Les TROIS MOUSQUETAIRES : D’Artagnan

Cardinal, nous voilà !

« Il est permis de violer l’Histoire à condition de lui faire de beaux enfants. »

Alexandre Dumas

Voilà plus d’un siècle et demi qu’ils ferraillent de par le monde, qu’ils éclairent le siècle de Louis XIII et même les supermarchés de leur fameux slogan solidaire. On ne compte plus le nombre de mousquetaires qui ont chevauché sur les écrans de tous les pays, la liste des Milady qui ont fomenté dans l’ombre de bien fourbes complots. « Qu’est-ce que ça veut dire faire « Les Trois Mousquetaires » en 2022 ? » s’interroge le réalisateur Martin Bourboulon. La réponse tient en un diptyque ambitieux dont le premier volet, « Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan », vient pétarader dans le box-office pour sauver l’honneur de la couronne et du cinéma populaire français.

« Je suis venu à Paris avec quatre écus dans ma poche, et je me serais battu avec quiconque m’aurait dit que je n’étais pas en état d’acheter le Louvre. » La phrase extraite du roman-feuilleton de Dumas résume bien l’état d’esprit dans lequel débarque François Civil pour jouer le Gascon qui donne son titre de noblesse à ce premier volet. Le voici chevauchant par une nuit sombre, la Bible sur le cœur et la main sur l’épée, volant au secours d’une dame en danger encerclée par des spadassins dont la pluie battante garantit l’anonymat. Martin Bourboulon ne perd pas une minute pour nous faire entrer dans l’action. Il la veut démonstrative, hautement immersive, quitte à la rendre quelque peu indigeste, pour ne pas dire illisible. Qu’importe, la confusion règne, il se trame quelque chose ici qu’il nous faudra éclaircir par la suite.

Ce sera le lot de son chef opérateur, le Québécois Nicolas Bolduc qu’on a déjà vu par deux fois au côté de Bedos fils, et surtout faire ses gammes sur l’« Enemy » de Denis Villeneuve. La tâche ne sera pas aisée mais les moyens sont là : figurants en nombre, armés et costumés avec le souci du détail, décors impeccablement reconstitués sans qu’il faille recourir à une débauche numérique tristement à la mode. C’est le premier bon point pour lequel peut légitimement s’enorgueillir le producteur Dimitri Rassam à l’origine du projet : « C’était aussi un choix assumé dès le départ de tourner entièrement ces films chez nous, sous peine de trahir le projet : on ne peut pas célébrer le panache français et poser nos caméras à l’étranger. » Et en effet, cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas mis à l’honneur ce fantastique patrimoine, un véritable décor de cinéma à ciel ouvert : Fontainebleau, Compiègne, Chantilly et même, crème de la crème, la Cour Carrée du Louvre !

Rien n’est trop beau pour ces mousquetaires soutenus par les finances de Jérôme Seydoux et Ardavan Safaee. « Lâchez-vous, faites ce que vous voulez. » auraient-ils eux-mêmes lâché. Alors les deux scénaristes Alexandre de la Patellière (fils de Denys qui s’était déjà fendu d’un « Monté-Christo » mémorable pour la télévision) et son complice habituel Matthieu Delaporte se sont fait plaisir. Ils revisitent l’Histoire à leur manière en condensant les moments forts de l’œuvre de Dumas. La tâche est ardue car ce roman de capes est épais. Mais ils parviennent à tirer leur rapière du jeu en scindant l’intrigue en deux parties bien distinctes, se concentrant d’abord sur la fameuse affaire des ferrets de diamants dans lesquels miroite un contexte politique tendu.

1627 : L’Angleterre protestante est en embuscade, les factieux rochelais commencent à montrer les muscles et le trône de Louis XIII en est sérieusement ébranlé. Louis Garrel se charge de donner au monarque toute sa superbe, avec une timide autorité qui fait tout son charme. A ses côtés, la luxembourgeoise Vicky Krieps n’a peut-être pas l’accent ad hoc pour jouer Anne d’Autriche (qui était espagnole comme son nom ne l’indique guère), mais elle maîtrise la langue de Shakespeare qu’elle n’hésite pas à mélanger à celle de son amant Buckingham. L’affaire est connue, les ressorts n’en seront donc que prétextes à un guet-apens dans une abbaye, une chasse aux ferrets lors d’un bal masqué, pour finir aux noces de Monsieur pour un épisode hitchcockien du plus bel effet.

