SPIDER-MAN 3

L’araignée était en noir

« J’ai pu faire les films que je voulais avec « Spider-man » et « Spider-man 2 ». Il y a eu cependant des divergences d’opinions pendant la production de « Spider-man 3 ». »

Sam Raimi

Jamais deux sans trois, dit-on. Après le succès public grandissant et la côte en hausse chez les critiques, il fallait bien que l’araignée reprenne du service pour un troisième volet encore plus prometteur. Bien décidés à imposer leur toile sur les plus hautes cimes du blockbuster, à régner sans partage sur l’univers des héros costumés, Sam Raimi et son équipe finissent par perdre des couleurs dans « Spider-Man 3 », assombrissant leur histoire au point de se laisser piéger dans les ténèbres de la dark web. Lire la suite

SPIDER-MAN 2

Les tentacules ensorcelés

« Dans « Spider-man 1 », la première partie du film est réussie. On voit d’emblée qu’on avait affaire à un réalisateur ayant grandi en lisant le comic book original. On a ce feeling par ce que Sam Raimi aime vraiment Spider-man, la BD. La deuxième partie du premier épisode est juste un film de plus sur un super-héros. En revanche, « Spider-man 2 » est bon dans son ensemble. Vous savez pourquoi ? Le premier film a rapporté suffisamment d’argent pour que Raimi puisse faire ce qu’il voulait dans le deuxième. Et il l’a encore mieux réussi. »

Quentin Tarantino, propos recueillis par Bertrand Tavernier dans Amis Américains, 2008.

Dur d’être héros. On a beau se suspendre au plafond, survoler la ville au bout d’un fil, apprécier la gratitude des gens que l’on sauve et s’imprégner de l’acclamation de la foule, cela ne fait pas bouillir la marmite et n’arrange pas les peines de cœur. Dans « Spider-Man 2 », Peter Parker et sa tante May ont des problèmes d’argent et doivent quémander une rallonge à la banque à l’instar de la vieille tzigane de « drag me to hell ». Imagine-t-on un super-héros sur la paille, saisi de ses biens et de ses pouvoirs ? Quand Sam Raimi tire les ficelles, tout est possible. Lire la suite

IRON MAN 3

Patriote acte

ironpatriot

« Il s’avançait en lançant des javelots qu’il avait apportés quand il entendit du fond de la forêt venir cinq chevaliers qui avaient revêtu leur armure et s’étaient équipés de toutes leurs armes. Quand le jeune homme les aperçut, quand il vit les hauberts étincelants et les heaumes clairs et luisants, et les lances et les écus qu’il n’avait encore jamais vus, tout cela lui parut très beau et séduisant. »

Chrétien de Troyes, Perceval le Gallois, XIIème siècle

Débarquant juste avant la grande vogue du blockbuster en relief, le deuxième « Iron Man » n’avait pas profité des vertiges offerts par la troisième dimension virtuelle. Puis, le milliardaire à l’armure dorée s’est converti au procédé auprès de ses collègues « Avengers ». C’est donc plus rutilant encore qu’il revient pour clore son triptyque personnel sobrement baptisé « Iron Man 3 ». Le très contesté Jon Favreau (qui préférait alors jouer aux cow-boys et aux aliens) est mis sur la touche, prié d’aller se ressourcer en matant des épisodes de « Downtown Abbey », placé temporairement en coma artificiel. Il laisse le champ libre au trublion régressif Shane Black à la carrière jalonnée de collaborations prestigieuses (McTiernan notamment) le soin de rallier une cohorte de fans en transe. Voilà qui promet un peu de « Kiss kiss » mais surtout beaucoup de « bang bang » ! Lire la suite

SPIDER-MAN : far from home

Watts next ?

spiderman-far-from-home-mysterio-2

« Hélas ils n’en savent pas davantage après, car il faut beaucoup de temps pour connaître à fond les innombrables difficultés à surmonter dans un métier qui consiste à réaliser tout, même ce qui semble impossible, et à donner l’apparence de la réalité aux rêves les plus chimériques, aux inventions les plus invraisemblables de l’imagination. Enfin, il n’y a pas à dire, il faut absolument réaliser l’impossible, puisqu’on le photographie, et qu’on le fait voir !!! »

Georges Méliès in Ecrits et propos : du cinématographe au cinéma, 2016.

