DUNE, 2ème partie

Le retour du Jihad

« Que l’illuminé se fasse des disciples aussi nombreux que le sable de la mer ; le sable est du sable.
Sois pour moi la perle, ô toi, mon judicieux ami ! »

Johann Wolfgang von Goethe, Epigrammes vénitiens, 1790.

Et de deux. Le roulement percussif de Hans Zimmer pétarade, le rideau s’ouvre sur un désert enveloppant. Il aura fallu beaucoup de patience pour passer de « Dune, 1ère partie » à « Dune, 2ème partie ». Cette nouvelle épopée toujours conduite par Denis Villeneuve, retrouve Paul là où elle l’avait abandonné presque trois ans plus tôt. Ceux qui n’avaient pas saisi l’épice du film précédent n’en trouveront sans doute guère davantage à leur goût dans cette seconde partie. Les autres, initiés ou convertis, pourront en revanche se régaler de cette chronique d’un mythe, en suivant l’éveil d’un leader qui vire à l’avènement d’un tyran, et tenter de percer le cœur de ver de Paul Muad’Dib, les desseins intérieurs de Celui Qui Nous Conduira Au Paradis.

« Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l’esprit… » dit la litanie Bene Gesserit. Il y avait pourtant tout à craindre de cette suite : la crainte de l’oubli, du désintérêt pour cette SF ensablée dans les affres d’Hollywood. Denis Villeneuve avait choisi d’interrompre la première moitié de son récit sur un constat d’échec : l’effondrement du duché Atréides, la prise de pouvoir de la baronnie fascisante Harkonnen, l’exil de l’héritier dans le désert aride et son adoption par un mystérieux peuple de bédouins libres (qui eût pu oublier que les Fremen sont des free men ?). Il fallait donc à Villeneuve, tout comme à Jon Spaiths son partenaire d’écriture (Eric Roth ayant cette fois lâché la plume), tracer de nouvelles perspectives, recréer de l’enjeu et restaurer de l’espoir.

Entreprise laborieuse qui, passée un prologue narré par la fille de l’Empereur replaçant chaque pion sur l’échiquier d’Arrakis, s’installe durablement dans le refuge des « rats » du désert, accompagne leurs coups-de-main, s’initie à leurs rites. C’est sans grande surprise que Paul se trouve une place d’hypothétique messie (le Lisan al-Gaib déjà pressenti dans le volet précédent) entre les sceptiques et les convaincus, qu’il fait montre de sa bravoure, de ses qualités de combattant exceptionnel, de son engagement dans la lutte contre l’envahisseur aux aéronefs insectoïdes et aux moissonneuses arachnides. Cette transition occupe une première demi-heure du film qui se suit poliment mais sans éblouissement, suivant les traces laissées dans les sables du roman.

Il fallait simplement laisser à Villeneuve le temps de trouver sa voie, ce chemin étroit qui le conduirait à nouveau sur la ligne de crète. Pour y parvenir, il faut emprunter des chemins souterrains, des sentiers détournés, se laisser avaler par ce sable « blanc/beige irradié » si bien décrit par Claude Monnier dans sa critique du blog Starfix. Au cœur d’une caverne située au pôle Sud d’Arrakis on trouve un temple qui fournit l’Eau de Vie. De ce mélange épicé, émergera la véritable architecte du retour en grâce de Paul Atréides, la voie conduira à la Voix : celle qui commande, celle qui dirige, celle qui sait le passé et dicte l’avenir. Elle appartient à l’ordre Bene Gesserit dont l’un des principes rappelé par la Révérente Mère toujours incarnée par Charlotte Rampling est : « Nous n’espérons pas, nous planifions ». Mais surtout, cette voix reste bien à l’abri des regards, un murmure dans le creux des rêves, un écho venu du ventre de sa mère Jessica (merveilleuse Rebecca Ferguson transfigurée).