Côté scénario et dialogues, la table est bien servie (même si parfois certaines punchlines du genre « Elle a choisi le déshonneur et nous aurons la guerre » frôlent l’anachronisme inapproprié), et on peut même ajouter qu’il en va de même du choix des convives. Romain Duris joue les Aramis dandy et bourreau des cœurs, le charme rock’n’roll et le regard charbonneux façon Jack Sparrow. Pio Marmaï se donne des allures de Bud Spencer en Porthos bien en chair, l’orgueil en bandoulière et armé jusqu’aux dents. Quant à Vincent Cassel, il fait un Comte de la Fère rusé comme un loup gris, un Athos un brin dépressif dont on devine déjà l’origine des traumatismes (encore un coup du Diable, probablement…) Chaque mousquetaire a son charme propre et laisse tout loisir au spectateur de faire le choix de son favori.

« D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours voulu être mousquetaire » dit D’Artagnan qui ajoute sa plume au chapeau, un rôle taillé pour François Civil qui s’y projetait depuis longtemps. « Il m’a fallu d’abord me débarrasser du poids des interprétations passées … Noiret, Belmondo, Fairbanks, Gene Kelly, Jean Marais, Gabriel Byrne… ça fait lourd ! » confie-t-il intimidé, mais on peut dire qu’il offre à ce personnage historique (le seul des mousquetaires à avoir réellement existé) une nouvelle identité. Enterrées les anciennes capes et les vielles épées, le voici cadet tout crotté, tel un cow-boy sorti d’un western de Corbucci, s’extirpant de la tombe pour se mettre au service du roi de France et de l’élite à mousquets. Ici ça sent la poudre en plus de frapper d’estoc.

D’embuscades en forêts en combats frénétiques filmés au cœur de la mêlée, les moments de bravoure ne manquent pas dans cet épisode, même s’ils ne sont pas forcément les plus réussis du film. Les intrigues de sous-sols, les audiences à la cour où rôde l’esprit malfaisant de Richelieu (Confié au discret Eric Ruf, subtilement cauteleux sous la barrette cardinale), les séances de drague avec la douce Bonacieux (Lyna Khoudri parfaite) ou les maléfices de l’insaisissable Milady et ses sbires patibulaires (Eva Green envoûtante) dégagent davantage d’atouts en donnant aux acteurs plus de marge de manœuvre. Enlevé à défaut d’être corsé, pittoresque sans sombrer dans le ridicule, « Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan » vient assurément d’allumer les braises d’une franchise lucrative qui ne demande qu’à se propager comme un incendie dans le second volet.

58 réflexions sur “Les TROIS MOUSQUETAIRES : D’Artagnan

  1. « Ce roman de capes est épais », j’adore !
    J’émets sans doute plus de réserves que toi dans cette nouvelle relecture du classique de Dumas, sans occulter sa richesse, tournant autour du décor patrimonial français et de quelques comédiens (François Civil, Eva Green, Vicky Krieps et Louis Garrel). Le voyage ne m’a pas autant stimulé que ça.
    J’avoue ne pas être pressé de découvrir comment le siège de la Rochelle sera abordé, bien que l’on tende vers une conclusion éminemment épique et tragique.

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    • Ce sera sans doute très spectaculaire, en tout cas je l’appelle de mes vœux.
      On pourrait reprocher une foule de petits détails à ce film, ses emprunts très voyants à la modernité, sa mise en scène ostentatoire des combats, son étalonnage marronnasse, un manque d’audace scenaristique… Mais je crois qu’au regard du plaisir qu’il procure et des efforts accomplis en terme d’adaptation, on ne peut que se réjouir qu’enfin le cinéma français revienne à son patrimoine westernien et le mette à profit pour le faire rayonner.
      Rangeons pour un temps nos albums d’Asterix et ses Gaulois sous-doués, l’avenir s’écrit peut-être chez Dumas.

