DUNE, 1ère partie

Rêve de sable

« Si l’on accepte le cinéma comme une passerelle entre le monde des songes et la réalité, et que ce rêve éveillé que propose l’adaptation de « Dune » s’inspire du roman et des trajectoires que nous avons collectivement empruntées, comme Frank Herbert, je ne peux qu’anticiper avec crainte les violences qu’inspirera une nature finalement acculée au pied du mur. De toute évidence, si nous ne modifions pas notre trajectoire, comme Paul Atréides, il nous faudra apprendre à nager dans des eaux étranges. »

Denis Villeneuve, préface de « Dune » de Frank Herbert, Robert Laffont, 2021.

« Tell me of your homeworld, Usul »

Chani in « Dune » de David Lynch, 1984.

Sous le sable ondulant du désert, nul ne sait la teneur du péril qui nous guette. Observant les effets des sables conquérants de l’Oregon, l’écrivain Frank Herbert avait préféré diriger sa plume vers un ciel rempli d’étoiles. De son regard perçant, il a entrevu un futur, celui d’une humanité déchirée par des enjeux de pouvoir, des ambitions galopantes, mais aussi l’espoir d’un réveil salvateur sur une planète asséchée de toutes parts. Le jeune Denis Villeneuve s’est saisi de ce rêve inscrit dans une Bible orange, il s’en est fait le film dans sa tête. Après des décennies de campagnes hallucinogènes, de conquêtes avortées, de voyages immobiles, de calendriers contrariés, le soleil se lève enfin sur Arrakis, l’ombre immense de « Dune » enfin nous submerge.

Au plein cœur de l’erg, à l’ombre de la barkhane, se niche un petit rongeur discret qui se fraie un chemin au clair de la double lune. Loin des regards prédateurs, l’animal fait son nid dans le creux de la roche, et tel Denis Villeneuve, prépare son avènement. « Ce n’est pas moi qui ai choisi « Dune », c’est « Dune » qui m’a choisi » s’explique-t-il, attendu au tournant par des hordes, des armées puissantes de lecteurs assidus, de fans de science-fiction, de nostalgiques de la version précédente. Dès la fin de « Blade Runner 2049 », le cinéaste québécois avait pris la route qui mène au désert, le chemin périlleux qui a vu les meilleurs flancher, et pour certains même renoncer. Avec le concours de deux autres scénaristes (Jon Spaihts et Eric Roth, l’homme qui reçut les « Révélations » de Michael Mann), il accomplit son « vieux rêve », celui de porter le roman tel qu’il se l’est forgé dans son esprit.

Après Jodorowsky, Scott et David Lynch, c’est Denis Villeneuve qui s’y colle car, comme le dit Eric Roth dans Première, « Dune attire les grands artistes ». Entre toutes celles envisagées, voire même offertes au regard du spectateur, sa vision est de loin la plus minérale, celle de la planète titre, cette mère de sable qui attire tant de convoitise, et dont chaque voisine semble être l’avatar. Les vagues de Dune rident aussi les océans de Caladan, patrie du grand Duché Atréides, les jours pluvieux sur Salusa Secundus (creuset de la guerre voulue par l’empereur) s’accordent avec les éternelles nuits Harkonnen de Giedi Prime où règne l’obèse baron grisâtre, un Stellan Skarsgård plus redoutable et effrayant que ne l’était la grande folle bubonique de la version précédente. Toutes deux forment le contrepoint obscur à la lumière cuisante qui domine l’aride Arrakis, champ de bataille autant que terreau mystique vers lequel tous les regards convergent.

« Dune », c’est une langue, un jargon que Villeneuve parvient néanmoins à rendre explicite. Lisan al-Gaïb est le nom que les tribus autochtones ont donné à leur libérateur, une « Voix venue d’ailleurs », un bruissement sourd dans le lointain qui ne sait pas encore que son heure doit venir. Ainsi semblent le vouloir les Révérendes d’un ordre ancestral. Dans la version Villeneuve, les Bene Gesserit ne sont que des silhouettes noires qui se glissent dans les cortèges officiels, ambassadrices influentes d’un gouvernement suprême qui se dérobe. Sous la résille sombre, la voix autoritaire de Charlotte Rampling se laisse deviner, puis ordonne, et Timothée Chalamet dans le rôle de Paul, obéit. Voici le nouvel élu, l’homme de la situation. Sans doute un peu fébrile, écrasé par une telle destinée, il finit par tenir sa place avec conviction, on voit son regard qui change. « Dune » est aussi un langage, qui ne passe pas toujours par la bouche, une suite de signes à décrypter, dans une pose, un regard, un salut, quelques doigts de la main.

