La MULE

Dans le jardin du bien et du mal

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« Le souvenir que je garde d’Eastwood, c’est celui de sa veine temporale, sur la partie droite du front (…) La veine temporale d’Eastwood fait partie de son charme, lui donne plus de caractère. A chaque nouveau film, j’attends impatiemment l’évolution de cette veine. »

Luc Moullet in « Clint Eastwood, un géant à Hollywood », les Inrocks2, 2011.

La dernière fois qu’on l’avait vu dans un de ses films, c’était entre quatre planches, alors qu’il remisait au garage sa « Gran Torino » et mettait en scène ses propres funérailles. Mais la veine de Clint Eastwood palpite encore. Le papy se relève pour faire « la Mule », change sa vielle Ford pour un pick-up Lincoln Mark LT laqué noir, et doux, dur, dingue, redémarre « on the road again ».

Voilà maintenant plus de vingt-cinq ans que Clint Eastwood est vieux. C’est tout du moins ainsi qu’il choisit de se présenter à nous depuis le mémorable tournant « Impitoyable », en cavalier chenu, veuf rangé des revolvers, qui aspirait à une retraite rurale et pacifiée. Mais lorsque William Munny dût soudain reprendre du service, c’était contraint par la conjoncture, forcé par l’impératif d’une promesse faite à son épouse défunte, celle de nourrir ses deux enfants. De la même manière, Earl Stone, spécialiste des hémérocalles, horticulteur connu et reconnu de l’Illinois, finit par mettre la clef de sa petite exploitation sous la porte et se retrouve à la rue avec son vieux pick-up usé. La question de l’emploi travaille depuis très longtemps l’œuvre eastwoodienne, elle était même au cœur du trop mésestimé « Bronco Billy » racontant le déclin d’un Wild West Show. Fils de la Grande Dépression, Eastwood se rappelle son enfance « merdique » dans une Californie ravagée par la récession. Celui qui a dans sa jeunesse accepté tous les petits boulots (de paperboy pour le Oakland Tribune à tondeur de pelouse) n’admet pas que l’on rechigne devant la moindre opportunité pour gagner sa vie.

Dans un interview à Esquire, Clint Eastwood s’emportait sur la « génération de mauviettes » qui « refuse le travail », une sortie polémique qui vient en renfort de son mémorable et pathétique discours à une chaise vide à la convention Républicaine de Tampa en 2012, reprochant à Obama les 23 millions de chômeurs qui n’ont pas trouvé leur place dans l’Amérique du « yes we can ». Pour l’exemple, le vieux réalisateur reprend du service, derrière la caméra jusqu’à son dernier souffle. Il est même prêt à saisir la première opportunité, à se mettre en scène dans le rôle d’un passeur de drogue au service d’un cartel mexicain. Et pour donner du crédit à son propos, il s’appuie sur l’histoire vraie de Leo Sharp, vétéran de la Seconde Guerre Mondiale, décoré de la Bronze Star, et arrêté par la DEA avec 107 kg de cocaïne à l’arrière de sa camionnette. Eastwood assume, plaide coupable au nom d’une société malade qui conduit certains à dévier des autoroutes de la moralité.

C’est précisément parce qu’il préfère les itinéraires bis, envoie bouler tous les schémas de conduite (tout en respectant scrupuleusement les limitations de vitesse) qu’il devient la mule préférée du caïd Laton (servi par un Andy Garcia à la frime démonstrative) qui n’hésite pas à l’inviter jusque dans sa villa bling-bling de Mexico City. Comme un ultime pied de nez à la morale, Earl se demande alors « combien de types il a fallu tuer » pour se payer une telle baraque (« beaucoup » lui rétorque avec le sourire le monarque crâneur), avant de s’adonner au large choix de plaisirs luxurieux qu’offre la fiesta organisée en son honneur. Ouvertement provocateur Eastwood l’est autant dans les actes qu’en paroles, notamment lorsqu’il dépanne une famille de « nègres » incapables de changer une roue, ou compare ses deux chaperons du Cartel à « deux haricots rouges perdus dans un champ de maïs » en plein territoire WASP. L’humeur dominante de ces trajets routiniers se veut pourtant décontractée, volontiers propice à l’humour (aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a presque du Gérard Oury dans cet Eastwood, mix de l’Antoine Maréchal du « Corniaud » et du Victor Pivert de « Rabbi Jacob »).