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  2. Bonjour Prince. J’ai vu la bande annonce de ces Trois mousquetaires et j’ai été surprise par la couleur brunâtre ou jaunâtre des images, qui n’est pas du tout agréable à voir. Sinon, effectivement, c’est un beau casting. Et puis c’est une bonne idée d’adapter encore Alexandre Dumas à notre époque, pour une version plus moderne.

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    • Bonjour Marie-Anne,
      J’étais comme toi peu séduit par l’esthétique dégagée dans la bande-annonce, tous ces filtres qui donnent une patine si artificielle aux films. On pourrait faire le même reproche ceci dit aux films de Ridley Scott (je crois d’ailleurs qu’il en est un des pionniers, important cela de son passé de publicitaire) que Bourboulon tente de copier parfois (on devine son admiration légitime pour « les Duellistes ») Finalement, cela m’a moins dérangé que ces scènes d’action trop brouillonnes, et puis les personnages plutôt bien campés emportent le morceau. Pas un chef d’œuvre (loin s’en faut), pas même un grand film certainement, mais une adaptation qui ne démérite pas.

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  3. Coucou ! J’attendais ta critique sur ce film avec impatience … et je ne suis pas déçue 🤗 j’avais tellement peur que la promo tapageuse de ces dernières semaines soient bien au-dessus de la qualité du film …
    Du coup, j’irai certainement le voir, ce sera un bon divertissement pour cette fin de vacances !
    Belle journée !

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    • Merci 🙂
      Pour tout dire, j’y suis allé sur insistance de mon entourage. La bande-annonce ne m’avait pas tellement emballé.
      Je me suis laissé porter, je suis entré dans ces nouveaux costumes et j’ai apprécié ces nouvelles têtes de mousquetaires (« les enfants naturels de de Cyrano et d’Indiana Jones » comme dit le producteur dans Première), et ce roi ! Ce n’est pas révolutionnaire (on est sous Louis XIII 😉 ) mais le résultat mérite d’être salué. Je pense que ça aurait plu à Dumas.
      Je te souhaite une bien belle journée également.

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  4. Les détails sur le montage financier ou artistique ne m’ont pas passionnée mais tu te rattrapes avec ton : ce roman de capes est épais. Lol.
    Je n’aime pas ta phrase en exergue. Même si sous la plume de Dumas elle a de la gueule, le mot viol me fait toujours froid dans le dos. Tu remplaces histoire par un autre et… Bref, j’aime pas cette phrase.
    Bref.

    Mon mousquetaire préféré c’est Athos Vincent mais tout le casting est très réussi, y compris les 3 magnifiques filles, l’accent délicieux de l’internationale Vicky, le cauteleux (mouarf) Eric Ruf. Et petite mention spéciale à Louis dans le rôle du XIII. Savoureux ce roi qui n’a pas de pieds… pour marcher en arrière. 🙂

    Vivement la suite et la réhabilitation de Milady la sublime.

    nous auront la guerre

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    • Miladay, le siège de La Rochelle, et Rochefort qui sort du bois, qui sait ?
      C’est vrai que la phrase de Dumas, bon. Mais je ne suis pas pour expurger les romans de Margaret Mitchell et Roald Dahl de leurs vilains mots non plus alors j’assume. Et puis ça veut bien dire qu’on peut se permettre ce qu’on veut quand on reprend les Trois Mousquetaires qui n’ont eux-mêmes pas grand chose d’authentiques. Bref (comme tu dis)…
      Le roi fait l’unanimité (pour une fois) il me semble. Et tiens, je sors un autre nom de ma botte : Marc Barbé est très bien aussi en Tréville.

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      • On verra. Nous aurons la surprise sous le sapin 🙂
        Tiens, j’avais toujours dit que je lirais la nouvelle traduction d’Autant en emporte le vent. Mieux traduite il paraît !
        Je ne suis pas non plus pour l’expurgeation des oeuvres telles qu’elles ont été écrites, quelle connerie mais bon, là ce n’est pas le mot qui est moche, c’est l’idée… Bref.