Très tôt initié à cette cabale comme à l’art du combat, Paul a grandi sous les meilleurs auspices parentaux. Oscar Isaac est le Duc Leto Atréides comme si cela tombait sous le sens, tant son charisme à l’écran fait office d’évidence. Même le solide Josh Brolin dans le rôle de Gurney, son fidèle garde du corps, reste un pas en arrière. Quant à Rebecca Ferguson, depuis ses exploits dans les « Mission : Impossible », elle n’a plus rien à prouver sur ses qualités athlétiques. Elle incarne ici Dame Jessica, une femme puissante, une mère sensible, une protectrice digne et émouvante qui accompagne les pas du Kwisatz Haderach vers son plus « court chemin ». Il s’agit dans ce premier temps de relier ses rêves à la réalité, celle qui se dissimule dans les entrailles géologiques de la zone interdite. Là vivent les Fremen, les Touaregs d’Arrakis, emmenés par Stilgar, sous le turban duquel on reconnaît sans peine les yeux bleuis de Javier Bardem. Ils ont une façon bien particulière de se mouvoir, une danse qu’on appelle le « sandwalk », leur manière de faire corps avec la nature, de se fondre dans les éléments (ils surgissent des sables sous le nez de leurs ennemis), un signe d’humilité et de soumission devant Shaï Hulud, le grand ver qui, en échange, accepte de se laisser chevaucher.

Sous le sable qui vibre, on sent monter le soulèvement, celui d’un peuple qui rejette ses envahisseurs (confirmation par Villeneuve que « Dune » est bien « un roman historique du futur»). Les vaisseaux gigantesques qui voyagent à travers un tunnel cosmique (un trou de ver ?), les phares des moissonneuses d’Epice qui transpercent la tempête Coriolis, la forteresse d’Arrakeen prise d’assaut, les phalanges Sardaukars à l’assaut de la garde du Duc Léto, le tranchant de la lame lente qui traverse le bouclier d’énergie, le vol libellule des ornithoptères qui battent la mesure de la bande-son sidérurgique de Hans Zimmer, tous ces acteurs et figurants qui ont les pieds dans le dur et pas dans le tout virtuel, cette somme d’éléments concourt à faire de chaque séquence un spectacle sidérant, fascinant de démesure. Et si l’excès parfois guette, si le ralenti publicitaire s’attarde trop sur la silhouette diaphane d’une Zendaya glissant sur la dune, si le pouvoir de l’Epice semble ici limité à une variable d’ajustement politique, si l’absence de Feyd Rautha dans les rangs Harkonnen se fait criante pour l’initié (on l’imagine relégué au second volet), si l’on ne ressent pas la présence de cet « œil intérieur » du roman, le film proposé par Denis Villeneuve est malgré tout, à ce jour, celui qui gravite au plus près des mots de l’auteur. Par son sens du cadre minimaliste, de la mise en scène pondérée, il circule ici à son aise entre les sept piliers de la sagesse.

« Les rêves font de belles histoires » dit le brave Duncan (Jason Momoa dans son meilleur rôle à ce jour ?) à son jeune protégé qui vient à sa rencontre, un songe qui se solidifie dans cette nouvelle version, qui suit le trajet initiatique d’un garçon qui ne devait pas être, héritier d’un destin par d’autres choisi. Un ensemble de visions certes déjà écrites, mais qui encore jamais n’avait à ce point été aussi bien décrites.

69 réflexions sur “DUNE, 1ère partie

    • Merci à toi pour avoir consacré un peu de temps à me lire. Nous sommes plusieurs à être tombés sous le charme de ce Muad’dib du nouveau millénaire. Il ne fera cependant nulle unanimité, le contraire eut été suspect. J’espère surtout que cela ne découragera pas les indécis sur qui on compte pour que voit le jour une seconde partie toute aussi époustouflante.

