TOTAL RECALL

Better call Rekall

« Quand les autres gamins jouaient au ballon, je n’avais qu’une envie, c’était de leur prendre le ballon et de le jeter dans la rivière. C’était mon jeu à moi. Je trouvais ça drôle de perturber le jeu, de tout changer. »

Paul Verhoeven, cité dans « Paul Verhoeven » de Douglas Keesey et Paul Duncan, Taschen, 2005.

Dès 1966, Philip K. Dick avait des « souvenirs à vendre », mais personne pour les acheter. Je me souviens que Ron Shusett, quelques années plus tard, s’en est payé les droits pour une poignée de dollars. Je me souviens qu’un scénario signé Dan O’Bannon passa de main en main avant de finir dans celles de Mario Kassar et d’Arnold Schwarzenegger. Je me souviens que Paul Verhoeven en a tiré un film sous un titre éclatant : « Total Recall ». Que de souvenirs ! un véritable rêve de cinéma. Ou peut-être ne sont-ils que le souvenir d’un rêve… Mais qui rêve quoi exactement ?

Afin de rompre avec le train-train quotidien, et pour mettre un peu d’intrigue dans la vie ordinaire, un peu de soupçon dans la vie de couple, qui n’a jamais rêvé d’avoir la mort aux trousses, juste pour voir ? Qui n’a jamais voulu vivre des aventures incroyablement trépidantes dans les méandres d’une incroyable machination ? Qui n’a jamais souhaité, just for one day, être un héros musclé ou une blonde rusée et athlétique ? Cette vie d’agent secret faite de voyages, de glamour, d’excitation et de corps à corps, le cinéma a le pouvoir de nous l’offrir par procuration, déployant sa magie vingt-quatre fois par seconde. Mais pour que cela sente plus encore le vécu, il faudrait qu’une machine puisse nous implanter cette expérience dans le cerveau, un souvenir artificiel qui viendrait inscrire une page fictive dans le grand livre de notre existence. Cette machine, Dick l’a inventée dans les pages de sa nouvelle, et c’est exactement ce que recherche Douglas Quaid, son personnage. Métro-boulot-bobos, la vie de terrassier et le bruit du marteau-piqueur, de tout cela il a assez. Il rêve d’ailleurs, de promenade romantique au clair de Phobos et Deimos, de serment de bonheur au bord d’un grand canyon martien. Il voudrait être un homme qui préfère les brunes, être celui qui en savait trop.

Douglas Quaid va donc devenir, tranquillement assis dans son fauteuil, le spectateur mental de sa propre existence alternative, sous le total contrôle de la société Rekall qui lui a vendu du rêve, « des souvenirs pour toute une vie », comme ils le promettent dans la pub. Et c’est peu dire que la production y mettra les moyens : un budget pharaonique pour des décors faramineux saisis dans des prises de vue virtuoses à l’ère de la maquette et de l’animatronique. « Total Recall » est un film monstre qui prend au piège le spectateur avide de sensations, comme Quaid dans la matrice de ses envies. Il est à la fois le client (qui va se trouver embarqué dans un rollercoaster de péripéties) et le produit (Schwarzenegger est désormais une marque, un homme d’affaire qui fume le cigare et cherche à doubler son salaire à chaque film) de ce film aux multiples visages, qui se défie des apparences autant qu’il interroge le consommateur d’images.

Déjà dans « Blade Runner », on implantait de faux souvenirs aux androïdes, on leur inventait une vie d’humain. Dans « Total Recall », on vend à l’humain de l’artifice (du fake dirait-on aujourd’hui), à grand renfort de spots TV et de panneaux lumineux. Comme il a su pervertir les codes du film policier dans « Robocop », et comme il saura faire de même avec le film de guerre dans « Starship Troopers », Verhoeven utilise la propagande grossière pour ouvrir les yeux du spectateur, pour déballer les tripes d’un système artificieux qui entend faire son beurre en usant d’armes de séduction massives. La mondialisation, la conquête martienne, la mainmise commerciale sur tous les compartiments de la vie (sur Mars, même l’air est privatisé) : tout était déjà écrit, prophétisé dans les névroses de l’écrivain ? Dick bouge encore (ce qui signifie donc que nous sommes tous morts).

