Daaaaaalí !

Surréalité

« Attention à jouer au génie parce qu’on rrrrrrisque de le devenir. »

Salvador Dali.

Voilà une rencontre qui n’étonnera pas grand monde. On a longtemps qualifié le corpus filmique de l’Oizo Quentin Dupieux de « surréaliste », terme dont il se défend largement, au même titre que d’autres qualificatifs tels que « déjanté » ou « absurde ». Il va sans dire, pourtant, que ce metteur en scène grand admirateur de Luis Buñuel est depuis longtemps parti à la conquête de l’irrationnel. Les noces de ses obsessions avec celles du peintre le plus azimuté entre tous ne pouvaient qu’advenir. Elles prennent la forme d’un « non-biopic » en manière d’hommage à « Daaaaaalí ! », où six fois Salvador vont pousser les portes de l’incroyable hacienda de l’artiste fada. Lire la suite

FUMER fait TOUSSER

Wrong clopes

« Injures un jour se dissiperont comme volutes Gitane. »

Serge Gainsbourg, « aéroplanes » in L’homme à tête de chou, 1976.

Ammoniaque, Benzène, Nicotine, Méthanol, Mercure sont les charmantes petites substances qui viennent tapisser les poumons à chaque bouffée tirée d’une cigarette allumée. Quentin Dupieux (dont on se demande s’il n’a fumé que tu tabac) décide d’en faire les figures principales d’une équipe de « justiciers » costumés et livre, « Incroyable mais vrai », sa seconde cartouche de l’année : « Fumer fait tousser ». Un titre en forme d’évidence qui promet une bonne tranche de comédie « déréglée », mais qui ne doit pas nous faire oublier que, pendant que la cigarette brûle, nous regardons ailleurs. Lire la suite

NOVEMBRE

Vendredi 13

« Je me promenais sur un sentier avec deux amis – les soleil se couchait – tout d’un coup le ciel devint rouge sang. Je m’arrêtai, fatigué, et m’appuyai sur une clôture – il y avait du sang et des langues de feu au-dessus du fjord bleu-noir de la ville – mes amis continuèrent, et j’y restait tremblant d’anxiété – je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et qui déchirait la nature.  »

Journal intime d’Edvard Munch, 22 janvier 1892.

Tout le monde se souvient de ce qu’il faisait ce soir de « Novembre ». Certains étaient peut-être devant leur télé en train de regarder le match de foot, d’autres prenaient un verre entre amis profitant d’une soirée plutôt douce pour la saison. Et soudain ce fut la sidération, une horreur, un choc. « Plus que le choc, j’ai voulu travailler sur l’onde de choc » déclare Olivier Demangel, scénariste qui ravive l’effroi des cinq jours qui suivirent la nuit 13, Cédric Jimenez se chargeant de mettre en scène la frénésie qui s’ensuivit, cinq jours qui mirent la France en état d’urgence. Lire la suite

INCROYABLE mais VRAI

It’s all trou

« Curiosité n’est que vanité. Le plus souvent on ne veut savoir que pour en parler. »

Blaise Pascal, Pensées, 1670.

Les multivers of madness de Quentin Dupieux se suivent à un rythme soutenu et se ressemblent parfois. Après la série animalière peuplée de « Daim » et de mouche à « Mandibules », il décide de se pencher sur une autre espèce assez curieuse : l’être humain. Pour ce faire, le tandem d’hurluberlus laisse place au vieux couple : il déménage avec Alain Chabat et Léa Drucker dans un pavillon pas banal. Pas question de voler dans le sens du vent quand on a une cervelle d’Oizo, dans le monde à l’envers du réalisateur, il faut s’attendre à assister à plus d’un phénomène « Incroyable mais vrai ». Lire la suite

Au POSTE !

Garde à l’œil

au-poste-1

– C’est qu’est-ce que j’ai dit sur vous qui compte Graham.
– C’est ce que tout le monde croye en ville. Mais moi je vais vous faire montrer que qu’est-ce que je dis c’est qu’est-ce qui faut retiendre…

C’est pas ce que vous croivez, Kad & O.

Que fait la police ? Eh bien elle s’interroge, elle questionne, elle veut connaître la « réalité » des faits. C’est sans doute ce que veut nous laisser croire Quentin Dupieux qui, de retour des United States, file directement « Au poste ! » pour son septième forfait. Lire la suite