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  1. Hello Florent. J’ai en partie retrouvé le chemin du cinéma, m’apprêtant à trois films en 4 jours alors que je sors d’une période de trois films en 18 mois environ. Dune, un film que je trouve spectaculaire et profond, mais dont je ne suis pas le parfait récepteur. Lu Dune il y a plus de 40 ans, vu Dune lynchien à sa sortie, j’avais perdu de vue les identités depuis longtemps. Un peu paumé, j’aurais dû faire une remise à niveau avant de plonger. J’ai donc apprécié la qualité du travail des auteurs du film, tous les auteurs, et ne suis pas resté ensablé dans cet univers minéral.

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    • Bonjour Claude,
      Kull Wahad ! C’est une très bonne nouvelle que de te savoir de retour au cœur des salles obscures. J’espère que tu as pu y retrouver les sensations uniques du cinéma tel qu’il a été pensé.
      Tu eûs pu parcourir mon article sur le Lynch (que j’ai revu récemment, anticipant l’événement) pour te rafraîchir la mémoire. Spectaculaire, le Dune de Villeneuve l’est assurément, comme sans doute aucun autre auparavant. Il est pensé en tant que tel, quitte à perdre un peu de l’épice du roman source. Mais je ne boude pas mon plaisir de voir du grand cinéma fait par un réalisateur de talent.
      Mais voilà que tu m’intrigues désormais en ne citant aucun des deux films que tu as vu également sur les quais. Dois je m’en remettre à une Diseuse de Vérité du Bene Gesserit ?

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  2. Hello Florent. L’échiquier du vent vu ce matin (film intéressant, oppressant et baroque, sorte de huis-clos bourré d’influences et loin du cinéma iranien actuel) et Josep (déjà vu sur plateforme empruntée). Les deux en ciné-débats mais ce n’est pas moi qui en assure la présentation. A bientôt l’ami.

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  3. Très bel article, Prince.
    Je sors à l’instant (ou presque) de la séance et me dis que nul cinéaste, à part Villeneuve, ne pouvait s’attaquer si bien à ce monument de la SF. Si j’ai parfois regretté le manque de lumière sur certaines scènes et l’effet parfois écrasant de la partition zimmerienne, force est d’avouer que c’est une belle réussite : la réalisation, le casting, l’esthétique et, surtout, le scénario qui réussit à entraîner les béotiens et les initiés du cycle d’Herbert.
    Il ne nous reste qu’à attendre la suite, maintenant.

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    • Même ressenti que toi sur la bande-son martelante et toutes ces arabesques vocalises. Pourtant j’aime assez ce que fait Zimmer, plus proche sans doute du design sonore que de la symphonie fantastique. Ceci dit, elle ajoute à l’ambiance, et les images assurent l’essentiel du spectacle. Aucune fausse note côté casting à mes yeux. Et l’adaptation est très réussie, Villeneuve ayant pris soin, comme il dit, de garder les mots de Frank Herbert auprès de lui.
      Merci pour ton commentaire.

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        • ah vous deux vous m’amusez … dès que moi je lis « Zimmer » je frissonne (depuis « Rainman ») puisqu’il est TOUJOURS too much – et « assourdissant » est un bel adjectif qui se rend plus barbariquement en allemand « ohrenbetäubend » (mais veut bien dire « ce qui assourdit les oreilles » ). Je ne comprend guèer qu’il y a bon nombre de critiques pro’ qui chantent les louanges de ce tapis sonore.

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            • Zimmer a tout mon respect car je suis très amateur de musique concrète, voire bruitiste. J’ai été davantage gêné ici par l’ajout des psalmodies orientales que par le pilonnage industriel qui m’évoque des influences venues sans doute du rock allemand des années soixante-dix que j’adore (Neu !, Can, …) voire des fracassants Einstürzende Neubauten de Blixa Bargeld.

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    • Il faut aimer ce genre de grandes fresques. C’est un film de SF mais qui dépeint un univers (celui du livre) très féodal et médiéval. Villeneuve a pris en compte le contexte du roman qui place les évènements après la « Révolution Butlerienne », un soulèvement contre les machines à l’Intelligence artificielle. Nous avons donc droit à un monde bien plus low-tech que dans « Star Wars » par exemple. les affrontement se font à l’épée, des ordres religieux influencent la politique régie par des Guildes et des Grandes Maisons régnantes. Cet univers est davantage décrit dans le livre, mais Villeneuve parvient tout de même à en exposer les enjeux assez clairement dans son scénario.

