LUDWIG ou le crépuscule des dieux

Elle et Louis

« J’étais cette nuit un empereur
En rêve seulement, certes,
Et en plus, un empereur sage
Comme il y en a sans doute peu »

Elisabeth de Wittelsbach dite Sissi, Poèmes, 1887.

« Ah non, pas Sissi ! » Romy Schneider était sortie froissée d’une interview par un journaliste français qui l’avait un jour ramenée à ce rôle de jeunesse. En venant en France, elle pensait pourtant avoir laissée l’impératrice derrière elle, poignardée pour de bon. Puis, grâce à Delon, elle rencontra Luchino Visconti qui lui remit finalement le pied à l’étrier. C’est en cavalière vêtue de noir, comme portant le deuil de son immense célébrité, que réapparait Elisabeth d’Autriche, une valkyrie moderne, impressionnante et indépendante, qui mettra son cousin « Ludwig » face à son destin. Lire la suite

La fantastique histoire vraie d’EDDIE CHAPMAN

X Man

« The devil is more interesting than God. »

    Christopher Plummer (1929-2021)

Quelle incroyable carrière ! Le shakespearien Christopher Plummer a croisé les plus grands : d’Anthony Mann à Spike Lee, de Robert Wise à Ridley Scott, en passant par John Huston et Nicholas Ray. « Des maîtres hollywoodiens, je n’ai vu que l’ombre » disait-il pourtant. Il s’est glissé dans celle des géants, côtoyant la crème de la crème, voyageant sur tous les continents durant presque soixante-dix ans de carrière. Il disait avoir puisé sa vocation dans la lecture d’une biographie de John Barrymore, de quoi largement enchanter tout un univers. C’est justement « la mélodie du bonheur » qui l’emporta vers un premier succès, une sérénade qui finit par lui casser les oreilles à longueur d’interview. Était-ce alors pour conjurer ce rôle lénifiant d’officier autrichien qu’il accepta de jouer si souvent les salauds ? L’année suivante, il devenait illico l’espion qui trahissait en narrant « la fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman ». Lire la suite

Le Troisième Homme

Qui a tué Harry ?

« Oui, j’ai aimé travailler avec Carol Reed pour « le Troisième Homme ». Il appartient à l’espèce la plus rare des metteurs en scène : ceux qui aiment la caméra et faire jouer les acteurs. Très peu de réalisateurs sont capables d’autant d’enthousiasme. »

Orson Welles in Positif n°54-55, juillet-août 1963.

Il faut vivre, et laisser mourir. C’est tout au moins ce que prétend un roman de Ian Fleming mis en images par Guy Hamilton. Celui-ci en sait quelque chose, lui qui fut assistant de Carol Reed sur le tournage du « Troisième Homme ». Une bien sombre affaire en vérité, qui nous renvoie dans les décombres d’une Vienne en ruine, un de ces secrets que le célèbre agent aurait sans doute eu à cœur de percer : des funérailles inattendues, un odieux trafic de médicaments, une inquiétante galerie de complices, un machiavélique maestro qui tire les ficelles et un cadavre qui ressuscite. Mais attention, « on ne vit que deux fois ! » aurait pu dire le double zéro. Lire la suite