        Louis a toujours fait l’unanimité chez moi :-))) Je vois ce que tu veux dire mais Louis a toujours été un acteur atypique et farfelu. C’est bien qu’il puisse exprimer enfin cet aspect de sa personnalité et ne pas suivre les traces de ses père et grand-père…

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  5. Je n’ai pas du tout ton enthousiasme devant cet énième adaptation des Mousquetaires. En sortant de la salle avec un ami nous nous disions « c’est pas mal, mais… » Problèmes de mise en scène, d’écriture, de casting, de photographie… Pour moi ce premier chapitre se distingue par une grande confusion, à l’image des scènes de combat peu ou pas chorégraphiées. Je sauverais l’énergie de François Civil (la sublime Eva Green n’est ici pas à son avantage, encore une fois enfermée dans un rôle de brune mystérieuse, tandis que Vincent Cassel est comme absent). Rien ici ne me fait oublier la version de Bernard Borderie (1961), pleine de lumière, d’énergie, d’action et d’humour (où est passé Planchet chez Bourboulon ?). La belle Mylène Demongeot et ses partenaires de l’époque possédaient une solide formation théâtrale qui leur permettait de dire un texte et de se déplacer (plans longs pour les affrontements à l’épée) avec une assurance et une justesse (je pense par exemple à Guy Delorme dans le rôle de Rochefort) que je n’ai pas trouvé dans la dernière version à ce jour. Bourboulon essaie, certes, de réactualiser le film de « capes et d’épées » (avec une dose de « diversité » qui semble aujourd’hui obligatoire pour financer un film), hésitant entre les classiques et une approche plus réaliste à la Patrice Chéreau. Mais le résultat n’est pour moi pas concluant. Je me demande ce qu’un Christophe Gans aurait proposé. Ces dernières années, d’autres films populaires et pas désagréables du tout ont revisité le genre, tels que le ‘Fanfan la tulipe’ (2003) avec Vincent Pérez, ‘Le Bossu’ avec Daniel Auteuil et Marie Gillain (1997), et un peu plus loin ‘La fille de D’Artagnan de Bertrand Tavernier (1993), film injustement rejeté par la critique et que je trouve bien plus audacieux et réussi dans sa modernisation du genre. Sophie Marceau s’y révélait très convaincante face à Philippe Noiret, que ce soit dans les scènes dialoguées ou dans les combats.

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    • Comme toi, je regrette certains choix artistiques sur ce film et nous serons quelques uns à être d’accord sur le traitement des combats dans ce film.
      Néanmoins, tu ne me feras pas regretter le bon vieux temps de Borderie et Hunebelle qui bénéficie aujourd’hui d’une tendresse nostalgique uniquement liée à l’époque où ils sont sortis. C’était tout de même très naïf (pour ne pas dire très niais) et malgré toute l’affection que j’ai pour Bourvil, je préfère le revoir chez Oury, et Mylène Demongeot quand De Funès n’est pas loin. Donc tant mieux si Planchet manque à l’appel ici, tout comme le mari de Constance et Rochefort, après tout il faut tailler dans le roman sous peine de s’éparpiller inutilement (on en aurait sans doute fait le reproche en disant que certains personnages ne sont pas assez développés).
      Quant aux « capes et épées » que tu cites, j’ai du mal à m’enthousiasmer hélas. Ce « Fanfan » avec Perez est sans doute le pire de tous. Je passe sur « le Bossu » dont j’ai peu de souvenirs. Quant à « la fille de D’Artagnan », c’est sans doute le Tavernier que j’aime le moins.
      Enfin, je ne sais pas ce que Christophe Gans aurait fait de ces « Mousquetaires », on aurait pu être très déçus. Quand je pense aux louches de numérique très kitsch qu’il nous avait servi pour « La Belle et la Bête », je préfère très franchement les forêts tapissées de feuilles mortes, les nuits pluvieuses et les châteaux au naturel de Martin Bourboulon.
      Tout ça pour dire que ce rhabillage de nos Mousquetaires ne me déplait pas tant que ça, sans pour autant être le film de caractère qu’on aurait pu espérer.

