Harry, un ami qui nous voulait du bien

« J’ai rapidement compris qu’Hollywood était le révélateur de ce qui n’allait pas dans notre société. »
Harry Belafonte, 2018.
Dans une célèbre scène du film « Beetlejuice » de Tim Burton, une tablée de gens bien comme il faut se met soudain à danser au rythme d’un mento jamaïcain, comme envoûtés par une voix venue d’ailleurs. Cette voix venue de l’au-delà résonne aujourd’hui d’outre-tombe en effet, car c’est celle du chanteur et comédien Harry Belafonte. Cette voix qui s’est éteinte, elle fut aussi celle des ouvriers noirs de la Jamaïque, celle de ses ancêtres. C’est aussi celle qui s’élevait pour la défense des droits civiques aux Etats-Unis. Durant de longues années, au côté de son ami Sidney Poitiers disparu il y a un peu plus d’un an, Belafonte mit sa notoriété au service de la cause militante, de la mixité des peuples et de l’antiracisme, et ce jusque dans le « Blackkklansman » de Spike Lee qui signera ses adieux au grand écran. Cet idéal, il l’incarna très tôt, notamment dans ce film honni des suprémacistes blancs : « Le Monde, La Chair et le Diable » de Ranald MacDougall. Lire la suite