Connue de tous, l’issue finale de ces croisières illicites n’intéresse finalement que très peu Clint Eastwood qui fourgue le badge de la loi à sa dernière recrue Bradley Cooper (l’« American Sniper » ayant déjà hérité de lui le projet « a Star is Born »). A travers l’agent Bates et tous ses équipiers qui font la chasse au trafic, le réalisateur en profite pour adresser une pique à l’incompétence des autorités fédérales incapables de mettre la main sur une mule de presque 90 ans. Ce sont en revanche les bas-côtés de la route qui interpellent : on perçoit implicitement ses profondes réserves lorsqu’il filme ces rangées d’arbres fruitiers qui ont transformé une production artisanale en business à grande échelle, une logique économique mortifère qui va finir par gagner le commerce illégal qui fait vivre Earl. La critique sous-jacente redouble de vigueur quand il va à la rencontre de cette association d’anciens combattants qui ne peut plus payer son assurance, et plus encore lorsqu’il fustige ce maudit internet et cette passion du portable sources de tous les maux. « Mon père est définitivement old-school » tentait de le défendre son fiston Scott dans les colonnes de l’Esquire, tandis qu’Eastwood père grogne et grince des dents, regonfle sa temporale et son penchant frondeur réac, prêt à essuyer les mêmes salves de reproches adressés jadis quand il brandissait le flingue du « Dirty » inspecteur.

Vieux relents de racisme, nostalgie rance, on aura tôt fait de placer le film dans la droite ligne du Make America Great Again. Ultralibéral sans doute, libertarien assurément, il tend néanmoins à réveiller l’esprit de Capra quand celui-ci poussait son « cri de révolte de l’individu écrasé par la civilisation de masse, la production de masse, la pensée de masse, le conformisme de masse » (« très bonne votre imitation de James Stewart » lui dit un flic de la route). Il se distingue aussi nettement de l’odieux président en prônant des valeurs de réconciliation (comment pourrait-il en être autrement de la part du réalisateur d’« Invictus » ?). Eastwood avance sur la corde raide, fait le choix de placer le curseur moral où bon lui semble, tout en jouant la carte sensible : « Rien n’est plus important que la famille. » dit Earl à son poursuivant lors d’un tête à tête de bistro qui pourrait rappeler « Heat ».  Il retrouve dans ce film sa fille Alison, rejouant cette distance conflictuelle qui minait déjà son personnage de voleur dans « les pleins pouvoirs ». Ayant brûlé une bonne partie de sa vie au service de sa gloire personnelle, il tente désormais, en Million Dollar (Baby) ou à dos de « Mule », de resserrer les liens du clan, de faire de sa progéniture éparse une communauté soudée comme pouvait l’être celle des réprouvés agglomérée autour de Josey Wales. Un beau geste d’union, en guise de transcendance, pour un réalisateur paradoxal qu’on n’aime jamais autant que lorsqu’ainsi il divise.

61 réflexions sur “La MULE

  1. Alors là : « Antoine Maréchal du « Corniaud » et le Victor Pivert de « Rabbi Jacob » » …tu y va fort… sinon une très belle chronique- et la musique (video) ….. (et tu n’es pas le 1er à dire que « Bronco… » est mésestimé…. faudra que je le revois un des ces 40.

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  3. A deux trois saillies inutiles près (et j’ai boudé Clint plusieurs années après sa conversation avec une chaise vide (à quoi bon en re re re parler ?) qu’une idiote bien intentionnée a cru bon de me textoter alors que je me gondolais en vacances) j’adore ta chronique.
    Hélas j’imagine déjà les nécros qui évoqueront plutôt les relents rances que la générosité et le génie. Mais après tout le vieux nous enterrera tous alors, on peut bien tous dire ce qu’on veut.
    Je vois très bien la veine sexy qui nous fait de l’oeil. Mais comment fait-il ça ?
    Je l’adore avec son chapeau de paille. J’aime quand il force sa démarche de bientôt nona alors que parfois de dos on retrouve celle du Blondin au poncho et au cigare. Et Bradley Cooper dit qu’il ne se lève pas mais bondit de sa chaise.
    Merci de parler d’Andy que je n’avais pas immédiatement reconnu, caricatural mais parfait dans un rôle de parfaite saloperie. Même si comme moi tu oublies d’évoquer la délicieuse épouse (rrrrrrrr le nom de la délicieuse actrice m’échappe) qui a les honneurs de la scène la plus émouvante qui en rappelle une autre je trouve (« tu es mon sang, ma vie »).
    C’est vrai qu’à deux reprises on le compare à James Stewart. C’est drôle, comme beaucoup de moments et de répliques. Je suis tellement heureuse qu’il en ait encore sous la semelle (le 15 h 17 est une erreur) et nous amuse tout en continuant de s’accuser de tous les maux, son masochisme poussé encore une fois à l’extrême face à ses défaillances de père. Mais contrairement au patriarche de Gran Torino, ici, il aime sa famille.
    Il ne t’aura pas échappé qu’appeler des noirs nègres est un pied de nez provocateur. Sa réaction démontre d’ailleurs qu’il n’en à strictement rien à faire de ce qu’on peut penser ou dire de lui. Nègre ou haricot rouge, il s’arrête sur le bord de la route pour aider. Mais c’est vrai qu’il n’aime pas les feignasses et ça ne se dit pas…
    J’adorerais faire un bout de route avec lui à bord de son pick up et l’écouter chanter des vieux tubes rigolards de Dean Martin.
    J’ai lu sur un blog que la fin était mièvre, je ne trouve pas. Elle est très belle, il plaide coupable et on pardonne alors que tout comme lui on sait ce qu’il trimballe à l’arrière de sa dauphine (façon de parler). C’est tout Clint ça.
    Un BEAU film.
    Et si j’y retournais tiens ?