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  6. On va pas mentir j’ai pris plus de plaisir devant cette adaptation des trois mousquetaires que sur Astérix qui sans mauvais jeu de mot à bien canet.

    Ceci étant dit, il y a un vrai soucis avec la mise en scène des combats et la spatialisation guère aidé par la shaky cam devenu un gimmick de réalisation plus embarrassant qu’autre chose. Et surtout nos fameux mousquetaires ne serves à rien.

    Je comprend que ce soit D’Artagnan le héros de l’histoire, la première partie lui est même dédié, il n’empêche il est le seul à avoir un minimum d’impact sur les événements, le seul qui découvre la supercherie de Milady et la pousse dans ses derniers retranchements. Ok il y a Cassel qui sauve le roi lors d’un climax assez laborieux, mais c’est tout.

    Je sais que c’est une infamie de dire ça, seulement je trouve la version de Disney de 1993 mieux maitrisé en termes d’action, d’épique et de répartition des personnages. Pareil pour la grosse série B signé Paul WS Anderson qui a défaut de respecter l’œuvre de Dumas, à su faire preuve d’une inventivité folle pour nous proposer un énorme spectacle régressif qui icônise les trois mousquetaires, d’une meilleur façon que Martin Bourboulon le fait ici. Parmi les points positifs quand même, je note un rythme soutenu, la performance des acteurs, la beauté des décors et des costumes, on ressent vraiment l’argent à l’écran, hélas ça ne suffit pas.

    Malgré tout le respect que j’ai pour le cinéaste, un Florent Emilio Siri, un Fred Cavayé où un Christophe Gans aurait été mieux indiqué pour porter ce projet que le mec à qui on doit le très mauvais Eiffel et le sympathique quoi qu’assez peu marquant Papa ou Maman. Il me semble qu’on en avait déjà parlé d’ailleurs.

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    • On en avait déjà parlé en effet. Sur les versions américaines que tu cites, je ne prends pas parti car je ne les ai pas vues (celle dont je me souviens est la version de George Sidney avec Gene Kelly qui ne m’a jamais vraiment emballé, je préfère « Scaramouche »). Mais je t’avoue que le seul nom de Paul W.S. Anderson me fait juste frémir…
      Sur les Mousquetaires, pas trop d’accord avec toi : ils sont bien là et jouent leur rôle. Evidemment, la place la plus éminente revient à D’Artagnan qui est au cœur du récit, mais les autres ont leur part. Avec la profusion de séries qui inondent le marché, on a tendance à vouloir que chaque personnage soit aussi développé les uns que les autres, comme si on avait douze heures de film devant nous. Je crois que je préfère ces intrigues ramassées, et je tire mon chapeau (à plumes de faisan) aux deux scénaristes qui ont bien bossé leur Dumas. J’espère qu’ils maintiendront ce régime dans le second volet (enfin un film qui n’est pas une trilogie !) et je pense qu’on n’a pas fini de découvrir les liens obscurs qui relient Athos à Milady (mais j’en dis déjà trop!)
      Côté bagarre, nous sommes d’accord.

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      • Même sans avoir lu l’œuvre de Dumas où vu la moindre adaptation, les liens entre Milady et Athos sont tellement subtile ici, que si un mec était apparu à l’écran avec une énorme pancarte pour surligner les choses, ça ne m’aurais pas surpris. Blague à part, j’ai beaucoup aimé ce film mais je ne peux passez outre des défauts qui me semble trop voyant et regrettable. En plus c’est mon imagination où il a voulu en début de film, refaire la séquence de combat entre Mani et les bandits du Pacte des loups ? On y retrouve la même ambiance pluvieuse, les mêmes genres de tenues sombres.

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        • Dans « le Pacte des Loups » ça se passe de jour et il y a des ralentis dans mes souvenirs. Et je ne suis pas sûr que Bourboulon ait eu envie que son D’Artagnan fasse du kung-fu.
          Cette scène m’a plutôt rappelé le massacre de la Saint Barthélémy dans « la Reine Margot », mais en nettement moins réussi.

