Les ETERNELS

Tombés du ciel

« L’éternité c’est long… surtout sur la fin. »

Woody Allen (entre autres)

Les dieux existent, ils vivent parmi nous. C’est en tout cas un fait admis dans le monde merveilleux de Marvel. Voilà des lustres que le studio nous éclaire sur l’existence de titans aux pouvoirs cosmiques qui se sont coalisés pour défendre notre espèce. Malgré la fin de partie sifflée par les Avengers, il fallait bien que la Maison des Idées trouve d’autres guerres à mener. Elle s’est alors tournée vers un nouvel âge mythologique, l’espérant apte à relancer la machine à profit. De son chapeau rempli de costumes, elle sort « les Eternels », entités créées il y a près d’un demi-siècle par Jack Kirby dans les cases d’une bande dessinée bon marché. Les voici désormais entre les mains de Chloé Zhao, chargés d’apporter la bonne parole à l’humanité, mais les nouvelles ne sont pas forcément bonnes. Lire la suite

1917

Last man standing

1917 1

« (…) Ils jetèrent un regard en arrière et virent scintiller dans le lointain les lampes de Hobbitebourg dans la douce Vallée de l’Eau. Cette vue disparut soudain dans les plis du terrain obscurci, et elle fut suivie de celle de Lèzeau près de son étang gris. Quand la lumière de la dernière ferme fut loin derrière eux, perçant parmi les arbres, Frodon se retourna et agita la main en signe d’adieu.
– Je me demande si je contemplerai jamais de nouveau cette vallée, dit-il tranquillement. »

J.R.R. Tolkien, Le Seigneur des Anneaux, Tome 1, 1954.

Partir en guerre est un voyage au long cours, quoiqu’il arrive une aventure pour toujours. Nul ne sait s’il en reviendra. Entre 1914 et 1918, des milliers de jeunes Britanniques quittèrent leur île pour rejoindre le Nord de la France et la Belgique afin de faire barrage aux troupes allemandes, « vers la victoire ou le linceul ». Certains désormais reposent en paix dans les jardins de pierre de la Somme et des Flandres. D’autres en sont revenus avec de larges cicatrices sur le corps et des souvenirs purulents dans la tête. A son petit-fils Sam, l’écrivain Alfred H. Mendes qui était de ceux-là transmit en héritage ses peines et ses douleurs, des fragments d’histoires venus s’ajouter au grand mémorial officiel. Sam Mendes les mit bout à bout puis, comme emporté dans les remous d’un long fleuve intranquille, il en a fait un grand film trempé dans un jus noir. Le récit d’un triste jour d’avril en fleurs, un jour de guerre en « 1917 ». Lire la suite