« Total Recall », c’est aussi la promesse de fantasmes masculins, le plein assouvissement de leurs « basic instincts » : une fille avec trois seins, une blonde aux petits soins. Ce coquin de Quaid la voulait vicieuse et il sera servi : Sharon Stone n’est pas qu’une belle hitchcockienne dans ce film (Catherine Trammell avant la lettre), elle est gymnique et tonique, elle sait jouer de ses charmes et sait viser les zones sensibles. Elle parvient même à voler la vedette à la brunette Rachel Ticotin, pourtant première au générique mais dont la mémoire collective a effacé le nom. Sans doute s’est-elle évanouie dans un coup de foudre à Venusville, fondue au blanc dans un happy-end qui laisse songeur.

« La réalité c’est ce qui continue d’exister quand on cesse d’y croire. »

Philip K. Dick

Que voit-on réellement dans « Total Recall » ? Un film qui déborde d’action, un peu gore, un peu grotesque, beaucoup de morts, des corps boursoufflés par Rob Bottin sur une musique martiale de Jerry Goldsmith (entre « Alien » et « Conan », puisque Verhoeven aurait voulu Poledouris). Mais aussi des violences policières, des engins de forage, des taxis automatiques et des mutants sympathiques tout droit sortis d’un cauchemar de David Cronenberg ou d’une « Cabal » fomentée par Clive Barker. Il y a surtout une pyramide qui évoque un système totalitaire qui ne dit pas son nom, dirigé par un « administrateur » qui prend des allures de dictateur (Ronny Cox avait déjà le monopole du fiel dans « Robocop »), et une Brigade de la Liberté qui prépare le grand soir sur cette planète de couleur sang.

Dès 1924, dans « Aelita », premier film de SF soviétique, l’ingénieur Loss rêvait déjà de renverser le roi de Mars à la faveur d’une glorieuse Révolution prolétarienne. Avec Schwarzenegger en tête d’affiche, le rouge prend néanmoins une teinte Républicaine dans ce nouvel avenir martien, et quand le ciel s’éclaircit enfin, c’est après un carnage d’une incroyable sauvagerie. « Kill’em all » ordonne Michael Ironside comme s’il se croyait chez Peckinpah. « Total Recall » est « un film Terminator ! » écrivait le critique Terence Rafferty, « Lorsqu’il est terminé, vous avez l’impression d’avoir été réduit en bouillie et vous vous jurez de ne jamais remettre les pieds au cinéma. » Au vu de cette réaction épidermique, Verhoeven certainement jubila, lui qui était entré à Hollywood avec la ferme intention d’en défoncer les garde-fous. Prenant l’avertissement au pied de la lettre, sa riposte se trouve dans le film, dans les mots de Harry, l’ami de Quaid qui ne veut que son bien : « Ne joue pas au con avec ton cerveau ! » Un conseil plus que jamais d’actualité, qu’il faut suivre en regardant le monde d’un œil critique et, sans bouder son plaisir, en revoyant « Total Recall » une nouvelle fois.

« Quoi qu’il en soit, il y a une fortune à se faire sur Mars dans la contrebande de romans précoloniaux, de vieilles revues, de livres et de films. Il n’y a rien de plus excitant. Lire des descriptions de villes et de gigantesques complexes industriels, d’une colonisation véritablement réussie. »

Philip K. Dick, les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ?, 1966.

49 réflexions sur “TOTAL RECALL

  1. Aaah Sharon Stone ! Qu’elle est belle et intelligente. Une femme extraordinaire qui n’a pas voulu rester sous l’oeil pervers des caméras mais se dépasser pour des causes perdues d’avance. Tous nos jeunes sont dans total recall à présent. Le réel de leur vies de labeur? Ils le renient pour devenir gamers.

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    • Bonjour Michel,
      Sharon Stone sous l’œil de Verhoeven, c’est toute une histoire. Sans doute la plus glorieuse de sa carrière (avec son passage chez Scorsese). Elle vole ici presque la vedette à Arnold.
      Je ne sais pas si nos jeunes ont déjà la mémoire effacée, mais ce qui est certain, c’est que les écrans leur vendent en effet une vie rêvée bien loin des standards du réel.
      Gageons qu’ils finissent tous un jour par ouvrir les yeux.
      Toujours est-il que Dick avait dû voir le futur pour être toujours autant d’actualité.
      Merci de votre passage, et bon dimanche.

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  2. Je l’avais vu lorsqu’il est sorti en 1990, et revu à la téloche par la suite, et déjà ça avait vieilli. Aujourd’hui, je lui préfère son remake de 2012 de Len Wiseman avec Colin Farrell, Kate Beckinsale et Jessica Biel, tout aussi charmantes que leurs prédécesseurs.

