Mon CRIME

Jusqu’où iront-elles ?

« C’est ignoble de tuer… mais ça fait vivre tellement de monde. »

Dans « La Poison » de Sacha Guitry, 1951.

François Ozon est un cinéaste qui peut être difficile à suivre. Tous les genres lui conviennent, il aime brouiller les pistes. Passant le plus naturellement du monde d’un grave sujet de société à une revisite de Fassbinder, d’un mélodrame de sortie de guerre en Noir et Blanc à un psychodrame paranoïaque en couleur, d’une ode musicale à la gloire des grandes comédiennes à un thriller romanesque autour d’une piscine, bien malin celui ou celle qui saura cerner ce qui se cache sous le sable de ses désirs. Ce qui fait évidence toutefois, c’est bien son amour inconditionnel du cinéma, une passion parfois sulfureuse qui ne lui aura pas attiré que des faveurs. Alors que la fine fleur des actrices s’accorde avec la crème des acteurs pour lui renouveler leur confiance, voici qu’il revendique « Mon Crime », et s’en remet une fois encore au verdict du public.

François Ozon écrit lui-même ses scénarios (parfois avec certaines complicités : Philippe Piazzo, Marina de Van ou bien la regrettée Emmanuelle Bernheim), mais il avoue bien volontiers puiser ses idées dans d’autres répertoires. Tout comme son « Frantz » avait transité d’une pièce de Rostand jusqu’à une très belle adaptation par Ernst Lubitsch, il reconnaît avoir découvert « Mon Crime » (une pièce à succès sur le boulevard des années trente signée Louis Verneuil et Georges Berr) par le prisme de son pendant hollywoodien intitulé « La Folle Confession ». Comme il le fit pour d’autres auparavant, il s’approprie donc « Mon Crime » en se faisant au passage deux nouvelles amies : ce film en costume devrait aisément confirmer tout le talent du jeune espoir féminin des « Amandiers » Nadia Tereszkiewicz tant elle rayonne à l’écran, admirable jeune actrice qui joue de sa blondeur onduleuse à la manière d’une Jean Harlow auquel s’ajoute le petit charme d’une modestie de classe au coin de la bouche.

D’ailleurs, Rebecca Marder, qui joue sa colocataire dans le film, n’a d’yeux que pour elle, soupirant dans le silence qu’un jour elle lui fasse les yeux de Chimène comme elle sait si bien le faire avec son amant de bonne famille. En attendant de toucher le pactole, Madeleine et Pauline vivent sous les toits de Paris et combinent ensemble le moyen d’échapper à leur créancier tout en rêvant d’accéder à la notoriété. Pour mieux y parvenir, la caméra d’Ozon pique droit dans la « Swimming pool » d’une superbe villa, y dégotte une sombre affaire de crime crapuleux sur la personne d’un vil producteur aux mains baladeuses, un agité de la braguette qui aime les aspirantes comédiennes surtout quand elles sont jeunes et jolies. Toute ressemblance avec des pratiques dénoncées désormais de part et d’autre de l’Atlantique n’est évidemment pas fortuite, procurant une folle modernité à ce sujet pourtant imbibé de faits divers d’époque.

En ce début des années trente en France, les sœurs Papin défrayent la chronique, et le procès de l’empoisonneuse Violette Nozière a fait les gros titres des journaux. Il ne fait pas bon être un pervers friqué en cette période. Désespérée au point de vouloir en finir, Madeleine est prête à endosser ce crime commis par quelqu’un d’autre, quitte à travestir quelque peu la vérité pour obtenir son quart d’heure de célébrité et vivre au frais du contribuable dans une cellule de la Roquette. Il va sans dire que Pauline sera sa Gisèle Halimi, remportant l’adhésion populaire et les faveurs du jury grâce à son plaidoyer (l’excellentissime Michel Fau dans la robe d’avocat général n’aura plus qu’à numéroter ses abattis).

L’intrigue devient alors un « pousse-au-crime » parfaitement jubilatoire, d’autant qu’il est servi sur une musique badine signée Philippe Rombi et emmené par une pléiade d’actrices et d’acteurs venus de divers horizons pour jouer des seconds rôles savoureux. On s’étonnera ainsi de voir l’intrigant Laspalès devenir inspecteur de la Sûreté sapé comme Francis Blanche, un étonnant Danny Boon moustachu au phrasé chantant la garrigue avec l’accent de Raimu, Daniel Prévost au tribunal des flagrants délires cela va sans dire, et surtout Franck de La Personne sorti du placard des réprouvés pour jouer les bâilleurs près de ses sous. A cette brochette pour le moins inédite devant la caméra d’Ozon, viennent s’ajouter l’incontournable Fabrice Luchini en juge d’instruction peu scrupuleux (« il ne s’agit pas de dire ce qui est juste mais de rendre la justice »), et André Dussollier en magnat du pneumatique un peu essoufflé. Le réalisateur parvient à embringuer ce bric-à-brac d’ostrogoths plus délicieux les uns que les autres dans une suite de rebondissements à l’avantage de la cause féminine, le tout avec une sublime légèreté et sans jamais, fort heureusement, se prendre au sérieux.

