PATERSON

Poète, poètes

« Pour devenir poète, il suffit de savoir regarder, s’imbiber de son environnement, se laisser bercer. Le goût de la répétition, le sens des variations feront le reste. »

Joachim Lepastier, Pour qui la Poésie ? in « Les Films de Jim Jarmusch », Zoom Arrière n°5, 2021.

Quoi de plus normal quand on s’appelle Adam Driver que de se retrouver au volant ? Grâce à Jim Jarmusch, l’acteur délaisse son noir costume du côté obscur et enfile celui plus amène de chauffeur du bus 23 dans la ville de « Paterson ». Loin des embardées du Commendatore de Michael Mann, l’acteur pas encore monté au sommet de la « Megalopolis » de Coppola revient à davantage d’humilité (bientôt réduit au « Silence » chez Martin Scorsese), adoptant le profil bas de ce brave type qui partage le même nom que la ville qui l’héberge. Principale coquetterie poétique d’un film qui en regorge, cette éponymie aspire à devenir un motif récurrent susceptible de se décliner sous bien des formes au gré de nos pérégrinations sur la ligne. Le voyage qui s’annonce restera cependant circonscrit à un périmètre restreint, celui des rites quotidiens du chauffeur suscité. Lire la suite