Cette Voix est celle d’Alia, la sœur de Paul, être fœtal imbibé du bleu électre de l’Epice, que le scénario a choisi habilement de fusionner en un seul corps dans un dialogue à un seul timbre. On comprend vite que l’amour n’aura ici que peu de place pour s’épanouir, rapidement dévoré par les passions destructrices et les vengeances parricides. Si l’affiche met à l’honneur le couple Zendaya/Chalamet, le scénario lui s’échinera à éloigner Paul de Chani, à les arracher l’un à l’autre. Entre dilemmes moraux et esprits en lutte, Paul va se voir rattrapé par des enjeux plus grands que lui, happé par une mythologie en construction.

Un autre visage alors se fait jour, celui d’une Némésis au visage glabre et gris, héritier de la cruelle maison Harkonnen. Terrifiant et fascinant, confié à un Austin Butler quasi-méconnaissable, le très attendu Feyd-Rautha éclipse largement le souvenir du Sting peroxydé de la version Lynch, comme il renvoie les éructations de son frangin Rabban (Dave Bautista est ici peu à peu mis sur la touche) à des caprices de gamin énervé. Son sourire noir et son « érotisme malade » (comme le décrit Mathieu Macheret dans le Monde) inspirent une malsaine fascination. Il renvoie même son oncle obèse le baron Vladimir (Stellan Skarsgård toujours en suspension) au statut de baudruche gonflée d’égo et dépourvue de vista. Son initiation passera par une mise à l’épreuve sur sa planète d’origine, un monde sinistre filmé en noir & blanc dont les arènes hurlantes et les défilés militaires renvoient au cérémonial le plus décadent que l’on connaisse.

Enfin, dernier pion de cet échiquier de dupes, le tant espéré Empereur Padishah incarné sans esbrouffe par un Christopher Walken vieillissant, fait figure de stratège essoufflé à mille lieux des excentriques visions daliniennes imaginées par Jodorowsky. Cette somme de protagonistes finit par converger vers Arrakis, centre névralgique de l’univers du récit. Chacun tente de se tailler une part d’autorité, de mettre la main sur la manne ultime (« le pouvoir sur l’Epice est le pouvoir sur toute chose » dit la voix grondante en exergue du film). Si cet enjeu économique vital apparaît peu présent dans cette chronique, on le devine néanmoins dans un coin de tête de ces despotes qui se disputent en famille le droit à la suprématie. Le lyrisme militaire envahit assez vite l’écran (on ne compte pas les « Apocalypse Now » d’ornithoptères sur fond de soleil couchant) jusqu’à ce que les grands vers quittent leur réserve des profondeurs pour devenir les montures gigantesques d’une titanomachie stupéfiante, serviteurs contraints d’une généalogie belliqueuse et tempétueuse. Jamais peut-être n’avions nous vu chronique aussi sombre d’un monde abandonné aux forces totalitaires, au péril atomique et l’aube d’une guerre totale.

Sans se parer de l’ironie et d’une débauche de violence crue façon « Starship Troopers » de Verhoeven, « Dune, 2ème partie » retourne l’épieu des dictatures contre le spectre de l’obscurantisme et du fanatisme religieux, autres formes d’asservissement des peuples. C’est un film où l’impuissance se lit dans les regards des justes (Chani endosse ce rôle tandis que Stilgar se laisse aveugler), où l’ambition sourit aux manipulateurs et aux illuminés. « N’abdiquez pas votre sens critique face aux détenteurs du pouvoir, aussi admirables qu’ils vous paraissent » disait Herbert six ans avant sa mort dans « la Genèse de Dune », principe magnifiquement illustré et digéré par Denis Villeneuve dont l’adaptation en deux volets forme un tout qui ne rime aucunement avec simplification. « Dune, 1ère partie » était sorti peu après la reprise de Kaboul par les Talibans. Depuis, de nouveaux incendies guerriers ont éclaté, certains régimes ont durci leur autorité, la peur n’a cessé de conquérir le monde. « Et lorsqu’elle sera passée, je tournerai mon œil intérieur sur son chemin. Et là où elle sera passée, il n’y aura plus rien. Rien que moi. »

48 réflexions sur “DUNE, 2ème partie

    • Ah mais c’est avec plaisir, surtout quand il se partage sur grand écran. C’est du grand spectacle, mais c’est fait avec style. Et surtout, comme dans la première partie, on sent que Villeneuve a tenu à conserver l’esprit du roman.
      Merci à toi pour ce commentaire !