Côté féminin, Myriam Boyer est de retour pour jouer les concierges mésavenantes, et c’est toujours un bonheur de revoir Evelyne Buyle dans une brève mais délectable apparition en Sarah Bernhard du Vaudeville, ainsi qu’une Isabelle Huppert faisant le show dans les oripeaux d’une diva du muet au rencart qui tente par tous les moyens de refaire chanter la « Flûte Merveilleuse » de Linder. Ozon surtout s’amuse à jouer des codes d’un cinéma qui semble aujourd’hui bien désuet, rendant hommage aux belles toiles du temps jadis, comme le font d’ailleurs ses confrères anglo-saxons qui, de « Babylon » à « Empire of Light » chantent les louanges d’un patrimoine en péril. Le réalisme ici est volontiers poétique, il nous ramène aux drôles de drames de Carné, au roman de ce tricheur de Guitry, et même sous les toits de Paris si chers à René Clair. Mais c’est peut-être Alain Resnais auquel Ozon fait plus encore songer lorsqu’il glisse avec malice d’un décor réel aux toiles de fond factices d’une scène de théâtre.

Ozon travestit la vie selon son bon plaisir, et célèbre Danielle Darrieux en « Mauvaise Graine » qui enchantait les demoiselles d’alors, muse éternelle et mutine comme inspiration première des deux héroïnes. Celles-ci ne devront leur salut qu’à leur détermination, jouant avec habileté sur le pouvoir des médias et se jouant de la souveraineté d’un conservatisme patriarcale gonflé d’orgueil et aveuglé par sa toute-puissance. « Je voulais qu’elles butent sur une période affreuse pour les femmes et qu’elles forgent des solutions pour s’en sortir. Je voulais qu’elles triomphent en exerçant toute leur malice et leur intelligence » explique encore François Ozon dans les Inrocks, cinéaste d’une grande finesse qu’il met tout entier au service du bonheur de ces dames.

74 réflexions sur “Mon CRIME

  1. Rien à ajouter, c’est un film tourbillonnant qui met en forme. Et le casting met en joie.
    L’éclectisme de Ozon est enthousiasmant même si tout n’est pas aimable mais c’est souvent plus affaire de goûts que de qualité.
    Je ne sais si plus si tu as vu Peter Von Kant, autre tour de force.

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  2. Théâtre et cinéma, Resnais m’est aussi venu à l’esprit. D’autant que Dussolier est présent et que Huppert s’est fait la coupe de Sabine Azéma. Il y a beaucoup de monde ici, des acteurs et actrices délicieux. Il manque simplement Arditi, qui n’aurait pas déparayé et qui se plait aussi à cabotiner, pour parfaire un casting miroir et offrir un reflet plus net au ciné de Resnais.

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    • Je n’ai donc pas la berlue : toutes ces herbes folles sortent bien d’une toile de Resnais. Effectivement, Arditi aurait été parfait. Mais à la place de qui ? Monferrand ?
      Huppert/Azéma, je n’y avais pas pensé et pourtant ça crève l’écran.

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  3. J’ai depuis longtemps déserté les films de ce cinéaste. Si j’avais beaucoup aimé « Sitcom » et « Huit femmes », j’avais décroché avec le pitoyable « Angel », sans parler de l’assez fade « Swimming pool » bien noté par la critique, pourtant. C’est pour moi un faiseur, qui accumule les films (un par an en moyenne) sans colonne vertébrale d’une oeuvre construite, surfant simplement sur la vague avec une recette immuable : un sujet de société (un peu sulfureux, c’est mieux) + des acteurs (reconnus c’est mieux) qui n’ont rien à voir les uns avec les autres + un scénario et des décors bien ficelés, je l’admets = un film, reconnu par la critique, car dans le mainstream. Pour moi c’est le Canada Dry du cinéma, désolée mon ami, chaque fois que j’ai vu un de ses films, aussitôt vu, aussitôt oublié… Je donnerai toute sa filmographie pour un opus de Céline Sciamma, par exemple.
    Mais ta belle critique donne envie, il est capable de fulgurances, comme dans son début de carrière. J’irai le voir et je te remercie d’avoir fait vaciller mes a priori.