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  7. Dans sa liste ce brave Civil oublie Michael York qui fut un charismatique et très amusant D’Artagnan dans les merveilleux films de Richard Lester (avec Raquel Welch en Madame Bonacieux et Faye Dunaway en Milady flanquée de Lee en Rochefort balafré, excusez du peu… sans oublier que c’est Cassel Senior qui jouait le roi). Ici, heureusement qu’il y a Louis Garrel pour nous faire sourire un peu parce que sinon, on trouverait ce brouillon un peu plan-plan

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    • C’est sûr que ces forces de l’ordre royales ne sont pas là pour faire des pitreries. Ça nous change un peu…
      Cassel junior se souvient bien de son papa qui fut roi mais aussi Cyrano je crois.
      Pas vu la version Lester, mais les photos ne me tentent guère. A part peut-être pour Christopher Lee 😈

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  8. Pour moi rien ne remplacera l’oeuvre d’origine. Dumas a une plume cinématographique !
    Au départ j’étais emballé par cette nouvelle adaptation française notamment par les premières images que j’en avais vu où l’on voit Fort Lalatte en arrière plan (lieu de tournage des « Vikings » avec Douglas et Curtis 😉 ). En fait je n’habite pas loin de ce lieu donc forcément…
    Et puis j’ai vu la bande annonce et tout c’est écroulé. Le rendu jaunâtre, les scènes d’action illisibles et surtout un casting indigeste, en ce qui me concerne. Allez au cinéma pour voir ça : non merci. je vais attendre.
    .
    Je n’ai pas vu toutes les adaptations des Mousquetaires mais force est de constater qu’aucune n’arrive à la hauteur du roman. Ou si, peut-être une : la série télévisée anglaise au milieu des années 2010 (du moins la première saison) avec un Peter Capaldi en Richelieu magistral. Modernisée, réaliste, épique, un casting étonnant et un scénario bien construit en respect total de l’oeuvre originale. j’y ai retrouvé le souffle de Dumas ! Et dire que ce sont des anglais qui ont fait cette adaptation…
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    Donc sur grand écran, j’attends toujours de voir des Mousquetaires dignes de ce nom.

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    • C’est vrai que le style feuilletonnant de Dumas est précurseur des récits modernes et cinématographique. Le cinéma ne s’y est d’ailleurs pas trompé en l’adaptant dès les premiers temps du muet.
      Je comprends tes réticences, et certainement l’envie de conserver intact le souvenir du livre. Pour ma part, je distingue toujours l’œuvre source et ce qu’en propose le cinéma. Le matériau littéraire n’est qu’une base et j’attends toujours de voir quelle vision le film m’en propose. « Les Trois Mousquetaires » ont fait l’objet de tant de versions, à toutes les sauces, dans tous les registres, qu’on finit par ne plus reconnaître forcément le roman.
      Chez Dumas, les trahisons peuvent même être très profondes (lui-même, avec la complicité de Maquet, d’ailleurs s’arrangeait quelque peu des faits historiques). Je pense à Tavernier quand il tourne « Que la fête commence » centré sur Philippe d’Orléans et la conspiration des Bretons contre et occulte totalement l’histoire d’amour au cœur de « une fille du Régent ». Et ça fait pourtant un très bon film.
      Merci de me rappeler qu’il me faut revoir « les Vikings » 😉

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  9. Ah, très, très grosse attente de mon côté, j’espère ne pas être déçue ! J’y vais lundi et quand je vois ton retour, je suis d’autant plus pressée, je sens que le moment va être incroyable…

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  10. Ton retour est très intéressant. On a un projet de film français populaire à grand budget au retour presse et public excellents. je vais le voir la semaine prochaine. C’est vraiment un film à voir sur grand écran. Fier aussi du succès du film. La bande annonce donne déjà une idée de la débauche de moyens au service d’une histoire qui tient la route. Nous en reparlerons ensemble quand je l’aurais vu 😉 Merci Princecranoir 😊✨

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  11. Bonsoir Princecranoir, mon commentaire n’a rien à voir avec ce film, mais je n’ai pas trouvé d’autre adresse pour te recommander une excellente analyse de Harry Potter dans l’émission « Avec philosophie » sur France Culture, en 4 opus. J’ai adoré…

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    • Les analyses philos de France Culture sont souvent passionnantes. J’ai beaucoup écouté « les chemins de la philosophie » traitant de nombreux sujets de cinéma. J’irai jeter une oreille sur ce qu’ils pensent de (sur) ce petit sorcier.
      Merci du conseil.

