OPPENHEIMER

Tête nucléaire

« On rencontre parmi les scientifiques comme dans tous les ensembles d’hommes rapprochés par les circonstances, des êtres exceptionnels par leur rayonnement, par leur influence directe et en quelque sorte naturelle, des « Olympiens », pour employer un terme à la mode. Robert Oppenheimer était l’un de ces hommes que l’on ne peut oublier. »

Professeur Pierre-Victor Auger dans une lettre publiée dans le Monde du 21 février 1967.

« Savez-vous ce qu’est le projet Manhattan ? » demande l’Indienne Priya au Protagoniste de « Tenet ». Christopher Nolan développe la réponse et entre dans le détail en consacrant un film entier au personnage de « Oppenheimer », génie prométhéen des lettres et des sciences qui présida à l’élaboration de l’arme la plus meurtrière et destructrice que l’être humain ait jamais conçue. Pour la première fois, le cinéaste britannique quitte les marges de la fiction pour entrer de plain-pied dans la science, pour pénétrer la vie d’un personnage qui a marqué son temps. C’est aussi l’occasion de mettre le doigt sur l’instant où le monde a basculé.

Dans l’esprit de l’homme de « Dunkerque », pour bien cerner l’affaire Oppenheimer, il ne suffit pas d’en raconter l’histoire, il faut la ressentir physiquement. « Si vous voulez trouver les secrets de l’univers, pensez en termes d’énergie, de fréquence, d’information et de vibration. » aurait dit un jour Nikola Tesla, autre grand scientifique de « Prestige ». Nolan semble reprendre cet axiome à son compte en produisant un récit traversé par des ondes, par des sons et des éblouissements. « Les films de Christopher Nolan se démarquent par leur dimension sensorielle » écrit très justement Timothée Gérardin dans un ouvrage qu’il consacre au cinéaste. Une énergie qu’il convertit en un récit éclaté en une géométrie multifacette à la manière de ce portrait cubiste signé Picasso que contemple Cillian Murphy dans un musée.

Dans ce film, il est J. Robert Oppenheimer, ou plutôt il tend à vouloir l’être, de toute la puissance de son jeu. « Il m’apparaît impossible de circonscrire un tel individu. » reconnaît-il en interview. La tâche qui lui revient, sous la direction de son metteur en scène, sera donc de s’en rapprocher le plus, de frôler l’horizon des évènements qui constituent l’existence publique mais aussi intime d’un homme qui a marqué son temps. Spécialiste des films-cerveaux, Christopher Nolan s’infiltre au fond de sa boîte crânienne, parcourt l’étendue des synapses au gré des courants électriques qui vont secouer sa vie : ses maîtres à penser (notamment le physicien allemand Heisenberg qui sera son rival dans la course à la bombe), ses amours (auprès de son épouse Kitty confiée à Emily Blunt, mais aussi de sa maîtresse Jean Tatlock admirablement incarnée par Florence Pugh), ses positions politiques tirant vers le rouge et qui lui vaudront tant de soucis à l’heure du Maccarthysme. Il en étudie les traumatismes, les espérances, il tente de comprendre le phénomène gravitationnel qui a permis à cet homme exceptionnel de fédérer autour de lui autant de cerveaux, de fusionner « physique et Nouveau-Mexique » en jouant les chefs d’orchestre à Los Alamos.

« Can you hear the music, Robert ? » lui demande l’éminent Niels Bohr interprété par Kenneth Branagh. Il s’agit bien de mettre en musique (avec le support des partitions radioactives de Ludwig Göransson, disciple de Hans Zimmer déjà à l’œuvre sur « Tenet ») cette assemblée de têtes chercheuses au cœur d’un projet pharaonique et coûteux, dans une course contre la montre contre le péril nazi. Pour ce faire, Christopher Nolan, s’appuyant sur les sept cent quatre-vingt-quatre pages précises et documentées d’une biographie de référence signée Kai Bird et Martin J. Sherwin, se donne trois heures de film et adopte une double lecture : celle de la fission, et celle de la fusion.