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    • Quel réquisitoire ! Je suis heureux que ma défense ait pu faire rempart à tant d’accusations dont certaines, me paraissent exagérées : pas de têtes d’affiche dans « été 85 » et questions sujets de société validés par la critique, Mme Sciamma se pose là aussi : Tomboy, Bande de filles, ma vie de courgette,… Mais l’idée n’est pas d’opposer deux cinéastes français bourrés de talent, au contraire il faut aller découvrir leurs films et, qui sait, changer d’avis sur eux.

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  4. Je ne suis pas aussi emballé que toi par cette nouvelle proposition d’Ozon, certes j’ai passé un meilleur moment que sur son dernier film, Peter Von Kant, mais pour moi « Mon crime » est une répétition de ce qu’il nous avait déjà proposé avec Potiche et 8 Femmes. A l’instar de Von Kant qui était lui même une copie plus où moins inspiré de Goutte d’eau sur Pierre Brulante, adapté aussi d’une pièce de Fassbinder.

    Ce que j’attends de François Ozon c’est qu’il me surprenne comme il l’a fait durant les années 2000 en passant par tout les genres que tu as brillamment évoqués. J’ai le sentiment que depuis Grâce à Dieu, il a perdu sa verve et qu’à force d’enchainer les projets à un rythme effarant, il se retrouve à court d’inspiration, prisonnier de son style, ce qu’il avait pourtant réussi à éviter jusqu’à présent.

    La bonne nouvelle c’est qu’il fait preuve d’une mise en scène bien plus stimulante que son affreux Tout s’est bien passé, digne d’un téléfilm mielleux de TF1.

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    • On peut considérer en effet « Mon Crime » comme un troisième volet années 30 d’une trilogie débutée par « 8 femmes » pour les années 50 et « Potiche » pour les 70’s. Je ne suis toutefois pas tellement d’accord avec le fait que son cinéma tourne en rond car à chaque reprise, il réinvente de formes et triture son art, y glissant son amour pour la scène et la comédie (parfois musicale). C’est peut-être redondant, mais qu’est-ce que c’est savoureux quand c’est si bien fait.

      Je n’ai pas vu « Tout s’est bien passé », pas eu le courage peut-être.

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  5. « Au service tout entier du bonheur des dames ». Pas sûre. Oui, les femmes du film sont nettement plus fines que les personnages masculins tous plus bêtes ou intéressés les uns que les autres. Mais ce n’est que par la manipulation et le mensonge qu’elles s’en sortent. Il fut beaucoup dit que le pouvoir des femmes est entier puisqu’elles manoeuvrent en sous-sol… Bon, ok, il faut se remettre à l’heure des années 30 et de la première vague de féminisme. Ce qu’exprime ce film me paraît tout de même très sarcastique et ambigu. Et surtout d’un manichéisme obsolète.

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  6. Vis-à-vis d’Ozon, je suis assez réservée. Je n’ai pas aimé « Potiche » ni « Swimming Pool » et je trouve « 8 femmes » très surfait… J’avais bien aimé « Sous le sable » sans que ce soit non plus un chef d’oeuvre…
    Malgré ta belle et alléchante chronique, je pense plutôt attendre que « mon crime » passe éventuellement à la télé… et encore, ce ne sera pas une « attente » très fébrile…

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    • Effectivement, étant donné ce peu d’appétence pour le cinéma d’Ozon, mieux vaut peut-être s’abstenir. J’ai beaucoup aimé les films que tu cites, ainsi que plusieurs autres (« dans la maison », « Grâce à Dieu », « Frantz »), ce qui en fait à mes yeux un cinéaste français important, un des plus doués de sa génération. Il m’en a apporté la preuve un fois encore.
      Peut-être qu’un visionnage à la télévision te fera réviser ton jugement.
      Merci pour ton commentaire Marie-Anne,
      Je te souhaite une très belle fin de semaine.

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  7. Dans ma liste des « envisagés » (depuis que Pascale insiste). J’aime bien Ozon, mais pas à chaque fois. Je le trouve tout de même un peu bobo intello pariso. Mais bon…

    Rebecca et Nadia, ça doit quand même valoir le coup. En sachant que la première nommée arrive bientôt avec « De grandes espérances », un film qui me donne plus envie. Rien n’interdit de voir les deux, bien sûr. Wait and maybe see.