« Ce n’est qu’une ombre, je ne le vois pas distinctement. Mais je parie mon dernier dollar que l’homme qui s’avance vers moi est… »

Gerry Conway & Ross Andru in Amazing Spider-man # 41, février 1975.

Sauver le monde n’est pas une activité de tout repos, on peut même y laisser des plumes. Tous ceux qui ont pu assister au récent « Endgame » olympique des Avengers savent que certains ont fini sur les rotules, d’autres même ne s’en sont pas relevés. Après un tel cataclysme qui a « éclipsé » la moitié de l’humanité un lustre durant, une mise en congé des costumés s’impose. L’été arrivant, l’Araignée décide de partir en voyage dans « Spider-man : far from home », et le périple s’annonce mouvementé et jouissif car c’est à nouveau Jon Watts qui s’est chargé de boucler les valises.

Lire la suite

AVENGERS : Endgame

Les héros meurent aussi

Avengers-Endgame-1

« Fini, c’est fini, ça va finir, ça va peut-être finir (un temps). Les grains s’ajoutent aux grains, un à un, et un jour, soudain, c’est un tas, un petit tas, l’impossible tas. »

Samuel Beckett, Fin de Partie, 1957.

« Zeus, donne-lui ton trône. Il y a un vrai patron parmi les dieux maintenant. »

Joann Sfar, hommage à Stan Lee

On les avait laissés vaincus, traumatisés, dissous aux quatre coins de la galaxie, dans la sidération la plus absolue face à ce terrifiant constat d’échec : les héros n’ont pas toujours gain de cause. A la fin d’« Avengers : Infinity War », un titan fou adepte du new deal universel, un dieu auto-proclamé aux pouvoirs infinis tenant le destin de la création au revers de son gant avait, en un claquement de doigts, remporté le match, obtenu satisfaction. C’était fait, plié, page tournée, ashes to ashes, « Avengers : Endgame », à moins qu’Anthony et Joe Russo n’aient trouvé un moyen de rejouer la partie. Lire la suite

CAPTAIN MARVEL

Top girl

captain marvel 1

« Hé toi, qu’est-ce que tu regardes ?
T’as jamais vu une femme qui se bat ? »

Clara Luciani, la Grenade, 2018.

L’heure est grave. Alors que la moitié des surhommes chargés de défendre notre planète ont été désintégrés en un claquement de doigts, que leur dieu-père s’est définitivement éteint dans sa quatre-vingt-seizième année, un signal de détresse lancé vers l’infini devient soudain l’ultime espoir des fans en deuil. L’écurie aux grandes oreilles qui s’apprête à clore un cycle de plus de dix ans, comprend enfin que l’avenir de l’homme dépend plus que jamais de ces dames. Et pour perpétuer la lignée de ses héros en péril, elle en appelle à sa belle étoile, à son nouveau Captain. Dirigée par Anna Boden et Ryan Fleck, équipage mixte au commande de ce vaisseau bleu, rouge et or, Miss « Captain Marvel » déboule comme un bolide dans un contexte transitionnel, entre une « Infinity war » traumatisante et une « End game » on ne peut plus indécise. Lire la suite

CAPTAIN AMERICA : Civil War

Cap ou pas Cap ?