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    • Bonsoir Frédéric,
      Grand merci pour ton message. Je ne saurais que trop te recommander ce film qui compte beaucoup sur l’affluence pour se voir doté d’une seconde partie (que nous attendons déjà avec une grande impatience), puisque Villeneuve n’adapte que la première moitié du livre.
      Gros programme de lecture qui sera sans doute facilité après avoir vu le film (ça aide pour situer les personnages et le jargon de ce futur lointain).
      En Imax pourquoi pas car les images sont impressionnantes, par contre je déconseille la 3D qui n’a rien à faire avec ce film. J’ai appris par hasard que le film était disponible dans ce format. Par contre, VO obligatoire ! 😉
      J’attends tes impressions.

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  4. Bravo Prince, ton sens de la formule fait honneur a ce bijoux de la Science Fiction que Villeneuve s’est parfaitement réapproprier, bien que plus que sur la suite de Blade Runner, que j’avais pourtant bien aimer. Avec le recul je me rend compte que Dune a quelque défaut mais franchement il y a longtemps que je n’avais pas vécu une expérience pareille au cinéma.

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  5. Le jeune Denis Villeneuve a 53 piges quand même. C’est plus un gamin ni un débutant.
    Comme je le suis depuis « Incendies », j’irai voir ce machin. Mais je dois dire que la bande-son sidérurgique m’effraie un peu (j’avais quitté le 1er Gardiens de la Galaxie, moi qui ai dû sortir moins de 10 fois d’une salle, pour ne jamais y revenir).
    Et puis je n’aime vraiment pas l’actrice Ferguson et l’assurance de la Zenda m’irrite un peu.
    Mais bon, il y a Timy et Jason (Stellan et Oscar aussi). Et comme je ne me suis encore jamais ensablée, j’irai voir. J’avais commencé le roman… je n’ai pas tenu longtemps. Le film me donnera peut-être l’envie. J’ai bien lu, dévoré, adoré Le seigneur des Anneaux après la trilogie filmée.

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    • Difficile d’adapter un tel pavé en laissant la même place à tous, sinon en faisant un film de douze heures. Je crois au contraire que Villeneuve a su se concentrer sur l’essentiel, à savoir Paul, son cheminement vers un destin qui le dépasse.
      Les scènes d’action sont dantesques.

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      • « dantesques », je trouve que c’est justement le gros point faible, bataille expédiée (alors que les Atréides sont censés être une grosse puissance de l’Empire), combat basique et court, loin des chorégraphies « dantesques » de bien d’autres fims…

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        • Pas de surenchère, c’est bien ce qui m’a plu justement. Cette bataille, où plutôt cette invasion (davantage de l’ordre du massacre d’ailleurs) traduit parfaitement cette sensation de piège dans lequel s’est fourvoyé Leto, exactement comme dans le roman.

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  6. Un immense coup de cœur, une claque phénoménale, j’en suis ressortie littéralement sous le charme ! Une fois terminé, je n’avais qu’une envie, prolonger le voyage, alors vivement la suite…

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  7. Belle chronique, en effet, et je partage largement le point de vue qu’elle exprime. Les ralentis zendayesques ne m’ont pas dérangé, puisqu’ils sont censés être notamment les rêves d’un jeune homme encore immature.

    En revanche, la musique m’a fatigué. Tout ce bruit ! Le bémol principal que je mets sur un film qu’au demeurant, j’ai beaucoup aimé. J’espère que la suite sera tournée et qu’on la découvrira dans pas trop longtemps.

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    • Merci Martin 🙂
      Sans doute pas avant 2024, hélas. Ce qui nous laisse le temps de nous gorger de cette épice et d’apprivoiser les grondements sonores de Zimmer. En revoyant le film, je me suis surpris à davantage l’apprécier, notamment quelques nappes planantes qui ne sont pas sans évoquer le Vangelis de « Blade Runner ». Il faut dire que Villeneuve, non content de prouver son respect de l’œuvre d’Herbert en proposant un script au plus près du texte, ne se prive pas pour citer ses réalisateurs de prédilection (allusion bien voyante au colonel Kurtz de Coppola en la personne du baron Harkonnen, une scène qui évoque les escaliers d’Odessa dans Potemkine lors de l’attaque des légions Sardaukars, …)
      Et d’ici le prochain film, on a le temps de dévorer tous les tomes du cycle de Dune.

