The DEAD Don’t DIE

Juste la fin du monde

the-dead-dont-die_1

« Les zombies constituent simplement un phénomène qui exacerbe les problèmes de notre société. Leur fonction est politique. »

George A. Romero, in Les 4 résurrections de George Romero, Mad Movies Culte n°1, août 2005.

« (…) Car chacun sait que l’air ambiant, que ce soit à terre ou sur mer, est effroyablement infesté par les misères sans nom que les innombrables mortels ont exhalées avec leur dernier souffle. »

Herman Melville, Moby Dick, 1851.

L’heure a sonné, l’enfer est saturé, les animaux ont pris la poudre d’escampette car les défunts reviennent marcher sur les pas des vivants. Les morts se relèvent, cannibales affamés, ils ne veulent plus du repos éternel. La rengaine est connue, on sait par cœur son refrain, il tourne en boucle depuis près d’un demi-siècle. Depuis que George Romero a déterré ses macchabées d’entre les tombes, on ne compte plus les films et les séries qui nous prédisent le réveil des morts. C’est désormais au tour de Jim Jarmusch de s’y coller. Le dandy chausse ses lunettes noires pour s’enfoncer dans les nuits blanches de « the Dead Don’t Die », une farce macabre qui se déplie au rythme alangui d’une scie country traînée du bout des cordes par le zombie Sturgill Simpson. Lire la suite

PULP FICTION

Cool and the gang

pulp fiction 1

« Pour être elle-même, autrement dit s’ajuster à la construction qu’elle s’est faite, correspondre à l’image qu’elle s’est édifiée, l’Amérique doit s’afficher cool. Or ce qui est cool, c’est d’abord ceux qui paraissent l’être ; de sorte que le cool s’accorde au pluriel. »

Jean-Marie Durand, Le cool dans nos veines, Robert Laffont, 2015

« Tu débarques de nulle part, tu fais des tas de trucs très cool, et tu disparais en emportant le film avec toi. »

Quentin Tarantino à Harvey Keitel sur le tournage de Pulp Fiction.

En 1994, Cannes était sous le choc. Entre acclamations et invectives, Quentin Tarantino recevait des mains du révérend Eastwood la Palme d’Or pour « Pulp Fiction », un fan-film fondu de cinéma de genre, gras et replet comme un burger Big Kahuna, qui sent le milkshake, l’hémoglobine et la cuvette des WC. Epicentre d’un séisme esthétique et culturel, le Palais des Festival adoubait ce soir-là la « partie molle » du septième art, jusqu’alors méprisée par certains, honnie par d’autres, négligée tout au mieux. Shooté à la Blaxploitation, au Film couleur café Noir et au Western sauce Spaghetti, avec ce film dans lequel Buddy Holly prend les commandes et Bava devient le nom d’une drogue dure, Tarantino affirme, non sans une certaine fierté, voire une pointe d’arrogance, que le carnaval du bis a pris le pouvoir, et Viva le cinéma ! Lire la suite