AVATAR : la Voie de l’Eau

Sur la piste des géants

« – Nous n’abimerons pas Mars, c’est un monde vaste et trop avantageux.
– Vous croyez ? Nous autres, les Terriens, avons le don d’abimer les belles et grandes choses. »

Ray Bradbury, Chroniques martiennes, 1954.

Treize ans. Il s’en est passé en treize ans. Toute une génération a grandi avec l’« Avatar » de James Cameron quelque part dans son cortex, première perle d’une saga encore en gestation. Puis l’usine aux grandes oreilles a phagocyté la Fox. Elle a assis sa domination sur l’univers du blockbuster avec ses super-pouvoirs et ses guerres des étoiles. Alors, englouti le captain Cameron ? Noyé dans les entrailles du « Titanic », porté disparu dans les abysses de son projet pharaonique. Remontant des profondeurs insondables d’Hollywood, « Avatar : la voie de l’eau » émerge soudain, éclaboussant de sa 3D tous les écrans du monde pour une apnée de plus trois heures aux images à couper le souffle. Lire la suite

SHANG-CHI et la Légende des Dix Anneaux

Coeur de Dragon

« They were funky China men from funky Chinatown
They were chopping them up and they were chopping them down
It’s an ancient Chinese art and everybody knew their part
From feint into a slip, and kicking from the hip
Everbody was… »

Carl Douglas, Kung fu fighting, 1974.

Marvel est décidément une entreprise à vocation universaliste. Après avoir séduit la communauté afro-américaine avec son « Black Panther », elle part à la conquête de l’Est en proposant un film dédié au premier super-héros asiatique né dans les cases de Jim Starlin : « Shang-chi et la Légende des Dix Anneaux ». Karate, Shaolin et autres petits scarabées agiles avaient alors toute leur place dans les bulles punchy des comics de Stan Lee qui, soudain, se sentait devenir Bruce. Le maître du kung fu retrouve aujourd’hui un peu de sa vigueur perdue dans un show en forme de grand run, mené d’une main de fer par Destin Daniel Cretton. Lire la suite

TIGRE et DRAGON

A touch of King

 « Malgré toute la fascination que peut exercer l’idée de s’attacher constamment à un seul être, en dépit de tout ce qu’on peut avancer en faveur d’un bonheur qui dépendrait entièrement de quelqu’un en particulier, nous ne sommes pas faits pour cela — cela n’est pas réalisable — cela n’est pas possible. »

Jane Austen, raison et sentiments, 1811.

Ang Lee est un homme de trophées. Durant sa carrière, il a en a raflé toute une ménagerie en or : des Lions, des Ours, on l’a même fait Chevalier (des arts et des lettres). Quoi de plus naturel alors qu’il en passe par l’épée, et par son sens de la sensibilité, afin de rendre le plus bel hommage au genre martial qui a bercé son enfance. Ang Lee convoque « Tigre et Dragon » au sommet de la montagne pour une suite de passes d’armes à cœur perdu. Lorsque le Wuxia Pian rime avec Taïwan, il renaît des cendres du temps quitte à faire blêmir les maîtres de Hongkong. Lire la suite