La première méthode s’applique à suivre le point de vue du personnage lui-même, obligé de déballer sa vie jusque dans l’intimité afin de renouveler son accréditation auprès de la Commission à l’Energie Atomique. L’autre, qu’il choisit de filmer en Noir & Blanc, apportera le contre-point depuis le témoignage de Lewis Strauss (formidablement habité par Robert Downey Jr), homme d’affaire et politicien ambitieux qui dût répondre aux questions des sénateurs chargés d’évaluer sa probité pour accéder au poste de ministre du commerce sous la présidence Eisenhower. Et forcément, la confrontation des deux récits fait l’effet d’une bombe. « Oppenheimer » n’a donc rien d’une hagiographie, encore moins d’un cours de science-physique, mais chemine, à l’instar d’un Terrence Malick, plutôt sur une ligne rouge métaphysique, vers les questions éthiques et morales.

« Maintenant, je suis devenu la mort, le destructeur des mondes. »

Robert Oppenheimer, mots empruntés de la Bhagavad-Gita qu’il s’est remémorés quelques instants après l’essai atomique Trinity du 16 juillet 1945.

Sous le feu roulant des questions qui lui sont assénées par un procureur férocement antisémite au sein de la Commission Gray, Oppenheimer est obligé de se mettre à table. Il dévoile ses moments de faiblesse, ses coups de folie (la pomme empoisonnée façon Blanche Neige), ses trahisons conjugales, sa naïveté. L’arrogant scientifique, qui n’hésite pas à renvoyer Einstein dans les cordes de ses théories, admet même qu’il a été « idiot ». « We live in a twilight world, and there are no friends at dusk » entendait-on dans « Tenet », vision crépusculaire qui rejoint celles exposées précédemment dans « Interstellar » ou dans les profondeurs d’« Inception », dont « Oppenheimer » semble à bien des titres être un prolongement. Le monde de Nolan n’est toutefois ni noir ni blanc, quand bien même il utilise le procédé à des fins stylistiques. Il n’entend jamais céder aux sirènes du manichéisme, il accepte la nébulosité des êtres comme il s’incline face à la complexité de la mécanique quantique qui mène à Trinity.

Car, comme le disait Vian, pour fabriquer une bombe A, mes enfants croyez-moi, c’est vraiment de la tarte. De billes d’uranium enrichi en grains de plutonium ajoutés dans un petit verre, de controverses scientifiques en rapports de force avec l’armée (Matt Damon impeccable sous les galons du général Groves), il nous mène patiemment jusqu’au flash destructeur du 16 juillet 1945 du côté d’Almogordo. Tout n’est ensuite que réactions en chaîne politiques qui iront, en pleine Guerre Froide, du point A au point H.

« J’ai du sang sur les mains » se plaindra Oppenheimer auprès du président Truman (le caméléon Gary Oldman décidément capable d’un mimétisme saisissant quand il s’agit d’incarner des chefs d’Etat aux « Heures Sombres ») dans une scène que le réalisateur ne manquera pas de restituer sous une forme d’un cynisme glaçant. Il fallait bien la puissance cinématographique d’un Christopher Nolan pour porter ce récit jusqu’à son point d’incandescence. Il fallait bien trois heures pour nous faire comprendre que « Oppenheimer » est une bombe, mais que cette bombe n’est pas un blockbuster. Il nous en faudra sûrement bien plus pour nous en remettre ensuite.

79 réflexions sur “OPPENHEIMER

  1. Ce film est incontestablement une bombe de mise en scène, de messages cachés qu’il faudra revoir encore et encore pour bien décortiquer.

    La séquence où Oppenheimer se met littéralement à nu devant sa femme et les interrogateurs à la solde de Lewis Strauss est déjà anthologique. Surtout avec Florence Pugh qui se frotte à lui, j’ose même pas imaginer la difficulté de tourner une telle scène qui ne devrais pas déplaire à Paul Verhoeven.

    Il y a bien longtemps que Nolan n’avait pas à ce point expérimenter sur la forme plutôt que le fond. Néanmoins toutes ces apparitions d’acteurs qu’ils soient d’anciennes stars sur le retours comme Josh Hartnett, des comédiens en pleine confirmation comme Rami Malek où des légendes se faisant de plus en plus discret à mesure qu’ils vieillissent comme Gary Oldman m’ont quelque peu parasité. Pendant un moment j’étais plus concentré à essayer de me souvenir du nom de l’acteur et à être surpris de le voir apparaitre aussi brusquement, qu’à poursuivre le fil de l’intrigue. Chez Wes Anderson ce procédé est inhérent à son cinéma, mais chez Christopher Nolan c’est plus étonnant.