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  1. OMG je ne suis pas pressée.

    Tu sembles dire que c’est pire… oups, moins bon que le 1er je suis donc encore moins pressée. Il aurait sans doute fallu que je revois le 1er mais c’est au dessus de mes forces… Seuls les anus géants, Austin Butler et Christopher Walken m’attirent.

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  2. Un très bon film, mais très surestimé pour moi, d’abord de nombreuses incohérences et/ou omissions malheureuses et surtout, en quoi selon le réalisateur cette suite est « un film d’action » ?! Pas vu la différence de rythme/style/genre avec le premier opus…

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    • Omissions sans doute, incohérences peut-être.
      Je suis d’accord avec cette escroquerie qui consiste à vendre « Dune 2 » comme un film d’action. Escroquerie alimentée par le réalisateur lui-même, sans doute pour des raisons contractuelles de promotion. Bien lui en a pris d’ailleurs de ne pas tout sacrifier à la surenchère visuelle dans son montage.
      Les explosions d’encre noire sur Giedi Prime restent tout de même des visions qu’on ne risque pas d’oublier de sitôt.

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  3. Quelle chronique aboutie et très agréable à lire ! Je n’ai pas encore vu le film, mais j’ai lu les livres (j’en suis au quatrième tome). Le film est extrêmement sombre d’après ce que tu nous en dit. A l’image de l’univers de Frank Herbert. Le choix entre un Jihad dont Paul ne veut pas, mais qui le dépasse, et une force totalitaire, celle des Harkonnen. Ce qui m’intrigue c’est la fin de ce second volet. Comment Denis Villeneuve va t’il amener l’idée d’un potentiel troisième film ? 😉 C’est un film à voir en salle sur grand écran, que rêver de mieux ! J’irais le voir. Merci encore pour cet avis éclairé 😊

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    • Merci à toi.
      Tout y est comme tu l’as parfaitement deviné : le versant sombre du héros, l’inévitable emprise totalitaire, et je ne te dis rien quant à l’ouverture sur une potentielle suite. Mais vu les choix faits notamment autour du personnage de Chani, ça va être compliqué d’être raccord avec « Le Messie ». On verra bien.
      Je te souhaite une très belle projection.

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  4. Merci pour la chronique et tous vos commentaires 😀

    J’ai décroché au 1er, je ne vais pas m’imposer la suite…les histoires d’initiés c’est pas un peu dépassé ?

    Et pour ce qui est de la convertion, ben, ça sera pour euh…une prochaine réincarnation 😉

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  5. J’ai attendu de le voir dans les meilleurs conditions ce dimanche dernier et c’est un plaisir de retrouver Arrakis. J’ai sans doute un peu plus de réserve que toi, notamment sur la dramaturgie et le montage, mais ce sera un film qui va encore mûrir en moi et nourir des espoirs pour la suite.

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    • On est quand même devant un travail d’adaptation à la fois libre et exigeant, totalement inespéré vu l’ampleur du projet. Alors, sans doute il y a ici ou là quelques scories, on peut reprocher à Villeneuve (comme à Nolan) d’être trop intellectuel, trop minéral dans son approche. J’ai d’ailleurs moi-même évoqué une transition sans éclat au début de cette deuxième partie. Mais l’ensemble fournit son comptant d’intrigues politique et religieuse, de réflexion sur le rapport au pouvoir, la victoire cynique de la raison sur la passion. Et ce n’est pas la moindre des choses.