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    • Ah mon dieu quelle horreur ! 😉
      Non pas ce remake affreux de Wiseman (et pourtant, je ne suis pas anti-Wiseman et j’avais plutôt bien apprécié ses « Underworld », et je suis un des rares à défendre « Die Hard 4 ». D’ailleurs que devient-il depuis ?… mais je m’égare). Il n’y reste plus rien de l’ironie grinçante de Verhoeven, plus rien de cette jubilation qui traverser cette version. Et puis je préfère mille fois les animatroniques et le charme des matte-paintings aux horribles CGI de maintenant. Et Colin Farrell ne fait pas le poids face à Schwarzie. Non, décidément, il n’y a qu’un « Total Recall » au cinéma, et il est signé Paul Verhoeven.

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  3. Bonjour Princecranoir.
    J’ai mis le lien vers votre billet pour le Challenge de la planète Mars, comme convenu:
    http://dasola.canalblog.com/archives/2021/02/28/38829630.html
    Il va quand même falloir que je finisse moi-même par voir ce film (déjà choisi par 3 participants…).
    Dans la nouvelle, le « héros » est plutôt un « petit employé de bureau »… Schwarzie en maître du marteau-piqueur, je suppose que ça doit être savoureux?
    (s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

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    • Merci beaucoup,
      Je suis ravi d’avoir ainsi ravivé de bons souvenirs de cinéma SF. Il faut dire que celui-ci est de haute volée, mené par un réalisateur parmi les plus décomplexés qui soient. Je crois que Verhoeven et Dick était une combinaison gagnante déjà sur le papier.
      A bientôt.

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  4. Bonjour Prince Écran Noir ! J’avais vu ce film vers 1990 et avais plutôt bien aimé cette histoire de souvenirs trafiqués même si Schwarzenegger ne me plaisait pas du tout. Bon scénario. Ne l’ayant pas revu depuis je veux bien croire qu’il a beaucoup vieilli.

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    • Comme je l’explique dans le texte, le cas Schwarzenegger en pleine période de gloire et de muscles aurait de quoi décrédibiliser le film aujourd’hui. Mais, tout comme le « Robocop », Verhoeven est assez malin pour utiliser cette image afin de la détourner, la pervertir, voire à la rendre grotesque, sorte de miroir ricanant et à peine déformant du grand matraquage hollywoodien. Chez le Hollandais, il y a toujours un versant ironique derrière les les images. Rien que pour cet aspect, j’avoue que c’est un film que j’aime de plus en plus.

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  5. Film d’action violent et crétin en surface, mais film-piège quand on lui consacre toute son attention, ‘Total Recall’ avait en son temps divisé la critique je crois. Il a depuis été largement réhabilité, tout comme ‘Showgirls’.
    Qui rêve quoi ? Le film débute avec un personnage ouvrier de chantier au physique de bodybuilder, vivant en couple avec une superbe blonde. Trop beau pour être vrai ou encore un cliché du cinéma hollywoodien ? Dick et Verhoeven s’amusent avec les codes du genre. Rêve, réalité et manipulation viennent tout bousculer, et de façon ludique, dans ce qui avait tout pour être un énième film d’action et de SF estival : divertissant le temps d’une projection mais sans plus. C’était sans compter avec un réalisateur iconoclaste, possédant déjà une belle carrière en Europe, et bien déterminé à utiliser le système à son avantage pour tendre un miroir déformant à l’Amérique triomphante. Une démarche pratiquement impossible aujourd’hui.

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    • C’est complètement ça, un film piège, dans lequel Verhoeven pervertit les codes du film d’action. Et évidemment, le détournement de l’image bodybuildée de Schwarzie à des fins ironiques n’aura échappé qu’à tout ceux qui ne regardent les films du Hollandais au premier degré. Ils tomberont d’ailleurs dans les mêmes pièges lorsqu’ils qualifieront le brillantissime « Starship Troopers » de film nazi. Il continue d’aileurs à troubler les esprits avec ses derniers films « Elle » et « Benedetta ».
      Même chose avec « Showgirls » même si ce dernier sera loin d’avoir le même succès en salle.
      Dire que « Total recall » avait un temps été prévu pour David Cronenberg. On n’aurait pas eu du tout le même genre de film (même s’il reste une grosse part de déviance organique dans la version Verhoeven), mais sans doute une vision de Dick plus psychanalytique et tout à fait intéressante.
      http://www.dickien.fr/index_files/471-Total-Recall-David-Cronenberg.php

