toc-toc

« — Ce que je viens faire ici ? Je viens être terrible. Je suis un monstre, dites-vous. Non, je suis le peuple. Je suis une exception ? Non, je suis tout le monde. L’exception, c’est vous. Vous êtes la chimère, et je suis la réalité. Je suis l’Homme. Je suis l’effrayant Homme qui Rit. Qui rit de quoi ? De vous. De lui. De tout. Qu’est-ce que son rire ? Votre crime, et son supplice. Ce crime, il vous le jette à la face ; ce supplice, il vous le crache au visage. Je ris, cela veut dire : Je pleure. »
Victor Hugo, L’homme qui rit, Livre Huitième « le Capitole et son voisinage », 1869.
On a souvent tendance à croire que sous le maquillage d’un clown se dissimule un type qui ne manque pas d’air, un gars hilarant. La bonne blague. C’est en général le contraire. Le rire est une libération qui explose parfois de manière agressive, l’expression cathartique d’une époque qui n’est pas franchement à la rigolade. Comique, Todd Phillips l’a été, de « Very bad trip » en « Starsky & Hutch ». Comme parvenu à « Date Limite », son rire s’étrangle soudain dans celui du « Joker », célèbre fanfaron du crime des BD de Batman changé ici en sociopathe beaucoup moins drôle.
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