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  6. Je ne peux que partager ton avis : une superbe 2ème partie, qui vient parfaitement compléter la 1ère, tant et si bien qu’on ne dirait qu’un seul film. J’en viens même à regretter qu’il ait été ainsi découpé et me ferai un plaisir de revoir l’épopée dans son ensemble, comme un tout, dès la sortie du Bluray. Je me suis retrouvé happé dans cet univers, sans voir passer le temps et je me suis revu, enfant, devant le Ben-Hur de Wyler. Autre film fleuve contant le destin d’un héros tragique, dans un monde empli d’anciennes et de nouvelles croyances qui s’entrechoquent, déchiré par les ambitions des hommes, qui déjà à l’époque m’avait transporté.

    On tient là une adaptation personnelle du livre, comme l’était celle de Lynch que je continue à aimer et que Villeneuve semble respecter, si j’en crois la scène où le corps du baron est abandonné dans le désert : gros plan sur des fourmis entrant dans une oreille, il ne m’a manqué que la musique de Badalamenti pour me retrouver entouré de velours bleu. Certes les choix esthétiques sont ici différents, mais magnifiques et parfois même sublimes ; je retiens particulièrement cette scène en noir et blanc sur Geidi Prime et l’attaque de la moissonneuse d’épice. La musique de Zimmer, mi-industrielle, mi-ethnique, ajoute certainement à la dimension épique (épicée ?) de l’ensemble. Un moment, je me suis senti déçu que la bataille finale soit si « simple » et si courte (on en entend les échos derrière la porte qui protège la délégation impériale). Je crois que je m’attendais à revivre le retour du roi. Mais au final ce choix, finalement osé, de centrer l’intrigue sur les personnages et leurs tourments, ainsi que sur la dimension politico-religieuse de l’œuvre, est particulièrement réussie. Et la place donnée à l’ordre du Bene Gesserit redevient centrale, rejoignant en cela sa place légitime dans l’univers d’Herbert. On attend de voir ce que HBO va en faire dans Dune: Prophecy.

    En synthèse une film-somme, qui porte Villeneuve à la place qu’il mérite dans le cinéma actuel, aux côtés de Nolan, un autre grand faiseur d’aujourd’hui, qui lui aussi sait comment allier ses choix personnels aux intérêts du grand public (c’est aussi cela le cinéma) et nous emporter dans des univers fascinants, magnifiques et glaçants.

    Et pour tous les fans de SF et de Dune, voici enfin la récompense après tant d’années d’attente : une adaptation digne de ce nom en termes d’ambitions et de moyens. Allez, j’y retourne… « Tu en viendras à ternir tes pupilles pour atténuer l’éclat du soleil. Le moindre creux à l’abri du vent et des regards te sera un refuge. Et tu te déplaceras sur tes jambes, sans véhicule ni monture ».

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    • Je vois que tu nous avons suivi le même sentier d’or qui mène à l’extase de Dune ! 😀

      C’est amusant que tu utilises le terme de « faiseur » pour qualifier Villeneuve ou Nolan, terme utilisé par les Fremen pour désigner les grands vers qui produisent l’Epice. On peut on effet considérer leurs films comme des épices à part entière, apportant leur saveur unique qui plaît ou non au spectateur exigeant. C’est souvent le cas quand un auteur en adapte un autre, cela produit des visions.

      Celles-ci envahissent l’écran comme des fulgurances, mélanges de chromes, sables et ciment, jusqu’à ces explosions à l’encre noire dans le ciel de Giedi Prime que l’on croirait aspirée du livre de Herbert.

      Dune 2 livre son lot de satisfactions en effet et, quoiqu’on pense du film, il me semble que le travail d’adaptation mérite toute notre admiration.

      D’abord, parce que c’est peut-être la première version aboutie et ambitieuse de l’œuvre source : celle de Jodorowsky restera sans doute pour toujours un fantasme ésotérique propre son époque, celle de David Lynch très largement reniée par le cinéaste (« un cauchemar à 75% » et « ne pas avoir le final cut, c’est mourir à petit feu » dira-t-il), et dois-je mentionner la série qui en a été tirée et qui a rapidement sombré dans l’oubli ? Ensuite parce qu’elle respecte le matériau d’origine, dans la forme comme dans l’esprit. Elle marque le retour en puissance du grand spectacle hollywoodien, après des décennies de dictature Marvel et d’hégémonie Star Wars.