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  8. Après tant d’années pendant lesquelles l’oeuvre imparfaite de Lynch a su, au fil des visionnages, s’imposer comme une référence, voici que l’on comprend qu’elle n’était en fait qu’une vision de ce que le futur nous réservait. Tout comme le Bene Gesserit qui a disséminé au fil des siècles partout dans la galaxie les mythes préparant son avènement futur, nous sommes aujourd’hui confrontés à l’incarnation de ce messie tant attendu. Un film qui enfin retranscrit toute la complexité de la saga d’Herbert : des forces qui oeuvrent dans l’ombre plutôt qu’en pleine lumière (on ne nous dit quasiment rien de l’empire, des navigateurs, du Bene Gesserit), des Fremen religieux jusqu’à la guerre sainte à venir, une mère qui aime son fils mais le manipule, un jeune homme pas si innocent qui se laisse attirer vers le pouvoir, un désert où bientôt poindra la végétation La vision est parfaite également car aussi ambivalente que la planète Arrakis : les images sont magnifiques, mais souvent plongées dans les ténèbres, la pluie ou le sable, le film compte finalement peu de dialogues mais les moments de silence deviennent assourdissants sous les assauts de Zimmer, les visages des acteurs sont archiconnus et pourtant incarnent parfaitement les personnages de la saga. Bref, me voici sous influence de l’Epice, attendant d’y retourner et de découvrir la suite, en espérant que Villeneuve ira au bout de ses ambitions et de ses envies. L’Empereur Dieu de Dune est bien à nos portes.

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    • Une vision du futur de David Lynch, c’est une belle idée qui me plait beaucoup. Cette fois, le dormeur s’est réveillé et le spectacle est effectivement à la hauteur des espérances. Les acteurs font l’évidence des rôles, y compris le timoré Timothée. Ce dernier fait un Paul très convaincant, sous haute influence bene gesserit, les faiseuses de messie. Manque peut-être un soupçon de rouerie chez Dame Jessica, ici très affectée par la chair de sa chair. Mais il va sans dire que Miss Ferguson assure dans ce rôle, tout comme Charlotte Rampling qui, après l’excellent « Benedetta », se trouve décidément abonnée aux rôles de révérentes pas commodes.
      Il n’y a plus qu’à prier Shaï-Hulud pour que la suite soit sculptée dans le même granit ocre, aux reflets d’épices mystiques sous les dattiers en flammes…

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  9. Pingback: Dune | Coquecigrues et ima-nu-ages

  10. Que ça fait du bien de voir autre chose qu’un film où l’histoire est en avance-rapide forcée durant 2h30. Certes tout n’est pas encore là (et contrairement à ce que certains se lamentent, c’était annoncé depuis 4 ans), mais ce qui est montré est une odyssée de sf passionnante, bien réalisée et qui fait plaisir à voir. Probablement ce qu’on a fait de mieux en épopée spatiale depuis John Carter.

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  11. qui ne passe pas toujours par la bouche, une suite de signes à décrypter, dans une pose, un regard, un salut, quelques doigts de la main >> this I loved the absolute most!!! I was so taken to this envisioned world, walking home I fantasized being a Bene Gesserit. Will check out Lynch’s version soon!

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    • That’s one of the great ideas of Villeneuve. He abandonned the voice-over of the novel to replace it by those foreign languages.
      And I think it’s a very good idea too to have included the bull in the dining room, the animal that killed the father and watches the dying duke. Very powerfull.
      Check it out, but the Lynch version cannot now rivalize with the Villeneuve.

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  12. Enfin vu il y a quelques jours !
    Bon, je connais le roman, lu ou une deux fois étant ado, j’aime beaucoup le Lynch malgré ses gros défauts, n’aime pas du tout le téléfilm de 6h du début des années 2000 (tourner tout en studio, pour une oeuvre sur une planète des sables, qui se veut organique, ben….). Bref, le film était ma plus grosse attente de 2020, puis de 2021 forcément, voir ma seule grosse attente d’ailleurs, le reste n’était devenu que du bonus haha.

    Et je l’ai enfin vu il y a trois jours (oui, l’article viendra sur mon blog, promis je tente de le mettre d’ici 4/5 jours, mais j’ai tellement de nouveautés à mettre… Dune, Old, Demonic, Halloween Kills, Cry Macho que j’ai pu voir). Monumental donc.