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  4. Toujours un plaisir renouvelé de lire vos superbes critiques ! Clint pourrait tout autant dire on the road again ou à dos de mûle, réac, à rebrousse-poil, à contre courant, on gardera toujours en mémoire ce magnifique cow boy justicier au long manteau, au chapeau lui descendant jusqu’aux yeux au regard perçant mais brillant et pétillant, la gachette en alerte et précise aux côtés des faibles et des sans voix, et le détail qui amplifie le mythe Clint Eastwood, le bout de cigarette roulée au coin des lèvres. Irrésistible, Majestueux, Unique ! Aurait-il perdu de sa superbe au fil de sa carrière, des thèmes mis en scène, ou des années qui passent ? Pas le moins du monde ! Je n’ai pas vu La Mule, mais tous les autres films que vous évoquez sans oublier Sur la route de Madison aussi avec Meryl Streep, un petit bijou de sensibilité, de pudeur, et de délicatesse, d’amour, One million baby déchirant d’espoir et de désespoir, Gran Torino, le réac raciste, bourru, désagréable à souhait qui retrouve son humanité recouverte de couches épaisses de haine, de rancœur, de rancune, de dureté, d’absence d’empathie, de grande souffrance finalement et qui va jusqu’à offrir sa vie pour sauver celle du jeune, de sa famille ! Message fort s’il en est sur les représentations que l’on peut avoir sur l’autre qui est différent, mais non moins humain, ou encore Invictus, un film grand public, il en faut aussi parfois, mais non moins efficace quant au message véhiculé.
    Le choix de la vidéo « On the road again » est très judicieux par ce qu’il traduit, représente avec beaucoup de justesse et de finesse ce personnage sans cesse en mouvement, en recherche, en exploration, en révolte aussi, c’est un personnage qui reste cohérent et au cœur du message d’humanité, de fraternité que ses films ou rôles véhiculent même si par moments on pouvait penser qu’il était trop réac. Pour moi, il reste l’un des grands du cinéma américain en tant qu’acteur qu’en tant que réalisateur, et mention spéciale pour Frank Capra qui était aussi un autre géant du cinéma américain. Merci Princecranoir pour cette belle immersion toujours aussi fouillée, et complète au cœur de Clint.

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    • Par deux fois le dialogue mentionne une ressemblance du vieil homme avec James Stewart, saillies humoristiques qui n’ont l’air de rien, sorte de clins d’œil pour cinéphiles, mais néanmoins très éloquents. La première citation s’invite d’ailleurs au début du film, lorsque Earl distribue ses lys comme George Bailey distribuait généreusement les billets de banque aux citoyens de Bedford Falls dans « It’s a wonderful life ». Une manière de marier la générosité à une forme d’autocritique sur une forme de vanité qui anime Earl Stone tout au long du film et qu’on peut supposer être (ou avoir été) un des travers d’Eastwood lui-même. Il est intéressant également le remarquer ce tournant majeur que fut « unforgiven » dans la représentation de sa persona à l’écran. Il n’a depuis cessé de travailler le thème de la rédemption, souvent impossible, qu’il s’agisse d’un entraîneur de boxe ou d’un vétéran de Corée, d’un sniper de l’armée US ou d’un général japonais, d’un haut fonctionnaire détesté ou un chef d’Etat adulé.
      Eastwood est décidément un acteur/réalisateur fascinant, contradictoire, rugueux et parfois énervant, mais dont la minéralité de façade dissimule décidément bien des nuances, entre dureté morale et tendresse familiale.

