BABYLON

Cinéma inferno

« Elle : pardonnez-moi, ne seriez-vous pas Dick Powell ?
Lui : si, c’est bien moi.
Elle : Je me demandais si vous me… Je pensais que peut-être (sanglots)
Lui : Allons, allons… Que se passe-t-il ?
Elle : Oh, vous ne comprendriez pas. Hollywood vous a toujours souri !
Lui : Qu’entendez-vous par là ? (…) »

Babylone, capitale antique de la Mésopotamie, symbole de la démesure qui aboutit à son effondrement. On a longtemps prédit le même sort à la Mecque du cinéma, grand parc d’attraction de l’industrie du septième art dont les quatre dernières lettres ont depuis belle lurette dégringolé des hauteurs d’Hollywood. Après avoir chanté les louanges et les désillusions du « La La Land », Damien Chazelle entend dévoiler les fondations de cette nouvelle « Babylon » noyée dans un film fleuve qui, à vouloir trop embrasser, bien mal étreint son art chéri. Lire la suite

Le cas RICHARD JEWELL

Les preuves de force

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« La fatalité mène les héros, et personne ne peut rien faire pour l’arrêter. »

Clint Eastwood, « entretiens avec Michael Henry Wilson », avril 2003.

Il y eut d’abord Christine Collins, victime d’un sordide « échange » avant d’être conduite à l’asile. Puis il y eut Chesley Sullenberger, dit « Sully », pilote de ligne émérite qui sauva l’ensemble des passagers de son avion lors d’un amerrissage d’urgence sur l’Hudson River, avant de se voir reproché cet acte de bravoure par sa compagnie. Deux accusés, sous les feux des institutions, désavoués et seuls contre tous. A ces deux cas Clint Eastwood ajoute désormais celui de « Richard Jewell », agent de sécurité qui donna l’alerte après avoir découvert une bombe sur le site Olympique d’Atlanta en 1996 avant de se voir accusé de l’avoir lui-même posée. Soucieux du sort de son prochain et de la mémoire de ses pairs américains, le réalisateur épaule sa caméra comme naguère la Winchester afin de sauver l’honneur d’un citoyen méritant. Lire la suite