      Bien sûr, on pourra toujours pinailler sur une violence retenue, moins organique que la version Lynch (autre époque où la censure s’exerçait autrement), certains choix de casting ou d’adaptation (la féminisation de certains personnages qui ne semble répondre qu’à un cahier des charges) mais dont s’accommode avec intelligence Villeneuve en plaçant le Bene Gesserit au centre de l’échiquier, l’indispensable touche comique que le metteur en scène détourne astucieusement en shakespearisant son script, en faisant de Stilgar une sorte de Fastaff des Sietchs.

      Bref, un film qui, comme toi, fera assurément chez moi l’objet d’un nouveau visionnage dans la continuité, histoire de garder un pied sur Arrakis en attendant le retour du Messie.

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  7. Pas grand-chose à reprocher au film en réalité. Du bon Villeneuve comme toujours, rien ne dépasse et ce bon Denis est décidément capable d’adapter l’impensable. Après, en y réfléchissant, je pense qu’il me manque sans doute une forme d’émotion et d’ampleur (pour un tel blockbusteur) que j’avais pu ressentir dans la saga du Seigneur des Anneaux ou de Star Wars (premiers du nom évidemment).

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    • Tu touches peut-être avec cette réserve l’angle mort du film. C’est effectivement parfaitement exécuté et, de mon point de vue, assez irréprochable dans son adaptation du roman. Il rate sans doute le coche avec cette histoire d’amour empêchée (ce qui lui permet d’éviter l’ornière des convenances hollywoodiennes), faisant de son scénario une tragédie plus proche d’un péplum shakespearien sombre et cruel que d’un récit de chevalerie façon Star Wars ou Lord of the Ring. Mais à vrai dire, le roman n’a pas non plus vocation à chambouler émotionnellement.

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  8. Très bel article. Hâte de voir cette suite, elle est également sortie au Japon (mais un peu en retard, mi Mars), mais avec les exams, et là les rattrapages (explications dans un nouveau article sur mon séjour si tu veux haha), pas eu le temps d’y aller, et même pas sûr d’avoir le temps prochainement. Après, s’il reste longtemps à l’affiche, sans doute à la rentrée je pourrais foncer.

    De ce que tu en dis, on retrouve exactement les mêmes qualités et défauts que sur le premier volet, très bon, mais auquel il manque un petit quelque chose. Un poil plus d’émotions ou d’empathie ? Un peu plus de surprises ou de folie ? (comme dans le Lynch ?). Très bon oui, mais pas mon Villeneuve préféré en tout cas. Ça restera ENEMY et BLADE RUNNER 2049 en haut du podium je pense.

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    • Paul Atreides en japonais, ça doit donner 😉

      J’espère que tu auras la possibilité de te faire un avis en salle (pour ce film, c’est vraiment l’endroit idéal). Il manque peut-être un chouya d’émotion en effet, mais chez Villeneuve comme chez Nolan, ce n’est pas tellement ce qu’on va y chercher. De la folie ? Certes, on n’est pas chez Lynch. Mais très honnêtement, même dans le « Dune » de Lynch, on n’était pas non plus vraiment chez Lynch. Je me passe volontiers des visions du type « le dormeur doit se réveiller… » Je trouve justement que Villeneuve habilement de ces visions prophétiques qui peuplent également ce deuxième volet : elles laissent entrevoir un futur possible mais que la réalité vient tordre à sa façon. Villeneuve s’appuie sur la manipulation des Bene Gesserit, il en fait même le moteur de son intrigue, ce que le Lynch laissait somme toute de côté. Cela permet de questionner la croyance, l’embrigadement, la manipulation des esprits dans les jeux de pouvoir.

      Je n’ai pas résisté au plaisir de le revoir lors du Printemps du Cinéma et j’ai pris plus de plaisir encore. Je ne sais pas s’il entre dans mon top des Villeneuve, mais je dois admettre qu’il marque à mon sens l’histoire du film épique un peu comme « le Seigneur des Anneaux » de Peter Jackson avait pu le faire en son temps.

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