chaque nouveau film, j’attends impatiemment l’évolution de cette veine. »

Luc Moullet in « Clint Eastwood, un géant à Hollywood », les Inrocks2, 2011.

La dernière fois qu’on l’avait vu dans un de ses films, c’était entre quatre planches, alors qu’il remisait au garage sa « Gran Torino » et mettait en scène ses propres funérailles. Mais la veine de Clint Eastwood palpite encore. Le papy se relève pour faire « la Mule », change sa vielle Ford pour un pick-up Lincoln Mark LT laqué noir, et doux, dur, dingue, redémarre « on the road again ». Lire la suite

ANT-MAN et la GUEPE

Drôles de petites bêtes

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« Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
De cette vérité deux fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde. »

Jean de la Fontaine, Le lion et le rat, 1668

Ça commence à fourmiller de bestioles dans l’univers Marvel. Il y a trois ans, le grand public faisait connaissance avec, « Ant-man », le plus petit des Avengers imaginés par Stan Lee. Les lecteurs avertis de comics savaient déjà qu’à la fourmi bagarreuse s’associe forcément sa piquante compagne ailée pour former le duo que Peyton Reed met cette fois en scène : « Ant-man et la guêpe ». Lire la suite

ANT-MAN

Des fourmis et un homme

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D’après Edgar Wright, la Marvel et lui étaient comme deux personnes « pas faites pour être ensemble ». C’est donc officiellement parce qu’ils avaient des « points de vue divergents sur le film » que le réalisateur de « Shaun of the dead » et « la fourmilière aux idées » se sont dit adieu après avoir convolé ensemble pendant de longues années et accouché d’une bonne partie de « Ant-Man ». Même si la réalisation est bel et bien signée Peyton Reed (qui fit le « Yes Man » pour Jim Carrey), la touche d’espièglerie du Britannique a-t-elle totalement disparu dans les abysses de la Marv-hell ? Il faut croire que non puisque son nom s’inscrit encore crânement au générique en tant que scénariste (avec son vieux complice Joe Cornish) et producteur exécutif. Lire la suite