    J’ai également l’impression que Kenneth Branagh à remplacé Micheal Cain dans le rôle d’acteur fétiche obligé d’apparaitre même brièvement dans ses films. Mais bon on sait que Nolan adore utilisé plusieurs fois les mêmes acteurs et leur confier des personnages plus ou moins important selon le scénario. A ce titre Cillian Murphy est un très bon exemple.

    Dernière chose que j’ai apprise, c’est la propre fille du réalisateur qui joue la jeune fille que Oppenheimer voit entrain de brûler durant son discours, avec son visage qui se décolle comme un morceau de papier.

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    • Ah tiens, je n’avais pas ce détail. Voilà qui prouve à quel point l’angoisse d’un monde soumis au péril de sa destruction est prégnant dans l’œil du réalisateur. Mais aussi à quel point il se met à la place de son personnage. Nolan a largement expliqué qu’il avait écrit son scénario à la première personne.

      Michael Caine faisait encore une apparition dans « Tenet », mais je crois qu’il est peut-être aujourd’hui, vu son grand âge, un plus éloigné des plateaux de tournage. C’est en tout cas une infidélité qu’on lui pardonne de bonnes grâces.
      Pas gêné par le casting personnellement, tant les acteurs savent tous parfaitement disparaître sous leur personnage.

      Je n’ai pas spontanément pensé à Verhoeven pour cette scène (qui a l’esprit un brin plus provocateur et mordant que Nolan), mais il est vrai qu’elle crée un choc.

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      • Cain a effectivement pris sa retraite et pour ce qui y est de la scène de sexe, il s’agit tout de même d’une grande première dans la carrière de Nolan, c’est à noté. Verhoeven aurait sans aucun doute élargi le moment et trouvé un moyen d’aller encore plus loin dans la provocation, mais c’est typiquement une idée qu’il aurait pu avoir. Je pense aussi qu’il aurait plutôt cité Icare que Promethée, et crée un parallèle entre la création d’Openheimer et un pouvoir divin, faisant confronté la Science et l’Esotérisme.

        Mais ce n’est qu’une théorie et je m’égare un peu, le film est excellent tel qu’il est, bien que la révélation finale sur le véritable rôle de Downey Jr aka Lewis Strauss arrive de façon abrupt et va je pense pas mal divisé.

        Toute la campagne marketing s’est faite sur la création de la bombe atomique, alors que paradoxalement ce n’est pas le vrai sujet du film. Ce qui intéresse Nolan ce sont les circonstances exceptionnelle ayant amener à cette invention effroyable, et les conséquences tant politique que morale que ça a pu engendré. Surtout qu’à ce moment là L’Amérique subissais pas mal de bouleversement.

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  2. Quel film mais quel film !
    Bon moi j’avoue, je l’ai déjà vu deux fois… il ne me sort pas de la tête.
    Projet pharaonique oui mais côté sous, j’ai lu qu’il avait moins coûté que le moins réussi des Nolan, Tenent ou Inception.

    Je verrais bien une statuette dans la main de Cillian Murphy. Il est possédé non ?
    vaudront tant soucis

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  3. Deux milliards de l’époque, une ville construite de toutes pièces dans le désert du Nouveau-Mexique en un temps record, des usines qui sortent de terre en à peine trois mois alors qu’on est en pleine guerre, c’est pas pharaonique ça ?
    D’abord on dit pas « Tenent » mais « Tenet », sinon ça fait plus un palindrome. Et non, ce n’est pas le moins réussi des Nolan (j’ai pas un souvenir extraordinaire de « Insomnia », et je n’ai pas encore vu « Following »).
    L’année n’est pas terminée, mais Cillian peut clairement y prétendre sans l’ombre d’une concurrence.
    En tout cas, tu as toujours le coup d’œil affûté.

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  4. Un très très grand film, j’ai adoré ce biopic qui se permet d’être aussi un film historique et une chronique politique sur l’Amérique des années 40-50. C’est dense, merveilleusement écrit et la mise en scène raccord qui m’a fait penser par moment à un mix Kubrick-Malick

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  5. Hello Florent. Je suis un peu effrayé devant la durée. Prévu quand même mais quelquefois je ne tiens pas mes promesses. Ton article est très
    fouillé comme toujours. Je ne savais pas qu’il y avait autant d’acteurs connus. Sur la Guerre Froide mention spéciale à Un, deux, trois désopilant Wilder, dans un autre registre.A bientôt l’ami.

