SPIDER-MAN : far from home

Watts next ?

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« Hélas ils n’en savent pas davantage après, car il faut beaucoup de temps pour connaître à fond les innombrables difficultés à surmonter dans un métier qui consiste à réaliser tout, même ce qui semble impossible, et à donner l’apparence de la réalité aux rêves les plus chimériques, aux inventions les plus invraisemblables de l’imagination. Enfin, il n’y a pas à dire, il faut absolument réaliser l’impossible, puisqu’on le photographie, et qu’on le fait voir !!! »

Georges Méliès in Ecrits et propos : du cinématographe au cinéma, 2016.

« Ce n’est qu’une ombre, je ne le vois pas distinctement. Mais je parie mon dernier dollar que l’homme qui s’avance vers moi est… »

Gerry Conway & Ross Andru in Amazing Spider-man # 41, février 1975.

Sauver le monde n’est pas une activité de tout repos, on peut même y laisser des plumes. Tous ceux qui ont pu assister au récent « Endgame » olympique des Avengers savent que certains ont fini sur les rotules, d’autres même ne s’en sont pas relevés. Après un tel cataclysme qui a « éclipsé » la moitié de l’humanité un lustre durant, une mise en congé des costumés s’impose. L’été arrivant, l’Araignée décide de partir en voyage dans « Spider-man : far from home », et le périple s’annonce mouvementé et jouissif car c’est à nouveau Jon Watts qui s’est chargé de boucler les valises.

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AVENGERS : Endgame

Les héros meurent aussi

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« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir (un temps). Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas. »

Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957.

« Zeus, donne-lui ton trône. Il y a un vrai patron parmi les dieux maintenant. »

Joann Sfar, hommage à Stan Lee

On les avait laissés vaincus, traumatisés, dissous aux quatre coins de la galaxie, dans la sidération la plus absolue face à ce terrifiant constat d’échec : les héros n’ont pas toujours gain de cause. A la fin d’« Avengers : Infinity War », un titan fou adepte du new deal universel, un dieu auto-proclamé aux pouvoirs infinis tenant le destin de la création au revers de son gant avait, en un claquement de doigts, remporté le match, obtenu satisfaction. C’était fait, plié, page tournée, ashes to ashes, « Avengers : Endgame », à moins qu’Anthony et Joe Russo n’aient trouvé un moyen de rejouer la partie. Lire la suite

CAPTAIN MARVEL

Top girl

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« Hé toi, qu’est-ce que tu regardes ?
T’as jamais vu une femme qui se bat ? »

Clara Luciani, la Grenade, 2018.

L’heure est grave. Alors que la moitié des surhommes chargés de défendre notre planète ont été désintégrés en un claquement de doigts, que leur dieu-père s’est définitivement éteint dans sa quatre-vingt-seizième année, un signal de détresse lancé vers l’infini devient soudain l’ultime espoir des fans en deuil. L’écurie aux grandes oreilles qui s’apprête à clore un cycle de plus de dix ans, comprend enfin que l’avenir de l’homme dépend plus que jamais de ces dames. Et pour perpétuer la lignée de ses héros en péril, elle en appelle à sa belle étoile, à son nouveau Captain. Dirigée par Anna Boden et Ryan Fleck, équipage mixte au commande de ce vaisseau bleu, rouge et or, Miss « Captain Marvel » déboule comme un bolide dans un contexte transitionnel, entre une « Infinity war » traumatisante et une « End game » on ne peut plus indécise. Lire la suite

PULP FICTION

Cool and the gang

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« Pour être elle-même, autrement dit s’ajuster à la construction qu’elle s’est faite, correspondre à l’image qu’elle s’est édifiée, l’Amérique doit s’afficher cool. Or ce qui est cool, c’est d’abord ceux qui paraissent l’être ; de sorte que le cool s’accorde au pluriel. »

Jean-Marie Durand, Le cool dans nos veines, Robert Laffont, 2015

« Tu débarques de nulle part, tu fais des tas de trucs très cool, et tu disparais en emportant le film avec toi. »

Quentin Tarantino à Harvey Keitel sur le tournage de Pulp Fiction.

En 1994, Cannes était sous le choc. Entre acclamations et invectives, Quentin Tarantino recevait des mains du révérend Eastwood la Palme d’Or pour « Pulp Fiction », un fan-film fondu de cinéma de genre, gras et replet comme un burger Big Kahuna, qui sent le milkshake, l’hémoglobine et la cuvette des WC. Epicentre d’un séisme esthétique et culturel, le Palais des Festival adoubait ce soir-là la « partie molle » du septième art, jusqu’alors méprisée par certains, honnie par d’autres, négligée tout au mieux. Shooté à la Blaxploitation, au Film couleur café Noir et au Western sauce Spaghetti, avec ce film dans lequel Buddy Holly prend les commandes et Bava devient le nom d’une drogue dure, Tarantino affirme, non sans une certaine fierté, voire une pointe d’arrogance, que le carnaval du bis a pris le pouvoir, et Viva le cinéma ! Lire la suite

Les 8 SALOPARDS

Wanted : Dead or Evil

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« Tous les réalisateurs ont leur superbe. Ce qui différencie Quentin, c’est le plaisir dingue qu’il prend chaque jour à faire du cinéma. »

Kurt Russell

Ce qui est blanc ne le reste jamais bien longtemps. Quelques gouttes de sang ont vite fait de faire tâche, de vous ruiner un costume, ou de vous discréditer auprès d’un public qui ne vous attendait pas ainsi maculé. Quentin Tarantino, ce briseur de codes invétéré, retourne au western pour mieux le tremper dans le seau putride du film d’horreur. Après « Reservoir dogs » et ses braqueurs à cran en quête de traître, après « Inglourious Basterds » et ses faux Nazis qui jouaient aux devinettes, il convoque les « Hateful Eight » en vase clos, et ce pour mieux les shooter au 70 mm. Lire la suite