Not dark yet

« La Nuit s’acharne au réverbère qui la nie.
Tout s’endort ; seul son feu,
Obstiné comme l’insomnie,
S’attarde, avec son pouls fiévreux,
Ce battement de flamme chaude
Et comme artériel
Qui continuera jusqu’à l’aube. »Georges Rodenbach, Les réverbères, 1898.
C’est beau une ville la nuit. Même une ville du Nord, frappée par la crise, ravagée par la misère, rongée par la délinquance et empoisonnée par le crime devient espace photogénique, un monde secret qui invite à la découverte. Dans le halo jaunâtre des lampadaires, Arnaud Desplechin mène l’enquête dans « Roubaix, une lumière », quatrième retour à la ville natale puisant bien davantage dans l’égout des crimes dérisoires que dans le doux flacon des souvenirs de la jeunesse. Il y fait le récit d’une humanité qui se morfond dans les bas-fonds, derrière les murs de briques, qui se consume à bas bruit dans les ténèbres de la nuit. Et puis, après une longue agonie, la lumière jaillit. Lire la suite