The FABELMANS

Young Mister Spielberg

« Les créateurs dans les domaines de l’art ou de l’architecture, les gens qui font du cinéma, écrivent des romans ou font des pièces de théâtre, restituent un ensemble de sensations et d’impressions, provenant de leurs souvenirs antérieurs. […] Dans mon cas, je trouve mon inspiration dans tout ce qui constitue mon être profond, et ce depuis l’année de ma naissance, à Cincinnati dans l’Ohio. En quelque sorte, j’ai accumulé la poussière et le pollen de mes expériences depuis l’instant où je suis né… »

Steven Spielberg cité par Tony Crawley dans « L’aventure Spielberg », 1983.

Devenir cinéaste, à quoi ça tient ? Un peu de pellicule, une petite caméra, un peu d’astuce, beaucoup d’imagination et un entourage conciliant, tout cela aide mais ne fait pas tout. Pour devenir cinéaste, il faut une rencontre, un évènement marquant, une collision qui vous conduit tout droit « Sous le plus grand chapiteau du monde ». C’est là que Steven Spielberg situe l’acte de naissance de sa vocation, et c’est par là qu’il débute « The Fabelmans », un « autobiopic » qui ne dit pas son nom mais qui a bien du mal à rester caché derrière la caméra. Lire la suite

WEST SIDE STORY (2021)

Danse avec les Sharks

« The air
Is humming,
And something great is coming!
Who knows?
It’s only just out of reach,
Down the block, on a beach,
Maybe tonight . . . »

« Something’s coming », paroles de Stephen Sondheim (22.03.1930 – 26.11.2021)

Sa disparition n’a pas fait grand bruit ici-bas. Il était reconnu comme l’un des plus grands, si ce n’est le plus grand dans son pays. Stephen Sondheim était un « Titan de la Comédie Musicale », le Mozart de Broadway, et il le fut durant soixante-dix ans de carrière. Des feux de la rampe new-yorkaise aux projecteurs hollywoodiens, il ne fallut souvent qu’un entrechat pour sublimer ses œuvres et les donner à voir à un plus large public : de « Gypsy, la Venus de Broadway » à « Into the Woods » revu par le spécialiste Rob Marshall, en passant la fable saignante et croustillante de « Sweeney Todd, le barbier de Fleet Street » cuisinée par Tim Burton, il y en eut décidément pour tous les goûts. Mais le show qui le plaça durablement sur la route pavée d’étoiles fut bien celui donné au cœur de Manhattan à la fin des années 50, orchestré par Leonard Bernstein, chorégraphié par Jerome Robbins, mis en image par Robert Wise et aujourd’hui par Steven Spielberg : « West Side Story », une histoire de conquête de cœurs et de guerre de territoire où désormais cohabitent à jamais les deux Steve. Lire la suite