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  6. Ah TOTAL RECALL ! Pas vu depuis un bail, il faudrait d’ailleurs que je me prenne le Blu-Ray ! Mais je l’ai tellement vu en VHS puis en DVD que je me souviens du film comme si je l’avais vu hier. Comme très souvent, du grand Verhoeven, impressionnant, ultra jouissif, souvent un peu moqueur aussi. Mais face à un tel article, il va falloir que je me le refasse d’ici « Deux semaines » 😉

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    • Merci beaucoup Rick. Je savais bien que sur ce coup, je me devais de ne pas te décevoir.
      Ce film est ultra-jouissif, je suis bien d’accord. Je l’ai revu en DVD mais je serais ravi de le voir en HD car il possède un visuel incroyable. On pourra bien dire que les effets visuels ont pris de l’âge, je trouve qu’ils donnent au film justement cet aspect factice tout à fait utile à nous faire douter de la réalité de ce que l’on voit. Ce film est donc, par nature, sur le fond comme dans la forme, tout à fait intemporel.

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      • Je pense que nous avons le même DVD, de qualité tout à fait convenable ceci dit.
        Après, l’âge du métrage, ses effets, tout cela, surtout ici, est subjectif je trouve. Je suis sûr par exemple que les CGI du remake ont déjà un gros groooos coup de vieux alors qu’il a quoi, 10 ans le film ? Les effets pratiques du Verhoeven, même si forcément certains vieillissent peut-être aussi, ils auront toujours un bon point pour eux. Comme ils sont fait sur le plateau, ils auront toujours plus de textures, ils donneront toujours cette impression de pouvoir toucher quelque chose, de savoir que ça a vraiment été fait, modélisé, animé, ou peint.

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        • Effets ici réalisés par l’ingénieux Rob Bottin, autant dire qu’il y a aussi une forme de magie et de fantaisie à les voir à l’écran.
          Dans le remake, c’est surtout de la fadeur de Farrell dont je me souviens. C’est vrai que Schwarzenegger n’a pas vraiment le profil du Quaid decrit par Dick, mais le scénario, malin, utilise sa stature et son statut pour servir l’esprit du livre. Particulièrement ingénieux.

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          • Rob Bottin, toujours à l’aise dés qu’il faut créer des monstres, gentils ou non (THE THING).
            Le remake, je ne l’ai vu qu’une fois, à sa sortie. Mon principal reproche au final était de voir un film qui ressemblait finalement à tous les autres, juste un banal blockbuster estival. Mais qui, dans son manque d’ambition, était regardable. Mais j’avoue l’avoir quasiment intégralement oublié. Et je ne pense pas que ça mérite une deuxième vision.

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  7. Ton excellent texte me donne envie de revoir le film que j’avais bien aimé à sa sortie, et effectivement, je me souviens plus de la blonde Sharon que de la brune qui accompagne Schwarzy lors de ce voyage sur Mars plus ou moins rêvé.

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    • Grand merci. Dick + Verhoeven = matière à fantaisie et à plusieurs niveaux de lecture.
      Quant à Sharon Stone, elle savait sans doute qu’elle jouait sa carrière sur ce rôle. Verhoeven le confirme dans un interview à Movieline : « je trouve qu’on a eu du flair en castant Sharon. Au fur et à mesure du tournage, je découvrais jusqu’où elle osait aller. Il y a cette scène magnifique où Arnold et Sharon sortent de l’ascenseur et qu’ils commencent à tirer. Sharon est au sol et elle regarde Arnold… Ce sont ces 5 ou 6 secondes qui m’ont décidé à lui proposer Basic Instinct. Elle pouvait changer d’expression si vite, de manière très crédible. Elle était terriblement méchante, puis douce et charmante… C’est là que je me suis dit qu’elle serait parfaite pour Basic Instinct. »

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  8. C’était un bon film mais il a tout de même bien vieilli. J’avais été voir la nouvelle version avec Colin Farrell, j’avais bien aimé, certainement parce que cela faisait « plus vrai » et que j’adore cet acteur 🙂 .
    En tout cas, deux très bons souvenirs de films SF.

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  9. Pour moi, un film culte, au point que je n’ai jamais vu la version avec Colin Farrell et que je ne pense pas la voir un jour. Et ces répliques, ma préféré étant : (Sharon Stone à Schwrazy qui braque un fusil sur elle) : « – Chérie, tu ne va pas faire ça, après tout, nous sommes mari et f… » et Schwarzy de lui répondre après lui avoir tiré dessus : « Considère ça comme une divorce ». Impossible de refaire une telle scène aujourd’hui.