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    • Je reconnais que le style Ozon divise, étonnamment d’ailleurs. Il a pourtant touché à bien des sujets, à chaque fois avec une certaine étrangeté, une certaine audace stylistique me semble-t-il (je n’ai toutefois pas vu son précédent qui ne jouit pas d’une très bonne réputation en terme de mise en scène). Et justement, je ne trouve pas ses films si élitistes ou intellos. Ozon n’est pas de la veine des Depleschin, Assayas, Sciamma, Triet, et j’en passe des quantités (cinéastes pour lesquels j’ai néanmoins un intérêt certain) qui me semblent appartenir davantage à la catégorie des réalisatrices et réalisateurs qui « ont la carte » au près de la critique. Ozon me fait l’effet d’un franc-tireur excessivement doué, qui se démarque, et qui se montre toujours éminemment sympathique lorsqu’il défend ses films. J’aime assez cette originalité, cette régularité dans la production des films. Il me rappelle Chabrol. Et comme pour Chabrol, il y du bon (voire du très bon) et du moins bon, mais toujours un amour incontestable du cinéma qui s’affiche à l’écran.

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      • Tu le défends bien, je dois le reconnaître. Et tes arguments auraient tendance à encore renforcer mon envie de voir le film. Merci pour ça !

        C’est vrai que, si on prend la liste des autres cinéastes, hommes et femmes que tu cites, Ozon n’est pas forcément le plus intello. Mais peut-être que c’est mon sentiment est un effet déformant de sa notoriété. Il n’a peut-être pas la « carte » dont tu parles judicieusement, mais je le trouve quand même assez bien défendu par la critique. Ou alors, au moins, toujours capable d’être cité par elle.

        Pour finir, j’ai regardé la liste des Ozon que je connais et je peux donc citer ceux que j’ai préférés : sans trop réfléchir, je dirais un podium avec « Sous le sable », « Le refuge » et « Frantz ».

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  9. Ce serait difficile de faire un podium mais les cinq derniers sont vraiment TRES bien mais il y a aussi 8 femmes, Dans la maison (SUPER), Potiche et Le temps qui reste qui m’avait bouleversée.
    J’aimerais (re)voir Gouttes d’eau, Amants criminels, Sitcom.
    J’avais moyennement aimé Frantz, Une nouvelle amie, Ricky, l’Amant double,
    pas du tout aimé 5X2,
    détesté Angel et Jeune et jolie.
    Mais ça fait quand même une super moyenne de très bon.

    Ma parole je ne rate pas un Ozon. C’est osé !
    Mouarf.

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    • Tu osas.
      Je crois que je t’ai déjà fait hurler en disant que j’aime beaucoup « jeune et jolie ». Je pense le revoir bientôt d’ailleurs. Il m’en manque pas mal. Je n’ai par exemple jamais été tenté par le bébé qui vole. Pourtant, on m’en a dit souvent du bien.

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      • Ah oui Jeune et jolie : film détestable.
        Et le bébé qui vole, j’aurais tendance à dire qu’on peut s’en passer mais bon… la fin est quand même bien ratée.
        Je DETESTE quand Ozon s’attarde sur les femmes nues et là, Alexandra est épluchée sous toutes les coutures !

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              • La mauvaise foi étant faite pour s’en servir… je dirais que statistiquement les hommes réalisateurs sont plus nombreux et même si les femmes utilisent le procédé… je confirme que je ressens SOUVENT une impression (désagréable) de voyeurisme dans le cas où les scènes de nu des filles sont parfaitement dispensables alors que le garçon dort régulièrement (voire plus) avec un caleçon et se déplace de dos. Je n’ai pas particulièrement envie de contempler les attributs masculins, mais c’est un fait : le dos pour les hommes (sauf Michaël Fassbender, Denis Ménochet, merci les garçons), le full frontal réservé aux filles.
                Peut-être sont-elles tout simplement moins pudibondes mais ça coince toujours pour moi les scènes qui s’éternisent.

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              • Les hommes réalisateurs sont plus nombreux que les femmes, là-dessus je ne peux te contredire, c’est un fait bien regrettable. Concernant ton ressenti, je ne peux évidemment pas non plus émettre d’avis, et si ça peut te rassurer, je ne suis pas toujours très à l’aise avec certaines scènes (Kechiche, si tu m’entends). Mais le nu ne date pas d’aujourd’hui, et sans remonter à l’ère du muet, je peux te citer quelques réalisatrices qui ne s’en privent pas : Catherine Breillat, Justine Triet, Jane Campion, Rebecca Zlotowsky, Paul Verhoeven (à non, mince, c’est pas une femme, mais il a filmé Rutger Hauer sous toutes les coutures, si je puis m’exprimer ainsi) et j’en oublie sûrement.
                Bref, je ne sais plus comment on est arrivé à ce débat… Parce que Nadia dévoile un sein dans « Mon Crime » peut-être ?