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    • Bonjour Claude, et merci 🙏
      Wilder, c’est toujours du bonheur.
      Le ton est bien moins ironique chez Nolan qui reste tres solennel tout du long. Il faut dire qu’Oppie n’était pas vraiment un bout-en-train.
      La durée impressionne forcément, mais le contenu est dense et l’expérience remuante. Mais je ne saurais trop te le conseiller.

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  6. Vu hier. C’est passionnant. Un film tout de même assez ardu. Nombreux spectateurs, surtout jeunes, ce qui me change des ciné-débats. Après une première heure un peu confuse, très bavarde (mais il le fallait sûrement), avec beaucoup de personnages, et des considérations sur la physique nucléaire où je suis du niveau de l’huître, je me suis pris au jeu de l’interrogation. Et j’ai digéré mes trois heures sans lourdeur. A voir. A bientôt.

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    • Bonjour Claude,
      Content que le film t’ait plu autant. Je reconnais que l’abord est ardu mais tout de même, pas besoin d’être Nobel en physique quantique pour comprendre le mécanisme des forces en présence. C’est effectivement surtout la manière dont Nolan parvient à relier l’esprit du physicien à une prise de conscience morale élevée qui se fracasse sur le mur des impératifs stratégiques et politiques. Et puis Cillian Murphy est tout de même assez impressionnant.
      Bonne (et humide) journée.

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  7. Belle chronique ! On sent que le film t’a enthousiasmé ! J’avais vu la bande-annonce et ça semblait d’un suspense insoutenable, des images impressionnantes. Mais, à vrai dire, j’ai déjà vu un film de plus de 3h récemment (« les herbes sèches » de Nuri Bilge Ceylan, 3h17) et cette durée a été très pénible pour mon pauvre dos et mes pauvres jambes qui en sont sortis en compote 🙂 Du coup, je suis prudente maintenant avec les films de 3h… Mais peut-être en DVD, oui !

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  8. Je viens m’abreuver ici après avoir vu le film et après avoir couché dès après deux trois remarques sur le papier. Comme il est dit dans les commentaires, c’est ardu. Non pas pour entendre le propos ni même apprécié le film (quoique nombreux sont ceux qui décrocheront, certainement en raison d’un montage dont la complexité me paraît poussée un peu plus loin encore). Mais il est ardu pour en saisir pleinement tout ce que l’on croit y déceler, aussi bien dans la forme et dans le fond. Oppenheimer, biopic, film de procès, d’espionnage, d’histoire, le tout sur fond de physique quantique avec échanges radioactifs garantis entre les protagonistes. Le film pourrait laisser coi certains comme d’autres devant la table des isotopes. Et, comme Pascale, j’ai déjà envie d’y retourner.

    Je trouve particulièrement intéressant ce que vous dîtes : la fille de Nolan, l’écriture à la première personne, toute l’implication du réal. Avec de tels éléments, Oppenheimer semble vouloir dire autre chose encore.

    Oppenheimer est présenté ici comme une sorte de Sakharov. Le Russe avait aussi ces démons. Il a été privé de liberté par Moscou. Il a aussi cherché à dire ô combien ce qu’il avait contribué à fabriquer, la bombe H, conduisait l’humanité à sa perte. Autre Prométhée. Et comme le film de Nolan échange aussi des protons avec l’actualité, on pense à la Guerre Froide ravivée, ou même à cet autre pionnier, Geoffrey Hinton, qui dans un autre domaine (l’IA) avertit le monde des dangers encourus.

    L’idée de la guerre nucléaire, elle ne m’a jamais marqué, même si je suis né durant la Guerre Froide. La société de consommation et de divertissement ayant englouti ces peurs. Jusqu’à voir ado Terminator 2. Quand, dans le film de Nolan, on parle d’embraser l’atmosphère (l’expression en anglais fait davantage sensation), ce sont les images du feu nucléaire de Terminator qui me reviennent à l’esprit et cette idée que plus « on avance » plus on se perd.

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    • Salut Benjamin,

      En te lisant, il me semble mesurer à quel point le film t’a remué. Pas forcément toujours dans le bon sens, mais ce qui est certain, c’est qu’il donne du grain à moudre.