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    • C’est l’amour vache ! 😉
      Cette scène, cette réplique, n’appartiennent qu’à ce film et ne pourrait effectivement pas voir son équivalent aujourd’hui. Cela n’a pas aidé Verhoeven à passer pour le plus féministe des réalisateurs, bien qu’il soit sans doute un de ceux qui ont mis souvent les femmes aux premières loges. Il suffit juste de regarder sa carrière : de Katie Tippel à Benedetta, de Black Book à Elle, de Basic Instinct à Showgirls.

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  10. Toujours adoré Total recall et je continue à le préférer à Robocop par exemple qui est pourtant très bien. Peut-être car ce fut mon premier Verhoeven. Peut-être aussi car au delà du fun, je trouve le film intéressant dans sa manière de montrer ce Mars futuriste. Vision qui n’est pas si éloignée de ce que James Gray a récemment fait avec Ad Astra d’ailleurs. Puis j’aime bien qu’il y a des théories sur le fait que tout est faux ou pas dans le film, ce qui sera également le cas dans le film suivant du réalisateur. Sinon j’ai toujours adoré cette anecdote. Sur le tournage de Predator, quasiment tout le monde était tombé malade au Mexique, y compris Schwarzy qui avait salement maigri tellement il a eu la chiasse. Alors quand il a dû tourner Total recall à nouveau là-bas, il a fait venir sa bouffe depuis les USA chaque jour. Résultats : c’est le seul qui n’a pas été malade ! 😀

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    • Très juste pour la vision martienne. C’est vrai que « Ad Astra » présente une forme de commercialisation de la colonisation martienne, mais le style est bien différent. Et puis, est-on vraiment sur Mars ? Verhoeven est un spécialiste du doute permanent, il aime laisser les questions en suspens. Il continue d’ailleurs à cultiver le mystère jusque dans ses films les plus récents comme « Elle » et « Benedetta ».
      Je connaissais l’anecdote sur la maladie qui frappé toute l’équipe de tournage de « Total Recall », sauf Schwarzenegger. Je ne savais pas que c’était le fruit de son expérience sur « Predator » par contre.

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  11. Avec ces 2 années de Covid, j’ai l’impression que bons nombres de français ont eu la mémoire effacée, complètement lobotomisés !! Le réveil sera brutal ….

    Je n’aime pas trop particulièrement de film, je l’ai vu dernièrement et je trouve qu’il a mal vieilli !

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  12. Excellent film du hollandais violent qui a révéler Sharon Stone juste avant qu’il la réengage sur Basic Instinct et permis a notre Schwarzenegger adoré d’étendre sa palette de jeu.

    Rien a dire si ce n’est qu’il s’agit d’un des plus grands films de Science fiction jamais réaliser encore aujourd’hui. Sans atteindre la même qualité, son remake avec Colin Farell était une très bonne surprise.

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  13. J’ai adoré ce film, comme Blade Runner, ce sont encore des films où les effets spéciaux ne prennent pas le pas sur le scénario et les acteurs. Ils restent pour moi des jalons importants dans le genre. Merci beaucoup encore une fois pour cette chronique érudite et fine.

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    • Merci à toi.
      Un film détonnant qui n’a rien perdu de sa vigueur en effet ! J’ai aussi un faible pour ces univers extravagants qui doivent beaucoup aux magiciens des effets spéciaux, entre prothésistes et maquettistes. Ils bâtissent un univers auquel on adhère finalement plus que sous le diktat du numérique.

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  14. Philip K. Dick est un génie absolu, complètement fou mais génial. J’ai lu plusieurs livres de lui dont cette nouvelle. Shwarzy est excellent dans ce film. Que de souvenirs de ces années 90 qui nous livraient autant de films de pur divertissement sans l’ombre omniprésente et cynique des films à la Marvel d’aujourd’hui.. 😉

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    • Dick avait vu l’avenir, c’est évident. Le film de Verhoeven ouvrait aussi une période de remise en doute du réel, un questionnement métaphysique très dickien qui se poursuivra au cœur de la « Matrix », dans l’ombre de la « Dark City » et sur l’écran du « Truman show ». Mais « Total Recall », c’est, comme tu l’écris très bien, du divertissement enlevé, débridé, sans filtre, comme l’est son réalisateur.

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