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  10. J’ai vu Règlements de comptes de l’ami Fritz. Je ne sais plus où on avait parlé.
    C’est un bon film (mais peut-être pas GéNIAL comme tu le disais). Je l’avais vu. J’ai tellement été biberonnée aux westerns et aux films noirs (merci papa) que j’ai dû le voir un dimanche à 17 h en noir et blanc et que je ne me souviens plus forcément des titres et des réalisateurs. Je ne l’ai pas vu l’année de sa sortie, faut pas pousser.
    Je ne suis pas fan de Glenn Ford en général mais là il m’a vraiment impressionnée le Glennou.
    Qu’est-ce qu’ils faisaient vieux ces acteurs (la guerre sans doute) !!! Il n’avait que 30 ans et en paraissait déjà 50. Mais il est vraiment bon, crédible en amoureux, en papa et en flic qui se venge.
    Les filles sont formidables et pas viables longtemps… Il y a même la soeur de Marlon, très bien. Le petit frère a dû lui faire de l’ombre, dommage.
    La magnifique Gloria, alcoolo et malmenée comme la plupart du temps.
    Lee Marvin n’avait pas encore sa sale tête de gros dur mais déjà il balançait du café brûlant au visage des filles !!! ça se fait pas moi j’dis.
    Contente de l’avoir revu mais il ne fera pas partie de mes films de chevet.

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  11. Marrant les sensibilités, je ne vois pas Nadia Tereszkiewicz rayonner à l’écran tant elle joue platement et sans aucune saveur (à l’image de sa comparse)… Et quand tu entends dire tous les protagonistes qu’elle est belle… Je me dis qu’il y a comme un problème… 🤣

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  13. Est-ce que j’ajoute un commentaire bien que je n’aie pas vu le film ? Allez oui !

    Eh bien pour améliorer l’ambiance, je dirais simplement que je déteste Ozon, que j’ai vu pas mal de ses films, que je me suis fais avoir presque à chaque fois (les anglais le considèrent comme sooooo French alors que ce n’est pas le cas du tout) mais que cette fois je n’irai pas. Pas étonnant qu’il fasse un film sur la cause des femmes puisqu’il est coutumier du fait de soutenir des causes à la mode et d’enfoncer des portes ouvertes (c’était déjà le cas dans Grâce à Dieu). Il arrive toujours à rassembler une pléthore d’acteurs et n’en fait pas fait chose, c’est pour moi un cinéaste de l’esbrouffe complètement surfait.

    Ce n’est pas très gentil hein ? Tu vas finir par me censurer (et je ne t’en voudrais pas 😉 ) mais ça soulage.

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  14. Eh bien, ton billet est aussi réussi que ce film !
    Je ne savais pas que la pièce avait été adaptée aux États-Unis et que c’était avec cette version qu’Ozon avait découvert l’histoire.
    Que dire sinon que je suis d’accord avec toi sur toute la ligne, et que les références que tu mêles à ta critique avec brio me donnent envie de voir ce qui se cache derrière ces noms que je connais depuis longtemps sans les rattacher aux images.

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  15. Merci beaucoup !
    Je n’ai pas vu ces « True confession » façon Wesley Ruggles mais visiblement Ozon n’est pas dithyrambique à son propos. Néanmoins, la seule présence de Carole Lombard au générique me donne une envie folle de le voir.
    Et puis, il me plairait de le mettre en parallèle avec cette version de François Ozon d’une folle inventivité de mise en scène.
    J’aime quand les films jettent des ponts vers d’autres œuvres. D’ailleurs je conseille le visionnage de « Mauvaise Graine » avec Danielle Darrieux que les filles vont voir au cinéma.

    MAUVAISE GRAINE

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  17. I adore Ozon. French cinema had gone through a pretty tepid period and then Ozon appeared out of the blue. And he isn’t like the previous auteurs who pretty much stick to the same themes. He makes different kinds of movies, all with exquisite style. What connects Water Drops on Burning Rocks to The Swimming Pool to 8 women to Potiche? Hardly a single thing yet they are all directed by the same man. An astonishing output.

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    • Ozon is indeed able to surprise us with each film, as if he were shooting each new film breaking with the previous one. And yet, it is true, he manages to impose his mark, to win the adhesion by his strangeness. Even if his films are not all equally good, he is a filmmaker that I find fascinating. « My Crime » is clearly among his greatest achievements.

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