      La comparaison avec Sakharov est très juste, et je crois qu’elle s’applique en effet à nombre de chercheurs qui mettent le doigt là où Dieu s’amuse à jouer aux dés. La conjonction holocauste nucléaire/IA nous ramène invariablement chez Cameron, voire chez d’autres « War Games » ou « Cerveau d’acier » moins évidents, voire directement chez Kubrick (« We’ll meet again, don’t know where, don’t know when,… » la ritournelle semble tourner en boucle dans la tête de Chris Nolan).

      Concernant les ravages de la Bombe, je n’ai pas eu le même ressenti que toi dans mon enfance. J’ai notamment souvenir d’un téléfilm d’animation britannique rarement mentionné, « When the wind blows » diffusé dans les années 80, portant une vision assez traumatisante des effets de la bombe. J’ai vu ensuite le terrible documentaire de Peter Watkins « The War Game » (que je recommande vivement) qui a fini de m’achever. Je dois avouer que « Oppenheimer » a quelque part ravivé tout cela.

      Le film de Nolan recèle, comme les autres, un grand nombre de couches de sens qui nécessiteraient sans doute plusieurs visionnages attentifs.

      Hâte de lire ton ressenti.

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  9. Great review of a brilliant film. Just adored it and as one of your readers mentioned it’s an unusual mixture of biopic, quick science lecture, spy picture and McCarthy hearings. Given the scope, it was amazingly well done, with excellent performances all round and clever dropping in of characters who had bearings on the future, like « keep you head down Fuchs » (a reference to the traitor who sold the secrets to the Russians) and the idea that having spent two billion dollars on it nobody was going to let it sit there unexploited. And unusual in not being a sanitised biopic. The hero is a guy who tried to not just poison his teacher but would have given him a terrible death (cyanide isn’t a pleasant way to go), the casual womanizing, a culture that would have been nothing but martinis all day long except something much more serious was involved. We know governments are horrible but Oppy was helluva dense – he gets the brush-off from Groves, then Truman and still thinks he isn’t going to get stiffed at the tribunal! A mighty work.

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    • Hello Brian,
      Thanks very much for your comment. I also think that we are here facing a great film, and not only in terms of its length. He accomplishes the feat of considering the portrait of his character by detailing it through all its facets. And what better than this hearing fomented by Strauss to expose him. Convergence of points of view, plurality of stories, ever-current sensitivity of the subject, it took a Nolan to handle this fissile and highly radioactive material with talent and care.

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  10. Comme je l’ai écrit chez Benjamin, :
    J’avais vu « Au carrefour du siècle », un « vieux » film qui retrace la construction de la bombe et son largage. Les acteurs étaient des « seconds »rôles » de l’époque (années 40/50), mais je me souviens très bien de l’ambiance tendue. Un film donc qui faisait déjà réfléchir sur ces apprentis sorciers…

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  11. Pingback: Oppenheimer | Coquecigrues et ima-nu-ages

  12. Je l’ai vu avant hier ce qui est assez rare pour moi qui passe mon chemin en général devant les blockbusters et je n’ai pas vraiment aimé, voire pas du tout. Je suis assez sidéré que tout le monde soit aussi enthousiaste.

    Je ne veux pas faire le rabat-joie, mais je trouve la partie procès interminable et chiante, la musique insupportable, je rachète la partie Los Alamos bien filmée et assez prenante et Cillian Murphy (que je n’avais jamais vu à l’écran sauf dans Ken Loach) qui est absolument épatant.

    Bon … et sur ce, je m’en retourne dans mes cinés d’art et d’essai, il y a un cycle Ozu en Septembre au BFI.

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    • Comme tu l’as lu, j’ai énormément aimé, mais j’avoue que le succès du film me surprend : trois heures sans beaucoup d’action, de longs entretiens, des auditions, beaucoup de personnages et des querelles de scientifiques. Nolan fait fort quand même pour conquérir le public.
      C’est certes moins dépouillé que Ozu, mais je trouve ce cinéma de la densité particulièrement fascinant.

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  13. Tu as bien tout décrit. Dommage cependant que les impressions laissées par le film finissent par s’estomper en quelques jours. Paradoxe pour un film qui nous parle de la possible fin du monde, ce qui devrait provoquer une angoisse qui perdure. Je viens d’en parler chez moi.

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