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  12. Bonjour Florent. Je vais le voir cette semaine, un peu réticent mais j’aime tant Dumas. Je crains, d’après ce qu’on m’en a dit, « trop de nuit » et un relatif effacement de Porthos et Aramis. J’aime les mousquetaires comme un festival de couleurs d’où mon goût pour la version George Sidney-Gene Kelly et son côté presque musical. Mais j’aime encore plus l’âge venant (le mien et le leur) Le Vicomte de Bragelonne. A bientôt et bonne semaine.

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    • Bonsoir Claude,
      Cette nouvelle adaptation est fort différente de celles, plus colorées, proposées dans les années 60. Moins musicale, mais pleine de vigueur. Et comme les précédentes, elle ne se prive pas de faire quelques infidélités à Dumas (mais ne l’était-il pas avec l’Histoire de France ?) J’étais très réticent également, et puis j’ai fini par baisser ma garde. A part lors des combats que je trouve mal fichus, je n’ai pas boudé mon plaisir.
      Je suis curieux d’avoir ton retour.
      Bonne projo et bon dimanche (finissant).

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  13. Sorry to be so late commenting on this. I saw it a couple of weeks ago but too many other tings got in the way. I enjoyed it far more than I expected, possibly because it stuck more closely to the original tale but also because it had a freshness about it and also very much because as the title suggests gunplay was every nit as important as swashbuckling. Took me a while to get used to the thunderous roar of the cannons, though. Terrific casting. Cassel looks washed out but Civil puts his own stamp on the main character. Thoroughly enjoyable. I look forward to round two.

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    • Don’t be sorry Brian. I confront the same difficulties to follow the flow of the reading.
      The strength of Dumas’ stories allows the creators to each offer their own vision of his stories.Bourboulon certainly borrows largely from the spirit of the westerns of the 70s, but he has preserved through the sets, the lights the spirit of the great French historical stories. A very nice surprise as far as I’m concerned. He will be able to count on my sword for the next part.

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  14. Bonsoir Princecranoir
    1/ Il me semble qu’il y a eu (au moins) un sieur Isaac de Portau (cadet, puis mousquetaire) et un mousquetaire sieur d’Aramitz, à défaut de comte de La Fère? Même si ces personnages historiques (?) n’ont pas vécu les aventures des héros de Dumas…
    2/ Sur le film: on en prend plein les yeux, mais ceux qui connaissent le roman de Dumas par coeur ont du mal à le retrouver dans cette oeuvre originale qui porte le même titre…
    3/ Je note avec intérêt (merci paradisehunter35 !) l’existence d’une série anglaise de 2010 qui serait une adaptation fidèle. Je tâcherai de mettre la main dessus si possible…
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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    • Bonjour cher ami « Squatter »
      1/ Nul doute que Dumas, fort bien instruit sur l’époque occupant la toile de fond de ses intrigues, a puisé dans le registre des chevaliers existants l’inspiration patronymique de ses personnages. Ajoutons que le D’Artagnan de son roman (comme celui du film) n’a pas grand chose à voir non plus avec le personnage historique.
      2/ Le film est une heureuse surprise qui, comme nombre de ses prédécesseurs, s’arrange avec la prose de l’auteur pour mieux servir les impératifs de l’action. Et c’est bien ce qu’on lui demande après tout.
      3/ On m’a vanté aussi plus haut les mérites des films de Richard Lester, forcément très inspiré par ces quatre garçons à la plume au vent. Cela nous donne plusieurs pistes à suivre en attendant la seconde manche.

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