Captain-America--Civil-War-1

« Quelle que soit la cause de Captain America, je suis avec lui, car c’est la meilleure personne au cœur le plus pur sur toute la planète. »

Stan Lee

Jusqu’ici, on l’avait plutôt épargné. Il s’en était même plutôt bien sorti lors d’une deuxième salve impliquant « le soldat de l’hiver ». Mais voilà, « Captain America » est désormais rattrapé par le rouleau compresseur « Avengers », avalé dans une « Civil War » qui ne reconnaît plus les siens. Les frangins Joe et Anthony Russo avaient su choisir la voie de la guérilla dans les pas du super-soldat à peine décongelé, les voici désormais aux ordres des costumes cravates de la « maison aux idées », yes men obéissant au cahier des charges imposé par contrat. Lire la suite

ANT-MAN et la GUEPE

Drôles de petites bêtes

Ant-Man-and-the-Wasp-1

« Il faut, autant qu’on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
De cette vérité deux fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde. »

Jean de la Fontaine, Le lion et le rat, 1668

Ça commence à fourmiller de bestioles dans l’univers Marvel. Il y a trois ans, le grand public faisait connaissance avec, « Ant-man », le plus petit des Avengers imaginés par Stan Lee. Les lecteurs avertis de comics savaient déjà qu’à la fourmi bagarreuse s’associe forcément sa piquante compagne ailée pour former le duo que Peyton Reed met cette fois en scène : « Ant-man et la guêpe ». Lire la suite

AVENGERS : Infinity war

Mauvaises nouvelles des étoiles

Avengers-Infinity-War-Thanos

« Cependant, à d’innombrables années-lumière de là, aux marges de l’infini, une voix se fait entendre :
– ça va mal ! La Mort a un bien meilleur jeu que nous, Lord Chaos ! Nous devons lancer nos derniers atouts !
– Nous donneront-ils la victoire, Master Order ? Thanos n’a encore jamais eu un jeu aussi fort ! »

Jim Starlin, to duel a mad god, Marvel two-in-one annual #2, 23/08/1977.

Voilà dix ans maintenant que le Marvel Cinematic Universe a entamé sa grande saga, semant de film en film, de cycle en cycle, les petits et gros cailloux qui conduisent au grand ramdam débarquant sur les écrans : « Avengers : infinity war ». Première mi-temps d’un affrontement cataclysmique dont l’enjeu n’est ni plus ni moins que la survie de l’univers, il ne fallait pas moins de deux réalisateurs pour mettre en ordre de bataille cette monumentale fresque composite faite d’éléments épars. Reste à savoir qui de Anthony ou Joe Russo saura le mieux recoller les morceaux. Lire la suite

BLACK PANTHER

Le royaume du chat

black-panther1

« Ces démêlés constants rendirent Chaka extrêmement adroit dans l’art de combattre le bâton à la main ; il savait parer les coups venant d’innombrables bâtons dirigés tous à la fois contre lui, et combattre tout en évitant le coup dirigé contre sa tête. Il y apprit aussi à courir très vite et à fuir avec une extrême vélocité. Il n’éprouvait dans ces luttes aucune peur quelconque, d’autant plus qu’il en avait maintenant l’habitude. Il sut courir sans perdre haleine, éviter les coups au moment voulu, se baisser et se courber à temps ou bondir de côté, sauter en l’air et revenir frapper à l’endroit sensible au bon moment. »

Thomas Mofolo, Chaka, 1925.

A l’approche des guerres infinies, le bestiaire Marvel s’agrandit. A l’occasion d’une fratricide confrontation, la maison aux idées en avait profité pour sortir de sa ménagerie ses toutes nouvelles prises : il y eut bien sûr d’abord la fameuse « araignée » qui fit le buzz sur la toile comme ailleurs, s’ajoutant à la « fourmi » qui se montrait tout à coup beaucoup plus grosse qu’elle n’en avait l’air. Et puis il y eut la « Black Panther », entité débauchée au cœur d’une brousse non répertoriée, félin monarque africain qui n’entendait suivre que son instinct pour châtier les assassins. La souris géante Disney s’est donc emparée du beau chat noir et a confié au réalisateur africain-américain Ryan Coogler le soin de le mettre en cage. Lire la suite