    Pas parfait, je pourrais dire que la coupe de fin, totalement logique, et que Villeneuve a fait là où il fallait pour bien scinder l’histoire en deux, est malgré tout trèèèès frustrante, surtout avec cette dernière ligne de dialogue avant la coupe « It’s only the beginning » ou un truc du genre. Je ne peux qu’espérer que Warner valide la partie 2 et qu’elle entre très vite en préprod, car en l’état, on a juste un bout de film, et forcément, si jamais de suite, l’impact ne sera pas aussi grand et s’effacera malheureusement dans le temps.

    Après bon, visuellement splendide, photographie magnifique, score majestueux de Zimmer, plans qui arrivent à marier le gigantisme et le minimalisme (tu m’aurais dis ça il y a quelques années, je n’aurais jamais cru que les deux pourraient aussi bien marcher ensembles sur une telle durée), très bons acteurs. Peut-être juste pour pinailler une photo un peu trop grise et dans l’ère du temps, qui évite le cliché du « planète ensoleillée donc filtres orange », même si j’aurais malgré tout vu des couleurs parfois plus chaudes. Mais voilà, wow. L’OST tourne en boucle chez moi depuis.

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    • Je compte bien lire ta chronique sur « Dune » avant un énième DTV de Bruce Willis. 😉
      Je garderai le « wow » en tête avant de lire ton article. Effectivement, il va falloir tenir sur la durée, la barre placée par Villeneuve dans ce premier volet est déjà haute. Il va falloir aussi trouver dans la suite du roman matière à des impacts visuels tels l’assaut d’Arrakeen, les moissonneuses englouties, la tempête Coriolis. J’imagine déjà quelques scènes dantesques, Paul chevauchant le ver, L’introduction de Feyd-Rautha Harkonnen dans l’arène, et puis, peut-être, l’arrivée de l’empereur Shaddam IV et de sa fille Irulan, peut-âtre aussi du CHOM et de la Guilde des Navigateurs.
      J’ai beaucoup aimé ces visions qui annoncent le fanatisme à venir, visions qui effraient Paul autant que nous. Bref, il faut que Villeneuve poursuivent lui-aussi ses visions, qu’il soit accompagné par d’excellents scénaristes (ne pas négliger ici l’apport de Eric Roth).

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      • Arf, non, j’abandonne Willis (un autre vient de sortir, un pote a tenté de me motiver, ça n’a pas marché haha).

        C’est ça. La seconde partie du roman a énormément de moments forts a même de devenir culte et puissants dans le film, il faut que Villeneuve continue sur sa lancée, sans se freiner. Et je suis très curieux de voir sa vision pour les navigateurs de la guilde justement. Limite leur absence m’a plus chagriner que celle de l’Empereur haha (mais on voit que Villeneuve ne voulait pas de scènes de vaisseaux dans l’espace, les voyages de planètes en planètes sont quasi toujours hors champs, élipsés).

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        • C’est un parti pris tout à fait raccord avec le roman. La Guilde des Navigateurs n’est qu’évoquée dans cette première partie, elle ne joue pas de rôle de premier plan. Tout comme l’empereur d’ailleurs dont on ne connaît les positions qu’à travers les extraits apocryphes de la princesse Irulan. On a tendance à avoir la version de Lynch en tête plutôt que le roman de Herbert, c’est un peu le piège. DUNE de Villeneuve n’est pas un remake, c’est une nouvelle adaptation du roman.
          Il manque peut-être la dimension écologique pas assez présente dans l’adaptation de Villeneuve (et quasiment pas du tout dans la version Lynch ceci dit). J’ai relu le magnifique chapitre racontant la mort du planétologue impérial Liet Kynes, le dialogue avec son père « invisible », le discours sur la terraformation, magnifique. Autrement plus dense que dans le film, et d’une prescience incroyable pour l’époque. Il y a tout de même cet engloutissement dans les entrailles d’Arrakis, un moment très fort.

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          • Oui oui je sais bien, mais je trouve que sur ce point, Lynch a fait du bon boulot, quand tu regardes son ouverture, pour placer pas mal d’éléments et de concepts de manière compréhensible dés l’ouverture. Bon le reste du film est plus nébuleux quand on ne connait pas par contre, clairement.
            Après oui, Villeneuve a coupé quelques éléments, pris quelques raccourcis, mais ça me va parfaitement, c’est le boulot d’adaptation. Le livre tel quel à l’écran serait beaucoup trop lourd (et le rythme serait par moment chiant, en tant que film).