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      • Extraordinaire esprit d’analyse, de synthèse et de rebondissements non pas redondants mais nouveaux, enrichissants! It’s a wonderful life, je l’ai vu il y a des lustres et j’en garde toujours cette impression de joie et de bien-être qu’il m’a laissée, un de ces films qui ne prendra pas une ride et dont la fraîcheur reste désaltérante pour qui aime Frank Capra! Merci Beaucoup Princecranoir pour ce retour qui prolonge agréablement et richement la critique de la Mule. Excellent après-midi à vous et à bientôt!

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    • J’aurais donc échoué à te donner envie au travers de ma description. Je vais tâcher d’avancer d’autres arguments. 😉
      Je pense tout d’abord qu’un film d’Eastwood avec Eastwood est déjà une plus-value de base au regard de la dimension introspective et réfléchie de l’homme sur son œuvre. « Un nouvelle chance », que j’ai en DVD mais que je n’ai pas encore visionné (sans doute très largement refroidi par l’ensemble des avis calamiteux qui lui sont consacrés), n’est pas un film personnel, même si je ne doute pas qu’il nous dit tout de même quelque chose de l’acteur et de sa persona à l’écran (il en est de même, dans une autre mesure, des films de Siegel et Leone, et de manière sans doute plus proximale avec ses propres films, de ceux de Post, Tuggle ou Van Horn). Je t’avoue que je reviens vers Eastwood après une période d’éloignement temporaire (je n’ai vu ni « 15h17 » ni « Sully » qui est un vol par ailleurs recommandé), voire de relative déception (« J Edgar » qui mérite sans doute une revision), et c’est avec une véritable jubilation, une inattendue satisfaction que je suis ressorti de « The Mule ». Comme tu as pu le lire, j’y ai trouvé un certain nombre de motifs utiles à enrichir la complétude de son œuvre, celle d’un des derniers classique du cinéma américain. J’espère que la curiosité l’emportera malgré tout et qu’au bout du compte, tu y trouveras… ton compte.

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  6. Amusantes ces fleurs dans les commentaires.

    J’hésitais à me déplacer pour cette Mule. Pas toujours très convaincu par les derniers Eastwood, mais j’en ai manqué aussi. En lisant tes dernières lignes, peut-être irais-je quand même, au moins pour tenter de cerner autrement la position politique du bonhomme. Mais je ne suis pas sûr d’aller voir un très grand film cette fois.

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  7. Très belle analyse mon prince et merci pour cette belle chronique.
    Pour ma part, j’ai Bcp aimé ce dernier opus de Clint qui creuse les sillons d’une certaine société et à l’occasion la terre qui va accueillir ses fleurs.
    Comme il le dit : »personne ne va voir 1 film qui suscite l’indifférence ».
    Et son film ne laisse pas indifférent. Il lève le voile de ses pensées et de ses rêves peut-être déchus même si certains propos sont politiquement incorrectes. C’est le privilège de l’âge et de l’expérience. Il y a toujours dans ce qu’il filme une part de lui-même dans le champ familial, amical ou professionnel. Est-il maïs ou haricot ? Tout au moins, il enracine une certaine vision de l’Amérique même si il est provocant, utilise des raccourcis.
    Loin de forcer la mule à convoyer de la drogue, il empreinte des chemins de traverse.
    Et comme l’écrit Cervantes : »qui veut une mule sans défaut doit se résoudre à aller à pied ».

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    • Alors si l’Homme de la Manche chevauche avec la Lincoln, la charge ne peut qu’être plus belle !
      Un film qui finit par gagner en épaisseur au fil de la réflexion je trouve. Eminemment sympathique sous ses dehors acariâtres, je trouve que cette Mule ne jouit pas de la réputation qu’elle mérite. J’espère que mon texte aura pu faire varier quelques opinions et idées reçues.
      Merci pour ton com 😉