            M’enfin, heureusement, le très bon score à l’international me laisse confiant pour la partie 2. Ça sort demain aux States et en Chine, et il suffit d’un bon démarrage je pense pour que la Warner valide tout ça.

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            • J’ai déjà dit mon affection dans un autres article pour le film de Lynch, il m’a marqué en son temps. Je te rejoins sur toute sa première partie.

              Pour la suite de ce nouveau DUNE, ça s’annonce plutôt bien effectivement. Je sais qu’il y a une grosse attente dans les pays qui n’ont pas pu encore le voir. Ça rassure un peu sur les grosses productions artistiquement risquées après l’échec relatif de Tenet.

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              • Oui je sais bien, moi aussi je le défend depuis des siècles, tout en reconnaissant ses défauts, quand même.

                Ah mais surtout, encore plus risqué que TENET, après le bide total de BLADE RUNNER 2049. Car bon, pareil, 2h50, même réal, même « lenteur » dans un sens (quoi que non, DUNE me paraît beaucoup plus rythmé en vrai), même genre, de la SF d’auteur, et wow, le bide que le film a fait, malgré les excellents avis. Là DUNE a les bons avis et le public qui suit, ce qui est rare.
                Par contre je crois que tout va se jouer surtout avec la Chine. Limite 25% du box office se fait chez eux maintenant, ce qui explique pourquoi maintenant les grosses prod US adorent mettre des Chinois dans leurs films et ne plus en faire les méchants haha (je ne sais pas si tu es au courant de la petite polémique de John Cena, qui a du présenter des excuses pour avoir parler de Taiwan en tant que pays…. Ça m’a un peu dégoûté de voir à quel point l’industrie s’est abaissée et a sorti le drapeau blanc car faut pas froisser la Chine, FAST 9 venait de sortir chez eux…

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              • Je n’etais pas au courant de cette polémique. Voilà que la politique internationale vient interférer sur des parti-pris artistiques. On revient cinquante ans en arrière. C’est effrayant.
                Dans DUNE, les Chinois ne vont pas aimer : c’est un asiatique qui joue le traître. 😁

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              • À ton service pour t’apprendre les news déprimantes du monde du cinéma actuel 😉
                Dans le fond oui, c’est pas nouveau, c’est un retour en arrière, mais avec des proportions encore plus énormes, car là (j’ai maté la vidéo d’excuses de John Cena), ça sentait clairement le truc fait à la demande des producteurs car $$$$ donc faut pas faire le con… En mode « je suis désolé, le peuple Chinois est génial, j’adore la China blabla ». J’ai rien contre la Chine (même s’ils font chier actuellement à Hong Kong niveau cinéma), mais s’abaisser à aller dans leur sens juste pour faire du fric… On se croirait dans un épisode de South Park… En fait non je reformule, on vit dans un monde encore plus irrationnel que South Park.

                Oh bordel mais…. j’y avais même pas pensé sur le coup !!!! Bon, faut que ça cartonne le premier jour alors, avant le bouche à oreille 😀 (d’ailleurs, je le revois demain avec maman Rick, hâte).

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  13. Not impressed. Self-important and empty like Arrival and Blade Runner. Big on visuals but did we really need three sequences with sandworms to understand how dangerous they were? The technology beyond the spaceship rising out of the water looked like it had been taken from Star Wars. Every fight had that electric sizzle stuff. I kept waiting for the story to start. The troops lined up just like Stormtroopers. The battle scene and escape were perfunctory. I may have read the book but that was long ago and have forgotten it. I know this is just part one but if Star Wars had spent two hours-plus telling us a long complicated story about politics and confusingly telling us who was who it would never have got beyond the start-gate.

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    • It’s too bad you don’t like. But you’re not the only one.
      Sure, the film has its flaws, particularly when the director uses of some advert imagery in the desert, too much slow motion.
      You mentionned Star Wars, but precisely the Lucas saga stole a lot of Herbert’s DUNE. That’s pobably why there is so much resemblances. However, the ambiance is more « Game of Thrones », less humorous, more gravity. It takes time to merge into the story, but it’s very faithful to the novel. I don’t know if you saw the Lynch movie (I wrote on it too, but it’s far not an experience the director like to remember), but the Villeneuve is more close to the idea we can make of the book.

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