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  8. Rhaaaa, le retour de Clint ! 89 ans au compteur cette année et tout de même 90 films à son actif avec cette mule qui me tente beaucoup plus que ses derniers films (moi je me suis arrêtée à son « american sniper »)
    Il y a bien évidemment cette furieuse envie de revoir un Clint devant la caméra dans ce personnage qui, se retrouvant au pied du mur, ne prend pas le bon chemin…
    Dans « le cercle des poêtes disparus » il y a cette merveilleuse citation : « Deux routes s’offraient à moi, et là, j’ai suivi celle où l’on n’allait pas, et j’ai compris. »
    Ne me dis pas si le personnage que joue Clint a compris; je le découvrirai en allant voir le film 😉

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      • Complètement conquise par le film !
        C’était même assez étrange parce certaines répliques m’ont donné des frissons en ayant cette impression tenace que Clint nous faisait (à nous ses spectateurs) une sorte de révérence…
        Il joue tout à la fois dans ce rôle : l’éternel grincheux, le séducteur au petit sourire en coin (même s’il faudra qu’il aille voir son cardiologue :)), le bad boy, le père imparfait mais aimant, le copain généreux… Bref, tout ce qui fait de lui ce qu’il est et a été dans sa carrière cinématographique et sûrement dans sa vie privée aussi.

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        • Earl est un peu la somme de tout ses personnages en effet, c’est ce que j’ai essayé de mettre en exergue à travers les références citées dans l’article.
          Je lui souhaite néanmoins de faire encore d’autres films aussi réjouissants que celui-ci.

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  9. Bonjour Princecranoir, merci pour ce beau billet qui décrit les contradictions de Clint. Quand il assiste aux derniers instants de sa femme (Dianne Wiest qui se fait trop rare sur nos écrans), il est bouleversant. Cela m’a rappelé Million Dollar Baby. Bon dimanche.

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  10. De ce que j’ai vu d’Eastwood depuis 2007, c’est certainement son meilleur film. Fait amusant, c’est sa nouvelle réalisation où il joue dedans. Très mélancolique, bien joué, peut-être un peu dispersé mais même là il réussit son coup. En faisant simple, Eastwood revient à ses fondamentaux : rester au plus près des gens et de leur humanité.

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    • Je suis plutôt d’accord, même si tout de même, entre temps, on a pu voir de sa part de très bons films. Ici il vise juste (sans parce qu’il a son sniper à ses trousses) prend sciemment les raccourcis provocateurs mais pour se moquer du politiquement correct. On s’attendait à le dégommer et le voilà salué.

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  11. En te relisant après un hiatus, je me rends compte que j’ai beaucoup hérité de ta plume. Dans le but de m’améliorer toutefois, donc c’est que tu m’inspires. Mais il faudra que tu me donnes ton secret pour avoir tous ces retours. ^^ J’ai l’impression de radoter à dire juste que c’est une belle chronique.

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    • Pas vu le précédent, mais nonobstant sa mauvaise réputation, j’imagine qu’il s’inscrit dans son approche de la figure héroïque au cinéma, après « American Sniper » et « Sully ».
      Ici, il prend son bâton de pèlerin avec un aplomb et une insolence qui forcent le respect. Il joue des codes et il assume, pour mieux se moquer de lui-même, c’est ce qui fait son charme, contrairement à son très surfait concurrent lénifiant dans sa Cadillac rutilante.

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      • J’ai pas trouvé qu’il était « facho » ou autre en fait. Alors évidemment qu’il est fier de ses soldats américains blablabla ça va de soi en connaissant Eastwood. Mais j’ai beaucoup aimé cette interrogation entre la fiction et la réalité, en tant qu’objet filmique, je suis étonnée que les gens aient aussi mal perçu ce film de ce point de vue-là. Surtout je trouve pas que ce film fasse tant l’apologie du soldat américain en mode tatata viva l’amérique. Certes leur formation militaire a aidé à maîtriser le terroriste, mais je trouve qu’on voit surtout comment on peut faire un acte héroïque un jour tout à fait banal, et comment finalement se construit cet acte, il y a toute une réflexion sur le destin qui m’a paru plus pertinente que prévue. Il y a aussi ce décalage entre la culture américaine et européenne aussi qui est mise en avant, le décalage justement entre les perceptions de l’héroïsme. C’est finalement pas si anthrocentrique que ça. (ouais je te vends bien le film mais sans dire que c’est un chef-d’oeuvre, il mérite pas d’être aussi descendu).

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  12. Après avoir vu la Mule il y a quelques jours, Clint campe un papy toujours attachant, romantique à sa façon, presque candide dans certaines scènes face aux « méchants » et la fin est surprenant (pas de spoiler) mais c’est lui tout craché, un superbe film, à voir! Et j’attends le prochain!

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